30 novembre 2020

Voyage au pays de l’humour

Par Jill-Manon Bordellay

En cette période morose où la crise sanitaire dénombre quotidiennement les morts dans le monde, chacun aurait besoin de rire afin d’oublier ces funestes moments.

La dérision, l’humour que prônaient les hydropathes, hirsutes et incohérents pourraient peut-être nous faire oublier cette avalanche de mauvaises nouvelles.

Pourquoi ne pas rejoindre alors Alphonse Allais (1854-1905) dans le plus petit musée du monde (8 mètres carrés) à Honfleur et écouter le conservateur et guide Jean-Yves Loriot nous le présenter.

Il fut le fils d’un pharmacien de Honfleur et lorsqu’il était enfant, Alphonse aimait teindre en rouge et en vert les chiens des clientes qui venaient dans l’officine de ses parents. Durant la préparation des médicaments, l’enfant allait à l’arrière de la boutique avec les chiens pour leur faire un shampoing coloré. Le côté farceur d’Alphonse Allais « allait » se préciser tout au long de sa vie.

Accompagné de deux jeunes rebelles qui se nommaient Charles Cros (1842-1888) et Arthur Sapeck (1853-1891), Alphonse devint un humoriste dont les calembours, les jeux de mots étaient les productions journalières de son langage. Il avait déposé un certain nombre d’inventions parfois loufoques, comme les pastilles à base de bismuth pour constiper les mouches afin qu’elles ne salissent plus les murs ou encore la casserole carrée pour empêcher le lait de tourner, ou la tasse pour un gaucher, mais on peut supposer que ses inventions n’auraient sans doute pas été retenues pour autant au Concours Lépine. Pourtant, le rire est assuré, la dérision a sa place en ce monde parfois trop guindé. En descendant l’escalier en colimaçon du Musée après la visite guidée, nous sommes prévenus du danger car après tout : « l’escalier à mal tourné. »

Nous pouvons aussi admirer sur les étagères de l’officine, Le crâne de Voltaire enfant, ou encore l’aquarium au verre dépoli pour poisson rouge timide. Le nombre de mots et d’objets détournés de leur vocation première est la signature de l’humoriste. Nous sommes dans le petit monde absurde, farfelu où la galéjade a pris le relais du politiquement correct.

Ces dérapages du langage, ces images insolites vont intéresser par la suite les Surréalistes, mais aussi Georges Perec (1936-1982) et l’ouvroir de la littérature potentielle OULIPO créé en 1967. Cette littérature inventive et innovante du langage modernisant l’expression à travers des jeux d’écriture, assure contre le vérisme naturaliste, un humour absurde, mais désopilant.

À côté du langage, il y a les faits. Sapeck n’avait-il pas osé peindre les chevaux blancs des carrioles qui promenaient les touristes, avec des rayures noires, afin que ceux-ci donnent l’impression d’être des zèbres ? Le safari alors était assuré à Honfleur.

Nous dépayser pour sacraliser une nouvelle version du langage est l’engagement de ces fumistes qui adorent prendre les choses au second degré. Alors encore des phrases récréatives d’Alphonse qui soulignent, « l’horreur de voir la nuit tomber de peur de se baisser pour la ramasser » ou « le comble pour un capucin de voir les capucines monter à sa fenêtre » offrent des instants d’évasion dans une vie trop corsetée.

La dérision se substitue au désespoir, et le rire à la morbidité des décadents. Pourquoi donner des titres à des toiles blanches comme : « première communion de jeunes filles chloratiques par temps de neige » ou des rectangles rouges : « Récoltes de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la mer rouge » ?

Tout simplement parce que ces jeux font mettre au second plan, le sérieux de la vie. Socrate (470-399 avant J-C) n’avait-il pas déjà enseigné que le fait de se prendre au sérieux n’est pas sérieux ?

Le rire est salvateur et peut même aider à mourir.
Chrysippe (280-206 avant J-C) philosophe stoïcien n’est-il pas mort d’un fou rire en regardant un âne en train de manger des figues et boire du vin ?

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