21 juin 2022

Le tatouage est-il une mode ou un acte qui existe depuis la nuit des temps ?

Par Jill-Manon Bordellay

Aujourd’hui, le tatouage est un geste assumé de construction de soi, de distinction individuelle et de liberté par rapport aux conventions sociales. Historiquement, c’était le signe à même le corps d’une position sociale, la marque d’un rituel, d’une appartenance ou de l’expression révoltée d’une exclusion.

S’il avait la réputation d’être réservé aux marginaux, il devient désormais un phénomène de masse. Pourquoi raconte-t-on son histoire visiblement sur la peau ? Pourquoi inscrit-on sur son corps les grands événements de sa vie ?

S’il y a une réponse parmi tant d’autres, c’est peut-être aussi plus certainement pour conjurer la volatilité de nos engagements.

En 1991, le corps d’un homme en parfait état de conservation fut découvert dans les Alpes du Tyrol. Baptisé Ötzi, ce chasseur du Chalcolithique (3350-3100 av. J-C) âgé de 46 ans, ayant vécu il y a 5 300 ans, portait 67 tatouages répartis sur 19 régions de son corps.

Cette jolie fresque de tatouages datant de l’âge du Cuivre le couvre de la tête aux pieds. Son corps est recouvert de lignes et de croix, localisées sur les zones les plus sujettes aux blessures ou à la douleur, comme les articulations et le dos. Un constat a amené certains chercheurs à penser que les tatouages étaient les signes d’une pratique de l’acupuncture. Ceux-ci ont été révélés par une technique d’imagerie multispectrale. Cette momie des glaces n’en finit pas de livrer ses secrets. Ötzi a été découvert en 1991 à 3 210 m d’altitude, dans une flaque de glace fondue au cœur des Dolomites, à la frontière de l’Italie et de l’Autriche. Les tatouages ont été faits par incisions de l’épiderme, sur lequel était ensuite frotté un mélange de charbon végétal et d’herbes pour les rendre permanentes.

Si le tatouage était, à l’origine des temps, une façon de marquer son appartenance à un clan, puis à un groupe social – marin, soldat –, on le croise, aujourd’hui sur toutes les peaux. Femme ou homme, jeune ou personne âgée, riche ou pauvre : le tatouage est « encré » dans les mœurs.

En France, une personne sur dix serait tatouée, même si, comme le souligne la psychologue Marie Cipriani-Crauste, « le tatouage est encore trop mal perçu par la société. »

Apanage des bad boy, le tatouage ? Pas seulement « il est beaucoup plus répandu que vous ne pouvez l’imaginer. Seulement, nombreux sont ceux qui les cachent, car le tatouage touche quelque chose d’intime. »

C’est une marque ancestrale, qui traduit l’angoisse principale de l’homme, c’est-à-dire sa propre disparition, et donc, son obsession principale de laisser des traces, y compris sur son propre corps. Cette obsession est d’ailleurs ce qui nous différencie des animaux. L’homme a besoin de repère et le tatouage en est un.

Un tatouage n’est pas un bijou, ni un maquillage, c’est une marque irréversible, à vie. Parfois, c’est le serment d’un couple qui se promet amour pour toujours ou encore le testament d’un engagement qui s’inscrit au-delà de l’existence entre deux êtres.

Mais le tatouage n’est pas toujours non plus un acte de rébellion, il est significatif d’une marque, d’une étape de la vie, comme un rituel de passage. Alors, il s’agit dans ce cas d’un acte d’émancipation fondateur, une façon de s’affirmer.

C’est aussi le fait de transposer une peine profonde, une douleur morale en douleur physique. Mais c’est sans doute avant tout, une conjuration contre la mort. Le tatoueur a un rôle essentiel, puisqu’il dessine l’histoire d’une intimité sur un corps. Il doit incruster sur un corps fidèlement et irréversiblement les événements importants de son client, lequel attend tout de lui. Le tatoueur devient aussi l’intime de la vie de celui qu’il tatoue. Il existe donc une véritable complicité entre le dessinateur qui incise les événements de la vie du tatoué qui attend fébrilement sa signature. Le tatouage renvoie à un problème d’identité mais aussi à un besoin de retour aux origines.

Certains malades dépossédés de leur corps, mutilés, ayant perdu la maîtrise d’eux-mêmes, ont besoin de faire renaître, plus précisément de faire sortir de sa chrysalide, la vie, en ayant recours aux tatouages comme pour redonner du sens à leur existence et prouver ainsi que leur corps existe bien.

Le tatouage est ainsi un palimpseste qui doit être révélé et décrypté. C’est un langage à peau ouverte ou couverte qui doit être compris de certains intimes et initiés.

Nous pourrions dire : « Tatoue-moi, je te dirai enfin qui tu es ! »

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