Une recette à la mode : la langue sauce américaine
Il n’y a pas si longtemps le consommateur français, pour apporter quelque fantaisie à son quotidien, appréciait une langue sauce gribiche parfaitement relevée à son goût : l’Argot. Quelques chefs comme Michel Audiard et Albert Simonin en avaient vulgarisé la recette. Alphonse Boudard, Antoine Blondin, Jacques Perret et autres, n’avaient pas hésité à la mettre à leur carte.
Ces temps semblent révolus et une nouvelle cuisine d’importation déferle sur les tables de rédaction. La presse parlée ou écrite en raffole. La sauce américaine se répand sur les tartines journalistiques et le concentré de « Globish » s’étale sur tous les écrans. Les commentateurs sportifs, survitaminés, s’en gavent. Voyez plutôt…
Lorsque je pratiquais le football, mon club me fournissait gracieusement un survêtement. Aujourd’hui, mes cadets portent un « jogging ».
Pour nous mettre en condition nous pratiquions une vulgaire course à pied, quelques exercices d’échauffement et d’assouplissement et les inévitables « pompes ». Rien ne se perd, tout se transforme, comme le serinait Anaxagore, l’ancien renard des surfaces de l’Olympiakos. C’est sans doute ce qui explique qu’aujourd’hui, beaucoup moins vieux jeu, Monsieur et Madame Toulemonde effectuent un « footing » avant de sacrifier aux séances de « stretching » et de « fitness » quand ce n’est pas à celles de « body-building ». D’ailleurs qui se souvient de la gymnastique suédoise ou de celle de Hébert ?
Pour améliorer notre résistance et notre « explosivité », notre entraîneur nous imposait des séances de « fractionné » On pratique désormais, à la demande du « coach » un « interval-training » particulièrement « hot » voire « spice ».
L’incertitude d’une fin de match justifiait le recours à l’expression fatidique des « cinq dernières minutes », popularisées alors par l’incollable commissaire Bourrel. Aujourd’hui, en pareilles circonstances on entre dans le « money time ».
Les fins de saison pouvaient remettre en cause le maintien d’une équipe dans sa division. Intervenait alors une rencontre de barrage. De nos jours un « play off » s’impose.
Les jours de victoire, au sortir des vestiaires, notre public chantait bêtement sur l’air des lampions « On a gagné ! » Aujourd’hui pour fêter un succès il est fait appel aux Queen de Freddie Mercury pour entonner « We are the champions » avec en bonus l’accent de Montélimar ou de Rabastens de Bigorre.
Lorsque, encore « cadet », je fus appelé à jouer en « senior », on me colla l’étiquette gratifiante d’« espoir » et des détecteurs de talents me firent des appels du pied (normal pour un footeux).
En 2019 de quel « label » serais-je affublé, une simple étiquette ne suffisant plus. Quelque « talent scout » reniflerait ma trace. Il faut savoir que le sport est devenu un « business ». les mises en scène précédant les rencontres ne s’apparentent-elles pas désormais au « show-biz ».
À l’époque du « Grand Reims » du Président Henri Germain, les clubs recouraient au mécénat pour boucler leur budget. Désormais le « sponsoring » a envahi le monde sportif, de la casquette la plus modeste au maillot le plus neutre.
Les stades perdent les uns après les autres leurs appellations d’origine désormais trop ringarde. À Nice les Aiglons ayant délaissé la pelouse du Stade du Ray foulent désormais celle de l’Allianz Riviera Stadium. L’abandon du stade de Gerland a conduit les Gones lyonnais vers le « Groupama Stadium » Les Manceaux sont désormais hébergés par le MMArena. Ce qui tendrait à prouver que le sport français, plus que jamais mutualisé, ne manque pas d’assurance.
Le correspondant de presse ne recherche plus le sujet de fond dont le sérieux confortait hier l’honorabilité de son journal. Il se doit désormais de faire le « buzz » en dénichant, si ce n’est en l’inventant, le « scoop » qui sera repris en « primetime » sur les chaînes de télé spécialisées. C’est ce qui explique par exemple le don d’ubiquité de Neymar transféré le même jour du Sporting de la Butte aux Cailles, au Bayern de Bécotons-les-Bergères, au Réal de Sambaldur sur le Mou pour échouer finalement au Spartak de Harcourt le Guilledou.
Curieusement ce qui prévaut désormais dans la presse sportive se retrouve dans l’arène politique où des candidats à une élection se voient coller une étiquette d’« outsider » (faut-il rappeler que ce terme, utilisé originellement par les pronostiqueurs, concernait aussi bien les grands prix hippiques que les courses d’ânes).
Les candidats retenus pour briguer la présidence d’un parti sont regroupés dans une « short list ». Pour les aider à éviter les pièges tendus dans les joutes médiatiques il est recouru à un « coaching » toujours plus pointu qui saura lui éviter le « stress » du « loser » qui par exemple entrava la carrière du « has been » béarnais qu’est devenu François Bayrou.
Toutefois ne jamais oublier que, dans la course au pouvoir, il ne suffit pas au champion sortant d’être en première ligne, pardon en « pole position », pour l’emporter.
Et si comme le suggèrent ces « blogueurs influenceurs » du ballon rond que sont par exemple Karim Benzema et Franck Ribéry, nous revenions au langage universel de nos pères : « Citius, Altius, Fortius » ? Alea jacta est ? Non ! Fluctuat nec mergitur.
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