29 décembre 2020

L’école ou l’Europe buissonnière ?

Par Jill-Manon Bordellay

Antoine Blondin (1922-1991) nous avait préparés à un humour décapant lorsqu’il fréquentait de façon assidue les bistrots de Saint-Germain-des-Prés. Les vapeurs de l’alcool avaient libéré ses maux et ses mots. Écrivain, journaliste sportif qui écrit également sous le pseudonyme de Tenorio, amoureux des mots dont la richesse du style va créer des joyaux de littérature, de vrais chefs-d’œuvre, il participe à l’aventure de la Table Ronde et se retrouve avec ses amis à un groupe formalisé par la critique sous le nom de Hussards.

L’auteur nous révèle ne pas compter sur lui pour tenir un « journal du confinement », lui qui a passé ses nuits dans les bars et lorsqu’il en sortait, jouait à la tauromachie avec les voitures. Son imperméable lui servant de muleta, il la présentait devant le pare-brise des automobiles. Il virevoltait à côté de la portière, heureux d’avoir évité l’accident. Parfois, il portait l’estocade par un bras qu’il pointait comme une lance. Pour cela, il collectionnait les arrestations pour état d’ébriété avancée.

Comment aurait-il pu se confiner dans un confetti ? Comment regarder Paris souffrir d’un arrêt cardiaque et tout à fait craindre la rupture d’aphorisme ?

En cette période de confinement et de couvre-feu, comment ce noctambule invétéré aurait-il pu exister sans les fréquentations des bars ?

Il ne faut pas oublier que sa verve littéraire prenait sa source dans ses nuits de liberté parisienne. S’il enjambait la nuit et rentrait à 5 heures du matin pour écrire, comment ferait-il aujourd’hui en cette période de crise sanitaire pour trouver son inspiration ?

Est-ce à dire que la création dans le confinement, les restrictions de toutes sortes, risquerait d’être appauvrie ? Si la liqueur des nuits de cet écrivain n’existe plus, comment peut-il nous faire voyager dans un imaginaire asséché par l’absence de la liberté ?

Antoine Blondin a fait beaucoup de frasques, il enchaînait les mots et les situations les plus cocasses. Lorsqu’il partait, il s’écriait : « Je m’absinthe un instant, excusez-moi », ou lorsqu’il portait un toast : « Apéro : les verres de contact ! »

Il n’était pas rare de voir ses amis changer de trottoir lorsqu’ils le voyaient de loin. Il inventait des situations tellement grotesques dans lesquelles il entraînait des amis que certains préféraient l’éviter. Un jour, il avait acheté un gros gigot qu’il avait emmailloté comme un bébé et qu’il porta sur les fonts baptismaux afin que le prêtre de l’église de Saint-Germain-des-Prés puisse le baptiser.

Ce flâneur de la rive gauche n’a jamais fini d’inventer, de créer des situations ubuesques. Ses fulgurances, son audace, auraient-elles pu résister à ce monde du confinement dans lequel nous sommes plongés depuis presque un an ?

Si pour Antoine Blondin « l’homme descend du songe », il n’est pas certain qu’il puisse résister à l’enfermement, à la surveillance étatique dans lesquels on se trouve en cette fin d’année 2020.

Le songe, la rêverie sont des éléments qui émanent de l’air et non du confinement où celui-ci s’amoindrit en oxygène. Respirer, bouger, sortir, exister ne semblent plus la devise de cette époque assombrie par la terreur d’un virus.

L’enfermement dans lequel est plongé le monde est une claustration qui semble parfois irréversible au regard de la peur engendrée. Les gens sont momifiés, scellés dans des postures inconfortables.

Les joyeux drilles de cette époque de Saint-Germain-des-Prés semblent oubliés à jamais. Qui n’ose pas rêver de l’école buissonnière et de cette Europe pour laquelle Antoine Blondin la voyait également buissonnière ?

Les magasins fermés ainsi que les bars et les restaurants, les rues moins fréquentées annoncent un appauvrissement de la vie. Ne mourons pas d’étouffement progressif comme Aïda emmurée pour l’éternité !

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