Barack Hussein Obama est le quatrième Président des États-Unis d’Amérique à visiter la Grèce, après Dwight « Ike » D. Eisenhower (1959), George W. Bush (1991) et Bill Clinton (1999).
Sa visite à Athènes le 15 au 16 novembre 2016 avait quelques particularités. Le Président des États-Unis s’est rendu en Grèce lors de son dernier voyage en tant que Président des États-Unis, et avec son diadoque (1), Donald Trump, déjà élu.
Malgré l’espoir des dirigeants athéniens d’un geste de bonne volonté de sa part – au moins un message aux banquiers, lui qui détient une partie de la honteuse dette grecque, même si ce n’est pas lui qui prend les décisions – Obama n’a rien apporté dans ses valises. Il a même clairement indiqué lors de son interview au journal Kathimerini que la Grèce doit mettre en œuvre toutes les mesures qui ont fait jusqu’ici des milliers de « sans travail, sans abris, sans avenir », et plus de 200 000 enfants au-dessous de la limite de pauvreté… dans un pays de l’Union européenne !
Néanmoins, Barack Obama a été honoré comme un libérateur allié de l’après-guerre, dans une ville vide, contrairement à la réception d’Ike en 1959, quand 600 000 Grecs sont sortis dans les rues d’Athènes pour crier « Welcome » aux Yankees.
Que s’est-il passé entre-temps ? Car les « libérateurs » ne sont plus les « bienvenus » que pour la classe dirigeante capitaliste, de gauche comme de droite !
Même si, à Athènes, les manifestations étaient interdites, les seuls à vouloir y participer étaient les membres du Parti Communiste, le dernier bastion du communisme en Europe, et – quelle surprise ! – les immigrés, qui bénéficient de la politique pro-Grand Remplacement de Washington et de l’or de Soros.
En vérité, le Président américain est venu à Athènes pour exiger… et recevoir ! Bien que le grand flux d’informations porte sur sa « gentillesse » et le souvlaki que les hommes de sécurité lui ont refusé de goûter à Monastiraki, la vérité est celle-ci :
– Le ministre de la Défense Panos Kammenos a annoncé l’implication active de la base américaine de Souda en Crète dans les entreprises militaires américaines en Syrie ;
– Lors de son discours à la Fondation Niarchos, Obama a remercié la Grèce pour le soutien qu’elle fournit aux forces de l’OTAN dans la mer Égée. Si on lit « entre les lignes », il s’agit encore des entreprises militaires nord-américaines contre le gouvernement légal de Syrie. Or, selon la propagande gouvernementale – et aussi celle de l’opposition de la Nouvelle Démocratie – l’OTAN est censée être présente dans la mer Égée pour protéger la frontière grecque de l’invasion des immigrants, provenant de la Turquie.
– L’ordre du jour de la visite de Barack Obama comprenait alors les intérêts géostratégiques des États-Unis, et, donc, il va de soi, le monopole de l’énergie dans la région.
Loin d’être accidentelle est la présence d’un Grec, George Papadhópoulos, parmi les proches de Donald Trump : spécialisé dans les questions géopolitiques et les changements énergétiques dans les mers Caspienne et Méditerranéenne orientale, celui-ci a activement participé aux négociations menées dans le secteur de l’énergie entre Israël, Chypre et les États-Unis.
Dans la même interview à Kathimerini, l’actuel président américain pour quelques jours encore, laisse entrevoir une autre raison à sa visite ; elle concerne directement Chypre. Barack Obama vise, certes, à une solution au problème chypriote avant la fin de son mandat qui expire le 20 janvier 2017 – une solution rapide aiderait en effet la récupération des vastes dépôts de gaz de l’île –, mais le plus grand enjeu de sa visite est sans aucun doute la révision du Traité de Lausanne.
L’impasse des négociations entre le Président grec chypriote et le leader chypriote turc, menées à Mont-Pèlerin en Suisse, est attendue puisque, dans le cas de Chypre, la « majorité démocratique », contournée en faveur de « l’égalité des communautés », pourrait être mise en question dans un plus vaste projet de révision du Traité de Lausanne. Le traité de 1923 qui, entre autres, règle les relations entre la Grèce et la Turquie, a en effet été récemment mis en cause par le Président turc Erdogan.
Le but est, pour la Grèce et Chypre, étant donné la pression économique, de se retirer face au chantage turc et sous la pression des deux autres parties intéressées au trésor de l’île – Israël et l’Égypte – pour un « règlement pacifique » de la question chypriote.
Les changements dans la région de l’est de la Méditerranée sont loin d’être résolus avec la visite de Barack Obama. Ils commencent seulement…
Note
(1) du grec diadochos : « successeur ».
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