Le 29 août 1949, débute l’équilibre de la Terreur nucléaire
Il faudra bien, un jour (assez lointain, on le reconnaît volontiers, puisque trop d’intérêts politiques, économiques et tribaux sont en jeu), écrire l’histoire du XXe siècle telle qu’elle a été et non telle que la présente la propagande des vainqueurs de 1945.
Franklin Delano Roosevelt, effaré par la rechute de la crise économique aux USA au second semestre de 1937, avait compris que son New Deal – soit une expérience d’économie dirigée – était une absurdité dans un pays aussi étendu qu’un continent et pourvu d’énormes richesses naturelles, dont une armée d’ingénieurs inventifs et entreprenants.
Il a progressivement, durant les années 1937-40, ruminé ses projets d’économie globale et de mondialisation de la vie politique, corrélés à une exportation de l’american way of life. C’est pourquoi, le cher homme voulait anéantir les pires concurrents économiques des USA : les puissances allemande, nippone, française et britannique. Il espérait faire main basse sur le meilleur des Empires coloniaux et des protectorats (de fait ou de droit) : les Indes et l’Indonésie, l’Indochine et la zone côtière de Chine, le Maroc et l’Égypte, Dakar, les pétroles d’Iraq, d’Iran et d’Arabie saoudite.
Dans cette stratégie géopolitique à moyen et long termes, la bolchevisation d’une grande partie de l’Europe était une excellente tactique : les Allemands, Français, Néerlandais et Britanniques concentreraient leurs forces pour se défendre contre les visées impérialistes du colosse soviétique et seraient forcés de céder tout ou partie de leurs colonies. Il n’était d’aucun intérêt pour FDR de parlementer avec les Allemands de l’opposition au Führer. Il fallait détruire un maximum d’êtres et de biens en Europe : occupés à relever leurs ruines, les Européens qui ne seraient pas tombés sous la coupe de la grotesque économie soviétique ne pourraient plus concurrencer de longtemps les exportateurs US.
C’était le sens et l’objectif de la Déclaration de Casablanca que FDR n’eut aucune difficulté à faire agréer par Churchill, ivre mort à son habitude, tandis qu’Eden protestait en vain. L’Unconditional Surrender était idéale pour faire se battre Allemands et Nippons jusqu’à complet écrasement. Tout être sensé en Europe – et même aux USA, mais cela ne faisait pas grand monde là-bas en janvier 1943 – jugeait insane une telle exigence de capitulation sans condition, dont les conséquences furent autant de crimes contre l’humanité.
FDR meurt le 12 avril 1945, d’une hémorragie cérébrale consécutive à une hypertension artérielle maligne. Son successeur, le très intelligent Harry Truman, n’est au courant de rien. Lorsque le 25 avril 1945, le gouvernement suédois lui fait connaître l’offre d’Himmler de mettre bas les armes à l’Ouest pour mieux se battre contre l’Armée Rouge, il est bien obligé de refuser : son opinion publique a gobé les idées rooseveltiennes et a été tenue dans l’ignorance des dégâts monstrueux et des tueries de civils induits par les bombardements terroristes de l’US-Air Corps en France, aux Pays-Bas et surtout en Allemagne. De toute façon, il lui semble qu’il est trop tard pour changer d’option politique.
Sa décision, rendue publique le 26 avril, eût peut-être été différente s’il avait alors disposé de l’arme utilisant la fission de l’atome. Truman était convaincu de la réalité du péril bolchevique et de la nécessité de faire bloc avec l’Europe occidentale. Sa politique ultérieure le démontre.
C’est lors de la Conférence de Potsdam (du 17 au 25 juillet) que Truman irrité par l’arrogance de « Staline » décide d’user des deux bombes atomiques dont dispose l’US-Army après l’explosion de celle du désert d’Alamogordo, le 16 juillet. Il donne cet ordre, moins pour terminer la guerre contre le Japon – dont le gouvernement réclame depuis le début du mois des négociations d’armistice –, que pour freiner les visées impérialistes du dictateur soviétique.
De fait, jusqu’à l’époque où la trahison de marxistes (en grande partie des judéo-marxistes, restés fidèles à l’URSS en dépit des sautes d’humeur antijudaïques de « Staline ») aura permis aux Soviétiques de faire exploser leur bombe au Kazakhstan, le 29 août 1949, débutant « l’équilibre de la terreur nucléaire », « Staline » laissera en paix le reste du monde. C’est la trahison du secret atomique qui fut la cause première du déclenchement de la Guerre de Corée, le 25 juin 1950.
De nos jours, s’il faut en croire le Yearbook de 2018 (rapport annuel) du SIPI (le Stockholm International Peace Institute), dont le siège est à Solna, dans la banlieue nord-ouest de la capitale suédoise, environ 15 000 bombes contenant des isotopes radioactifs menacent notre environnement… soyons honnêtes : depuis 1990, le stock a été divisé par cinq (il en existait un peu plus de 70 000 à la fin de la Guerre froide).
Les 6 500 bombes russes et autant pour les USA ne sont guère à craindre, comme le sont les 300 françaises ou les 215 britanniques, et il est probable que les dirigeants de la Chine n’useront pas de leur stock, évalué entre 270 et 300 « têtes nucléaires ». Peut-on en dire autant des 140 bombes pakistanaises et de la même quantité dont dispose l’armée indienne, des 80 à 90 bombes israéliennes ou des 15 à 30 de Corée du Nord ?
Certes, des méta-analyses ont démontré que les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki n’avaient pas entraîné ces flambées de mutations génétiques et de malformations fœtales évoquées par toutes les publications des écologistes de pacotille. Mais il est exact qu’après une explosion atomique ou une fuite grave d’isotopes radioactifs, l’on observe durant trois à cinq ans une augmentation régionale des cancers de la thyroïde, des leucémies et des lymphomes.
Bombes atomiques et bombes à neutrons sont des armes qui menacent les populations civiles désignées comme cibles par des dictateurs déments ou par des stratèges du terrorisme politique ou religieux. Il y a juste soixante-dix ans que nous en sommes menacés et cela n’est pas près de finir ! La vie sur Terre est un Enfer, chacun peut le constater. Était-il absolument nécessaire d’y ajouter un nouvel ingrédient ?
Pour en savoir plus, lire « L’énigme Roosevelt, faux naïf et vrai machiavel » de Bernard Plouvier (Éditions Dualpha), 310 pages, 31,00euros. Pour commander ce live, cliquez ici.
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