De Mitterrand à Macron, sur l’air de la maladie
Les médias n’ont de cesse de nous rappeler que les (anciens) présidents de la République nous cachaient leur état de santé alors qu’Emmanuel Macron, né en décembre 1977, nous dirait tout.
La maladie est revêtue d’un drap pudique, représenté par le secret médical. Le principe (légal) est le suivant : un professionnel de santé ayant des informations sur un patient ne doit pas les communiquer à d’autres personnes. En revanche, le patient lui-même peut discourir sur ses propres affres et en faire profiter amis et public.
Le président de la République peut, en cas de maladie, démissionner. Il est probable que, comme le pape Benoît XVI, le démocrate Joe Biden démissionne en cours de mandat. C’est prévu, paraît-il, pour que la plus grande puissance mondiale bénéficie (ne mesurons pas nos mots !) d’une présidence féminine et issue d’une double diversité.
Mais revenons-en à la France. Georges Pompidou, élu en 1969, disait, début 1974, être atteint par une « grosse grippe » ; il est décédé d’un cancer en avril 1974. L’absence de vice-présidence « à la française » entraîne ipso facto, à la suite de l’intérim constitutionnel du président du Sénat, de nouvelles, et rapides, élections.
Quant à François Mitterrand, l’hebdomadaire hélas disparu de la droite nationale, Minute, avait révélé, dès 1981, la grave pathologie de l’élu de gauche. Mais Minute, personne ne le croyait même si beaucoup le lisaient au début des années 1980. On nous reparle de l’assassinat de Robert Boulin, il y a des lustres que je l’ai appris, photographies à l’appui du corps mutilé, dans Minute… Bref, Mitterrand cachait sa maladie, sauf pour les lecteurs de Minute. Dans un premier temps, probablement ; de toute façon, la vie privée de Mitterrand agissait sans doute sur lui comme une espèce de dopage intérieur (sa fille cachée mais révélée par Minute – encore ! – est née en 1974). Mais lors du vote sur l’adoption du traité de Maastricht, le 20 septembre 1992, le rusé Mitterrand a (enfin !) fait part de son cancer le 11 septembre, neuf jours avant le référendum. Le cancer est rendu public, mais l’Élysée écrit qu’il vient à peine d’être détecté chez le Président, ce qui est faux. Afin que le cancer ne puisse pas être daté comme étant apparu il y a onze ans (dès son élection en 1981), les fragments cancéreux sont envoyés dans un autre hôpital sous une fausse identité. Pourquoi avoir communiqué le 11 plutôt que le 21 septembre ? Parce que la maladie fait pleurer dans les chaumières hexagonales. Le « oui » au traité de Maastricht (qui entraîna notamment la monnaie unique) l’emporta avec seulement 51 % des suffrages exprimés, soit environ 500 000 voix d’écart. Cet écart était-il dû à la révélation de l’infâme maladie ? On peut se le demander. Ce « crabe » n’empêcha pas Mitterrand de terminer son septennat, là où beaucoup d’autres auraient probablement démissionné. Ce maintien coûtera probablement la mandature suprême à Édouard Balladur, dont la popularité était forte en 1993. Mais c’est une autre histoire, une uchronie politique à écrire.
Aujourd’hui, le plus jeune de nos présidents, le quarantenaire Macron nous joue la quarantaine de sept jours. Macron met en scène cette maladie, la Covid-19, pour nous rappeler qu’il travaille beaucoup, qu’il est « sur tous les fronts », puisqu’il a déclaré la « guerre » au virus mais surtout qu’il est fragile aussi, comme tous les Français et que, lui aussi, il peut succomber à la fièvre, les maux de tête et les malaises vagaux. Les médias embraient, nous présentant l’emploi du temps démentiel du président Macron, véritable globe-trotter de la France éternelle et blessé des suites de la guerre contre un virus qui rôde. D’ailleurs, en bons propagandistes du « national-macronisme », les médias sont persuadés que Macron a attrapé la Covid-19 à l’étranger. Oui car en France, compte tenu des strictes règles sanitaires imposées par le « national-macronisme », cela ne peut pas être. Il apparaît hors sujet d’indiquer que la contamination ait eu lieu dans l’Hexagone puisque la France est, avec plus de 60 000 décès recensés à ce jour, l’exemple apparent (sans rires) de la lutte contre le virus, combat qui permet de réaliser l’unité nationale permanente et la disparition des oppositions, plutôt bâillonnées que masquées.
Mitterrand-Macron où comment se servir de leurs états pathologiques pour survivre dans l’opinion ?
Alors, une différence subsiste entre les deux : le premier luttait, tout de même, contre la pire des maladies tandis que le second subit une perte de voix et éternue un peu.
Cette dichotomie présidentielle, à une génération d’écart, représente l’évolution de la vie politique française. Un cancer a peut-être permis la naissance de l’euro mais un rhume pourrait être à l’origine du regain de popularité de Macron, dont la ligne bleue des Vosges est représentée par un second septennat.
Alors, comme tout bon opposant (j’ai entendu, dans les médias, qu’il était « normal et nécessaire » pour tout le personnel politique de souhaiter un prompt rétablissement au président de la République…), il faut suivre l’évolution de la pathologie présidentielle, y compris par vidéo. Avant, les rois étaient thaumaturges, maintenant les chefs d’État sont fragiles.
Macron s’en remettra plus vite que l’économie des activités « non essentielles ». De cela, on peut au moins en être sûr.
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