par Olivier Bault.
Comment faire pour éviter de rétablir des contrôles frontaliers entre l’Irlande du Nord et la république d’Irlande tout en quittant l’union douanière européenne ? C’est le casse-tête auquel doit aujourd’hui faire face le gouvernement britannique. La solution préférée par Bruxelles serait que les Britanniques restent dans l’union douanière et acceptent donc de continuer d’appliquer les règles européennes, y compris en matière de liberté de circulation des personnes, et de respecter les jugements de la Cour de justice de l’UE. C’est aussi ce que voudrait la Chambre des lords, assemblée des pairs non élus du royaume, qui a cette semaine infligé une quinzième défaite au gouvernement de Theresa May sur la question européenne, cette fois en tentant de lier le Royaume-Uni aux règles européennes sur l’environnement. À la mi-avril, cette même chambre haute du Parlement britannique adoptait à une large majorité un amendement au projet de loi sur la sortie de l’Union européenne en vertu duquel le gouvernement devra informer le Parlement de ses efforts pour maintenir l’union douanière avec l’UE.
Theresa May, qui a promis à ses concitoyens que le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord récupérerait après le Brexit sa pleine souveraineté et sa capacité à passer des accords commerciaux avec d’autres pays – deux choses incompatibles avec l’union douanière –, a proposé en avril un « nouveau partenariat douanier » avec l’UE. En vertu de ce partenariat inédit, le Royaume-Uni collecterait à ses frontières les droits de douane en son nom propre et au nom de l’UE, en fonction de la destination finale des marchandises. Le ministre des Affaires étrangères de Mme May, Boris Johnson, un des leaders du camp du Brexit, a qualifié l’idée de « folle ». De fait, Mme May a été mise en minorité sur cette proposition le 2 mai au sein de son « cabinet de guerre » où se réunissent les onze principaux ministres pour définir ensemble la stratégie de négociation du Royaume-Uni. Les partisans d’un vrai Brexit, c’est-à-dire un Brexit sans union douanière, voudraient pour la frontière irlandaise mettre en place, au moyen de solutions technologiques, un système de contrôle du passage des marchandises qui n’implique pas le rétablissement d’une frontière physique, ce que Bruxelles refuse. L’absence de frontière physique est pourtant cruciale pour l’Irlande du Nord dans la mesure où l’Accord du Vendredi saint qui a mis fin en 1998 à trente ans de quasi-guerre civile prévoit une pleine liberté de circulation entre les deux parties de l’Irlande.
Bruxelles et Dublin ont bien proposé que seule l’Irlande du Nord reste dans l’union douanière, mais cela impliquerait des contrôles entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne, ce qui est totalement inacceptable aussi bien pour Londres que pour les unionistes irlandais dont le soutien est nécessaire à Mme May pour s’assurer une majorité à la Chambre des communes. Les nationalistes écossais, qui détiennent la majorité des sièges au Parlement d’Edimbourg, estiment en outre que si l’Irlande du Nord peut préserver l’union douanière avec le reste de l’UE, la même possibilité doit être donnée à l’Ecosse. Le Brexit en serait alors réduit à un simple « Anglexit » et ce serait la fin du Royaume-Uni.
En l’état actuel des choses, devant l’inflexibilité des négociateurs bruxellois, Michel Barnier en tête, un Brexit « dur » sans aucun accord n’est pas improbable. Ce serait pourtant la pire des solutions.
Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.
EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !
Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !
EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.
Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.
Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.
EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.
Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
Quatre solutions pour nous soutenir :
1 : Faire un don par virement bancaire
Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP
2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)
Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés
à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France
4 : Faire un don par carte bancaire
Pour cela, téléphonez à Marie-France Marceau au 06 77 60 24 99
Navigation de l’article
EuroLIbertés est le site de la réinformation européenne.