5 janvier 2021

Diversifier les noms de rue en honorant des personnalités issues de l’immigration

Par Jean-Pierre Brun

Voilà une idée qu’elle est bonne, comme aurait dit le grand Malherbe ou peut-être même François Mauriac. C’est vrai, il faut parfois accorder quelque satisfecit à nos gouvernants qui, privés de boussole, rament comme ils peuvent sur le radeau improvisé d’une république naufragée. L’initiative d’honorer d’anciens sujets colonisés est parfaitement recevable.

Afin de concrétiser dans les meilleurs délais un tel projet il convient d’être une force de proposition dans ce domaine.

Rappeler l’acte courageux de Hadj Sadok, caïd de M’Chounèche dans les Aurès, première victime de l’ALN semble une évidence. Lors de la Toussaint rouge de 1954, voyageant dans le même autocar que les époux Monnerot, il prend leur défense.

Aux yeux des Fellaghas qui viennent de tendre la première embuscade de la guerre d’Algérie, cela justifie son exécution immédiate. Lui qui avait invectivé ses agresseurs en soulignant la mission bienfaisante de ce couple d’instituteurs venus de métropole pour apporter le savoir aux enfants du djebel, mériterait bien de donner son nom à plusieurs lycées et collèges d’une France devenue hexagonale.

Le 26 mai 1957 au sortir du stade de Colombes où il vient d’assister à la finale de la Coupe de France au côté du président René Coty, Ali Chekkal est abattu par un membre du FLN. Avocat, bâtonnier du barreau de Mascara (les pieds-noirs étaient racistes c’est bien connu…), vice-président de l’assemblée algérienne, il avait participé peu de temps avant à la délégation française constituée pour débattre du problème algérien à l’ONU. « Stade Ali Chekkal » avouez que cela aurait une autre gueule que le « Groupama Stadium » de Lyon, l’« Allianz Riviera » de Nice ou « L’Orange vélodrome » de Marseille.

En d’autres circonstances la tenue d’un lieutenant musulman sera autrement plus exemplaire que celle de beaucoup de ses camarades métropolitains. Le 5 juillet 1962 à Oran alors que le massacre de la population européenne a commencé, malgré les ordres du Général Katz interdisant à l’armée d’intervenir, le lieutenant Rabah Kheliff fonce avec ses hommes afin de délivrer plusieurs centaines de civils en voie d’être évacués vraisemblablement vers le Petit-Lac pour y être exécutés. Pour toute récompense l’officier sera mis aux arrêts et sa carrière lourdement affectée. Débaptisez donc quelque artère ou place dédiée à des « Droits de l’Homme » purement virtuels pour consacrer un homme qui a su les faire valoir dans leur expression la plus concrète.

Mais pourquoi se limiter aux seuls Français musulmans ?

Dans le répertoire des grands serviteurs de la France figure par exemple le capitaine sénégalais Mademba Sy. Membre des Forces Françaises Libres il est le seul officier noir à participer à la Libération de Paris avant d’aller s’emparer du nid d’aigle de Berchtesgaden. Blessé en Indochine il poursuit sa carrière en Algérie au sein du 6e RPIMa.

Le 28 mars 1959 dans le Djebel Tsameur, à l’issue d’un accrochage avec un convoi de l’ALN en route vers la Tunisie il découvre parmi les morts le corps du colonel Amirouche le redouté commandant de la Wilaya III. Il deviendra plus tard le conseiller militaire du Président Senghor et l’ambassadeur du Sénégal dans plusieurs pays. Lui consacrer un quai sur le port de Nantes ou celui de Bordeaux dont la richesse doit beaucoup à la traite négrière, s’impose.

Une avenue parisienne pourrait être aussi dédiée au Bachaga Boualem. Avant d’être élu à quatre reprises vice-président de l’Assemblée Nationale de la Ve République (1958-1962), il a été capitaine dans l’armée française. Son attitude pendant la Seconde Guerre mondiale lui a valu la croix de guerre avant une promotion au rang de commandeur de la Légion d’honneur à titre militaire ce qui est nettement plus éloquent que de l’être pour service rendu par exemple aux métiers de bouche ou à la sphère d’un ballon déjà rond (bien qu’ancien footballeur je sais encore faire la part des choses). Un détail qui certes n’apporte rien à sa gloire mais des fois que… Qui plus est 17 membres de sa famille ont été abattus par le FLN.

Faut-il être un militaire de carrière ou un notable pour être célébré sur l’autel de la renommée ?

Que diriez-vous d’un rond-point des porte-drapeaux de Mostaganem abattus par le FLN ? Tcham Kouider le 14 février 1957, Caïd Mechta le 21 juin 1957, Bensekrane Yahia le 8 août 1957, Hennouni Besseghir le 3 octobre 1957, Hadj Gachegache le 27 août 1958, Bey Bagdad le 14 juillet 1959, Rahmouni Lakhdar le 7 novembre 1960, Belarbi Larbi le 7 novembre 1960 (lui seul survivra à ses blessures). Fallait-il aimer la France pour s’offrir ainsi aux coups prévisibles des rebelles !

Et les femmes ?

Nafissa Sid Cara, fille d’instituteur, professeur de lettres, est élue députée d’Alger le 30 novembre 1958 avant de devenir secrétaire d’État chargée des questions sociales en Algérie et de l’évolution du statut personnel de droit musulman. Elle est à l’origine de l’ordonnance du 4 février 1959 qui impose que « les mariages se contracteront par consentement verbal et libre des deux époux ».

Ce que le FLN condamne violemment. Il pourrait être suggéré de donner son nom à un Centre d’allocations familiales de la région parisienne.

Quand on sait que 90 % des victimes civiles du FLN furent des musulmans on peut imaginer une multitude de noms d’artères autrement plus édifiants que celles consacrées à Djamila Boupacha, Djamila Bouhired, Samia Lakhdari ou Zohra Drif, poseuses de bombes dans Alger et dont le tableau de chasse ne compte que des civils et plus particulièrement des femmes et des enfants.

Il n’y a plus qu’à…

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