25 août 2024

B-A-BA de la démocratie pour les Antifa anciens et modernes

Par Bernard Plouvier

À entendre beugler les uns et les autres – mâles, femelles et genres les plus improbables, ceux-là qui n’avaient pas été imaginés par l’intelligence créatrice s’il en a existé une –, on éprouve un sentiment de cafouillages sémantiques… en clair, il semble que politiciens, journaleux et doctes « politologues » énoncent ou éructent leurs discours et leurs commentaires, en usant de termes identiques, mais en les interprétant de façon très variable, en fonction de leur « sensibilité ».

1 – Les principes

Manuel Valls, qui fut un temps le pitre à la mode, avait ses groupuscules de nervis gauchistes. Macron, le jeunot dictatorial qui ne supporte pas la contradiction ressuscite les « Antifa ». Après avoir tenté de rameuter l’électorat gaulliste, il tente une OPA (Offre Publique d’Achat) sur l’électorat des non-regrettés Blum, Herriot, Thorez et consorts, en mobilisant leurs avatars contemporains, soit le Nouveau Front Populacier.

Comme ces excités, leurs demoiselles et leurs gitons sont plus convaincus que convaincants, il serait bon de les renvoyer étudier les classiques. Car pour polémiquer, il est bon d’avoir appris quelques notions fondamentales. L’on reconnaît volontiers que si la masse des Antifa se contente de beugler, sans chercher à les comprendre, des slogans éculés comme le faisaient leurs ancêtres des années 1934-38, aucune précision n’a de chance de changer la débilité profonde de leur discours.

Pleurez doux Antifa, pleurez ! C’est un réactionnaire luthérien, nationaliste prussien de surcroît, Arthur Moeller van den Bruck, historien et sociologue nullement raciste – il n’aimait pas Adolf Hitler – qui a donné la meilleure définition qui soit de la démocratie (dans son livre de 1923 : Le Troisième Reich, qui ne doit rien à la pensée hitlérienne).

La Démocratie, « c’est la participation d’un peuple à son histoire et à son destin… Ce qui fait la démocratie, ce n’est pas la forme de l’État, mais la participation active de la Nation à l’État ». En conséquence, la Nation doit se montrer digne de ses droits en assumant ses devoirs : Travail, Famille, Dévouement à la Patrie. « La démocratie est l’expression du respect d’une Nation pour elle-même. »

On peut ajouter que son regard sur les révolutionnaires (des êtres uniquement préoccupés de détruire), les réactionnaires (accrochés à la stabilité sociale) et les libéraux (« exigeant la liberté pour jouir largement de la vie… pour procurer à l’homme un maximum de bonheur ») est fort lucide. Authentique démocrate, cet homme hyper-scrupuleux et pessimiste était opposé à toute violence dans l’expression des idées.

Ce n’est certes pas lui qui aurait beuglé à la cantonade, comme le font les débiles « Antifa », anciens et modernes : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté », reprenant le slogan du potache austère, mais fort ambigu, devenu un Conventionnel en 1792 et qui fut jusqu’en juillet 1794 un partisan de la manière forte : le « rasoir national ». Il s’appelait Louis-Antoine Saint-Just et fut l’un des grands ancêtres du totalitarisme moderne.

Les Nord-Américains, par ailleurs si critiquables, ont au moins garanti à leurs citoyens une entière liberté d’expression de la pensée, sauf calomnie, incitation à l’émeute et pornographie, cela va sans dire, même si l’on doit constater que la répression de la pornographie s’est effacée depuis les années 1970 en raison de soi-disant exigences d’un douteux esthétisme sexuel, puis de la dinguerie genriste, reprise par les débiles du mouvement « Woke ».

Néanmoins, en Démocratie, on doit préférer le 1er Amendement à la Constitution des USA, adopté le 15 décembre 1791, consacré à la liberté d’expression, à la phrase du politicien manichéen, immature et psycho rigide, dépourvu d’humour et de tendresse, cité plus haut, lui-même guillotiné en juillet 1794 par des barbons qu’il rasait avec ses arguments moralisateurs d’homosexuel refoulé.

Laisser le citoyen libre de s’exprimer et prendre l’avis de la Nation, seul souverain légitime d’un État, c’est l’essence même de la Démocratie, comme le sont l’égalité de tous devant la loi et la méritocratie. Mais c’est peut-être trop demander à une mafia politicienne qui se partage postes juteux et sinécures dorées, sans trop se soucier du menu peuple, celui qui souffre… en attendant de se révolter !

2 – Notre société faisandée

Depuis 1968, les effets de la niaiserie chrétienne ont été multipliés par ceux de l’hystérie féministe et par la stupidité droit-de-l’hommesque pour déviriliser l’Occident et le mettre à genoux devant les minorités qui exigent non plus seulement le droit de cultiver leur différence, mais celui, anti-démocratique par essence, d’imposer leurs desiderata multiples et contradictoires. La démocratie étant la loi du nombre, seule la majorité devrait dicter la loi, en l’adaptant modestement aux minorités… qui ont toujours le droit d’aller voir ailleurs s’il y fait plus beau, « les émigrés étant ceux qui votent avec leurs pieds », comme écrivait « Lénine »-Oulianov !

La soi-disant « démocratie parlementaire » n’est que le règne du « politicien de la gamelle », celui qui touche des fonds privés et/ou publics pour se faire élire, voire pour d’autres usages davantage « domestiques », puis redistribue les fonds publics vers ses généreux donateurs, en orientant, adroitement ou non, les adjudications en principe « publiques » et les commandes et subventions de l’État ou des collectivités locorégionales, voire européennes.

En résumé, la politique de la gamelle, ou soi-disant démocratie parlementaire, est une variété d’économie parallèle, une affaire typiquement mafieuse, développée aux frais des contribuables. En son temps, le même Vladimir cité plus haut avait été très virulent dans sa critique du « parlementarisme vénal, pourri jusqu’à la moelle » (in L’État et la révolution). En cette année 1917, il se trompait du tout au tout (à son habitude), car il en faisait un symbole de la « société bourgeoise », alors que la triste histoire du XXe siècle a amplement démontré que la pourriture s’est autant développée dans les immondes dictatures marxistes que dans les « démocraties parlementaires ».

La Démocratie véritable exige une lutte de tous les instants contre la corruption et le favoritisme tous azimuts (népotique, ethnique, maçonnique), soit les deux mamelles de la vie politique actuelle.

En notre époque de basse démagogie, les champions de la revanche des médiocres imposent leur curieuse conception de la Démocratie, dans cette société libérale, tellement avancée qu’elle en est parvenue au stade du pourrissement. Ils ont créé, puis imposé une notion anti-démocratique : la « ségrégation positive ». Ils semblent avoir oublié – s’ils les ont jamais sus – les fondements de la Démocratie, la vraie, pas celle des pitres.

Ils sont au nombre de deux sur ce point particulier. La Loi doit être égale pour tous les citoyens, riches et pauvres, dominants et dominés, élus et administrés. Cela se nomme techniquement : Isonomia. Toute fonction, toute admission à un poste financé par l’État, gestionnaire du Bien Commun, doit se faire en fonction des mérites du candidat et non par l’effet d’un piston racial, religieux, maçonnique, ni par l’effet du népotisme ou du léchage de bottes, voire plus si affinités, ce qui définit la « promotion canapé ».

Si l’on s’en tient à la stricte définition de la Démocratie, qui, n’en déplaise aux sectaires, n’a rien à voir avec le type de régime politique, une discrimination – si l’on préfère un choix biaisé par l’effet d’un quelconque favoritisme – est absolument, totalement, irrémédiablement un non-sens. La discrimination, quel que soit le signe arithmétique qu’on lui attribue, est le triomphe de l’arbitraire, donc un faux principe, d’essence anti-démocratique.

Et cela s’applique à la façon de rendre la justice. En démocratie, l’un des principes fondamentaux qui définissent le bon gouvernement veut que la Justice s’applique de façon égale à tous les criminels et délinquants. Mais ces principes sont devenus obsolètes en France. Ils datent d’avant les règnes laxistes du Président-Permanent de la « drauche » – les interchangeables Giscard-Mitterrand-Chirac-Sarkozy-Hollande-Macron.

L’histoire du XIXe siècle capitaliste permet de comprendre que les chefs d’État populistes aient considéré équivalents les termes « démocratie » et « capitalisme » ou ceux de « libéralisme » et de « ploutocratie », et qu’ils aient fait passer l’intérêt collectif avant l’individuel, en redistribuant à toutes les catégories de travailleurs authentiques le surplus de la valeur ajoutée par le travail humain, sous la forme de participation aux bénéfices des entreprises, d’un enseignement de grande qualité, poursuivi par la formation professionnelle continue, et de loisirs sportifs et culturels très bon marché. Sur ces points, le bilan des populistes reste inégalé… tandis que la non-regrettée URSS ou la Chine de feu Mao-tu-sais-tout furent des exemples de dictature sanglantes, corrompues et inégalitaires, d’une effarante nullité en matières économique et sociale.

Goethe écrivait en 1828, juste avant le changement d’ère, soit l’entrée dans le libéralisme débridé aux alentours de 1830 : « La société est une lutte perpétuelle entre l’Égoïsme et l’Envie ». De fait, le libéralisme n’est pas la démocratie ! Ce n’est que la religion du profit, associée à une philosophie rudimentaire faite d’optimisme débridé, de scientisme et de croyance au progrès parallèle entre sciences, techniques et moralité humaine, une pratique du mépris envers l’ouvrier et le petit employé, de condescendance envers l’observateur critique ou dubitatif.

Le XXe siècle a, dans l’ensemble, été triste et sanglant, avec des périodes de profonde abjection. Or, les politiciens nuls et/ou pourris ne sont que l’alibi de la veulerie de l’électorat. Car, en définitive, les élus étant désignés par la Nation, celle-ci ne peut s’en prendre qu’à elle-même de leur profonde médiocrité et de leur corruption morale, encore plus dangereuse que leur – éventuelle, mais fréquente – corruption financière.

Il serait bon d’agir pour que le XXIe ne soit pas un siècle de régression culturelle majeure, comme ce serait obligatoirement le cas si disparaissait la civilisation occidentale.

Indications bibliographiques

  1. W. v. Goethe : Conversations de Goethe avec Eckermann, Gallimard, 1941 (première édition allemande de 1836, remaniée en 1848)

« Lénine »-W. Oulianov : L’État et la révolution. La doctrine marxiste de l’État et les tâches du prolétariat dans la révolution, La Fabrique, réédition de 2012 (texte de 1917)

  1. Moeller van den Bruck : Le Troisième Reich, Redier/Sorlot, 1933 (texte paru en Allemagne l’année 1923, donc sans relation avec le régime national-socialiste)
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