6 avril 2018

Quand Europe rime avec civilisation

Par Aristide Leucate

Il faut déconstruire le déconstructivisme et désarraisonner le monde européen de l’infernale mégamachine turbo-capitalistique. Le « grand ressourcement » que nos contributeurs appellent de leurs vœux, non sans avoir fidèlement et méthodiquement emprunté les sentiers creusés depuis Homère et les sages antiques, est à ce prix. Il importe de re-territorialiser – de ré-enraciner, si l’on préfère – nos plus fondamentales libertés, à commencer par celle de demeurer foncièrement ce que nous sommes, conformément à notre matrice ethno-culturelle et physiognomonique originale et originelle.

Il en résulte, dès lors, le droit, tout aussi essentiel et vital, pour ne pas dire viscéral de ne pas demeurer impuissants, impassibles et impavides face aux assauts, mêmes légaux, de ce que Renaud Camus, cette ultime grande conscience européenne – avec Alain de Benoist et quelques rares autres – appelait le « remplacisme global », consistant, à un rythme industriel effréné, à substituer les descendants de nos pères par des peuplades antipodes aux mœurs et aux coutumes orthogonales et antagonistes aux nôtres.

Cette liberté ontologique est proprement européenne, attendue, comme le souligne François Bousquet que « le grand récit européen n’a pu fonctionner qu’au prix du refoulement de l’Autre, quel qu’il soit : aussi bien l’étranger que l’étrange. […] Tout ce qui se trouve en position d’extériorité et d’extranéité. Jusqu’à l’inconscient comme altérité de soi à soi », le fameux « Je est un autre » rimbaldien.

À cette aune, ce que nous sommes est entièrement irréductible à ce que nous rejetons d’instinct comme n’étant pas des nôtres, non par xénophobie rabique et belligène, mais, prosaïquement, parce que « charité, c’est-à-dire, hérédité bien ordonnée commence par soi-même. »

Dans l’ordre, les nôtres avant les autres, ceux qui nous ont devancés, condition transcendantale de ceux qui nous succéderont, condition historico-anthropologique de notre essence européenne. Bref, par l’antériorité de nos pères européens, être prioritairement ce que nous sommes et non être sommés du contraire. Parce que l’Europe est, tout à la fois, une terre, une spiritualité et une civilisation.

Une terre que l’historien Dominique Venner définissait comme n’étant « pas née des traités de la fin du XXe siècle. Elle est issue de peuples frères qui, entre la Baltique et l’Égée, sur quelques milliers d’années, donnèrent naissance à une communauté de culture sans égale. L’Europe peut donc se définir comme une tradition très ancienne, tirant sa richesse et son unicité de ses peuples constitutifs et de leur héritage spirituel » (Histoire et tradition des Européens, éditions du Rocher 2002).

L’Europe c’est aussi une spiritualité par laquelle le précieux ouvrage de l’Institut Iliade nous incite à « renouer le fil secret de notre tradition perdue », suivant en cela le « viatique » tiré par Dominique Venner de sa fructueuse et perpétuelle lecture d’Homère : « La nature comme socle, l’excellence comme but, la beauté comme horizon. »

L’Europe c’est encore une civilisation plurimillénaire qui, des Indo-Européens à Homère, d’Aristote à Dante et de Montaigne à Nietzsche, continue de tisser dans l’âme de nos peuples la trame structurante de leurs imaginaires mythiques, épiques et légendaires, qui les rend fiers de leur passé et confiant dans l’a-venir. Et quelle plus belle définition de l’Europe que celle que suggérait le grand historien Fernand Braudel à propos de la civilisation, soit celle que l’on « n’atteint […] que dans le temps long, la longue durée, en saisissant un fil qu’on ne finit plus de dérouler ; en fait, ce qu’au cours d’une histoire tumultueuse, souvent orageuse, un groupe d’hommes aura conservé et transmis, de génération en génération, comme son bien le plus précieux » (Grammaire des civilisations, Flammarion, 1993).

Dans sa conception la plus haute, être Européen, c’est être civilisé.

Ce que nous sommes. Aux sources de l’identité européenne.

Ce que nous sommes. Aux sources de l’identité européenne.

Ce que nous sommes. Aux sources de l’identité européenne, sous la direction de Philippe Conrad, édition Institut Iliade/Pierre-Guillaume de Roux, 2018, 199 p. 20 euros.

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