Trump résiste à un coup d’État semi-légal : drame en 3 actes 1/2
Entre 2015 et 2019, les États-Unis auraient connu pour la première fois de leur histoire une tentative de putsch… sur leur propre territoire. C’est ce que les prochaines enquêtes détermineront, à supposer que les élus républicains s’engagent dans la recherche d’une vérité qui les dérangera peut-être. En attendant, les anti-Trump ont inventé une nouvelle histoire, l’Ukraine, et relancent la procédure d’Impeachment.
Premier acte : quand Hillary Clinton a besoin d’un « cas Poutine »
En 2015, Hillary Clinton semble « inéluctable ». Elle est sous le coup cependant de l’effet Benghazi, qui a entraîné une cascade d’enquêtes parlementaires, dont a surgi l’affaire des courriels, qui semble révéler chez l’ancienne Ministre des Affaires Étrangères une certaine tendance à la cachotterie, que certains sont prompts à qualifier d’entrave à la justice. La candidate est également attaquée par un livre très documenté de Peter Schweitzer : « Clinton Cash», qui insinue que les Clinton se sont rapidement enrichis en développant une vaste opération de trafic d’influence sous le couvert d’une fondation caritative (couramment désignée sous le terme de Fondation Clinton).
Mais un dossier troublant a émergé, qui établit que la fondation (suspectée d’être la pompe à finance préélectorale d’Hillary, hors du champ d’application ordinaire des lois sur le financement des campagnes électorales) a reçu des sommes astronomiques de la part de capitalistes liés à des intérêts russes (Bill Clinton encaissant lui-même des honoraires considérables directement d’oligarques russes). Or, ces proches du Kremlin ont bénéficié du transfert à Moscou d’une partie très importante de la production d’uranium américain, avec la bénédiction de la secrétaire d’État (Hillary Clinton) comme de ses collègues du gouvernement : c’est l’affaire « Uranium One ».
Et, selon Howard Solomon, chroniqueur au Hill, ce serait de cette affaire qu’aurait germé dans le clan Clinton l’idée de créer un contre-feu à coloration russe, afin de contrer, pendant la campagne, toute possible attaque de Trump sur thème Uranium One.
Deux mécanismes se déclenchent : Les démocrates (ils l’ont dit) puisent d’abord dans un dossier anti-Trump constitué lors des élections primaires républicaines par les néoconservateurs hostiles à Trump. Les informations, comme le disait constamment lors de la campagne le journaliste néoconservateur George Will, portent essentiellement sur les liens financiers de Trump avec les oligarques russes, qui remontent à sa période casinos, se prolongeant en sa période « Miss Universe ». Se susurre alors la supposition selon laquelle Trump aurait fait du blanchiment d’argent pour la mafia russe. Mais que faire de ces éléments quand les Clinton eux-mêmes sont catalogués « oligarques russes » ? L’idée de génie revient alors à un ex-membre du MI6 britannique et fréquent sous-traitant du FBI, Christopher Steele, de faire de Trump un « Manchurian candidate », autrement dit une taupe de Moscou.
Étonnamment, pour bâtir son histoire, Steele se fournit ainsi en informations… en provenance de Moscou !
C’est la genèse du maintenant célèbre « dossier Steele » qui présente un Trump uromaniaque soumis à un chantage de la part du FSB pour avoir batifolé dans un hôtel de Moscou avec des prostituées. Ceci étant plausible du fait que Trump contredit publiquement la doxa officielle lors des primaires républicaines : il affirme en effet que le Président Poutine est un bon président, que l’OTAN est obsolète, que l’affaire ukrainienne est une affaire interne entre l’Allemagne et la Russie, que la Russie peut très bien régler le problème syrien, que le sénateur McCain (l’un des démiurges de la place Maidan à Kiev) n’est pas un héros, que les États-Unis n’ont pas de leçon à donner à Poutine en matière de crimes politiques, etc.
Hormis quelques vagues allégations peu prises alors au sérieux, le dossier Steele n’est pas publiquement utilisé par la Campagne Clinton, mais il l’est déjà (on l’apprendra bien plus tard) par les agences de renseignement et le FBI de Jim Comey qui discrètement instrumentent et « arsenalisent » l’appareil d’État contre Trump depuis (selon le parlementaire Nunes) dès la fin 2015 (écoutes, etc.).
Pourquoi cette apparente timidité d’Hillary sur le sujet russe ?
L’explication simple serait de dire que Trump ne sera pas élu de toute façon, et que la Russie n’est alors qu’un thème d’appoint : il suffira de dénoncer en campagne les faiblesses de Trump à l’égard de Poutine qui flatte son narcissisme, sans mentionner les compromissions. Une autre, plus troublante, serait de penser que la Russie est le plat principal du menu : l’establishment du « Deep State », donc également des services de renseignement, miserait dans ce cas sur le fait qu’Hillary, devenue présidente, lancerait une offensive bipartisane anti-Poutine (afin de perturber ses propres élections de mars 2018 et de l’isoler davantage) en l’accusant d’avoir tenté un « coup d’État » aux États-Unis. Car le bureau Eurasie du Département d’État où pullulent les russophobes, avait déjà tenté un nouveau Maidan, cette fois-ci à Moscou, lors de la précédente élection Poutine. Ce serait dans la suite logique de relancer ces perturbations pour en finir avec Poutine. Mais Hillary perd l’élection. Trump devient Président. D’où la rage « hors norme » de la « nomenklatura » médiatico-militaro-industrielle américaine.