23 avril 2018

Imbroglio et rinascimento

Par Pierre de Laubier

 

Pas plus que son cousin et prédécesseur Charles VIII, Louis XII ne semblait avoir la moindre notion des fameuses et mythiques « frontières naturelles » de la France. Il n’avait pas l’air de se rendre compte que les Alpes pourraient en être une (qu’en effet elles n’avaient été ni pour les Gaulois, ni pour les Romains, ni pour Charlemagne, ni pour personne).

Et, comme Charles VIII avait connu des déboires de l’autre côté des Alpes, Louis XII n’eut rien de plus pressé que d’aller en chercher à son tour. Sa grand-mère étant une Visconti, il se considérait comme l’héritier du duché de Milan, qu’il conquit grâce à la victoire de Novare en 1499 et dont il fut reconnu souverain par l’empereur.

Le succès de cette opération rondement menée poussa Louis XII à tenter de reprendre Naples. Il s’acoquina avec le roi d’Aragon et les deux compères s’emparèrent de Naples sans difficulté en 1500. Mais Ferdinand, qui n’avait pas l’intention de partager le magot, se retourna contre son allié, qu’il chassa d’Italie en 1504. Une indemnité de 900 000 florins permit de sauver la face.

On aurait pu en rester là. Mais c’était sans compter sans Jules II, qui souhaitait récupérer Ravenne, conquise par Venise, et réunit à cet effet dans la ligue de Cambrai Florence, Louis XII, Maximilien d’Autriche et Ferdinand d’Aragon. La victoire d’Agnadel (1509) permit au pape de recouvrer Ravenne. Il réunit aussitôt une nouvelle ligue, destinée cette fois à chasser les Français. Battue en Italie, attaquée par les Suisses en Bourgogne, sur les Pyrénées par les Espagnols et dans le Nord par les Impériaux et les Anglais, la France ne dut son salut qu’à la dislocation de la ligue à la mort de Jules II (1513).

Les historiens ne peuvent se résoudre à avouer que ces expéditions n’eurent aucun bon résultat. Ils affirment donc que les guerres d’Italie hâtèrent l’introduction de la Renaissance en France. Cette affirmation prête à rire. Croit-on vraiment que les œuvres de Pétrarque ne pouvaient parvenir en France que dans les sacoches d’un soudard ? C’est d’autant plus douteux que la Renaissance est arrivée tout autant, sinon plus, par la Flandre que par l’Italie. Clouet est un émule d’Holbein et de Van Eck, pas de Michel-Ange.

Or, la Flandre, c’est une ancienne possession du duc de Bourgogne, dont la cour était beaucoup plus brillante et raffinée que celle du roi de France. Établir un lien de cause à effet entre les guerres d’Italie et la Renaissance française, c’est contribuer à faire oublier la grandeur des ducs de Bourgogne. La Flandre et le Milanais étaient les deux pôles économiques de l’Europe, grâce aux riches drapiers (car la draperie était alors la seule véritable industrie). Pour se diffuser, ni les idées ni les arts n’ont jamais eu besoin des expéditions, désastreuses ou non, de la soldatesque royale. Par contre, il est certain que l’interminable guerre de Cent Ans, continuée par Louis XI contre le duc de Bourgogne, avait retardé la Renaissance.

Mais revenons à Louis XII. En 1506, les états généraux de Tours, pas rancuniers malgré les désastres italiens, lui décernèrent le titre de « père du peuple ». Mais pourquoi donc ces états s’étaient-ils réunis ?

Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.

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