1966-1968. Approche historique de la chienlit occidentale (01)
Cette année les ex-héros – devenus gras et repus de sinécures – de la « révolution de 1968 » célébrent leurs exploits. Il peut paraître utile de présenter, de façon non-conventionnelle, mais assez exacte, les faits et leurs moins improbables soubassements.
Avoir été témoin de la chose a permis de prendre note, jour après jour, des événements rendus publics. Puis l’étude, forcément partielle, de ce qui parut sur le sujet, en Allemagne, en France et aux USA, a éclairé ce qui restera le fiasco de la génération des 20-30 ans à cette époque et qui détruisit les fondements de la société européenne, tout juste remise de sa double tentative de suicide, celle de 1914-1918, et celle, poussée plus loin encore, de 1939-1945.
Le contexte international explique la genèse des événements. Les USA sont embourbés depuis 1960 dans la guerre du Viêt-Nam, Kennedy ayant fort mal manœuvré et Johnson plus mal encore. En URSS, depuis l’automne de 1964, trois hommes dirigent – ce qui est inhabituel au « Paradis des travailleurs » et semble préluder à une guerre des chefs, donc au déclin au moins provisoire de l’une des Mecques du marxisme… ce qui fait la joie de Mao Tsé-toung.
Or, le plus puissant des trois tsars moscovites n’est nullement un technicien somnolent comme ses associés, c’est même un homme à poigne : Leonid Brejnev. Surpris par les événements du printemps de 1968, il reprendra en mains les directions des Partis communistes d’Occident et remettra durement à sa place le grand organisateur : Fidel Castro, tandis que des contre-révolutionnaires, fort bien informés, vont le débarrasser de l’électron libre Ernesto Guevara.
Ni le Mossad (variante absurde : « l’internationale juive »), ni la Franc-maçonnerie (très divisée et sans direction planétaire), encore moins la CIA – éternelle accusée, en dépit de son amateurisme – ou le gouvernement des USA, n’ont voulu, orchestré, organisé l’anarchie violente qui a secoué, jusqu’au début des années 1980, la France, l’Allemagne de l’Ouest (RFA), l’Italie, le Japon, les Pays-Bas et, à un moindre degré, le Royaume-Uni.
En janvier 1966, se tient à La Havane la réunion préparatoire de la Conférence de Solidarité des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine pour le Viêt-Nam. 82 pays y sont représentés.
La conférence de ce que l’on appellera désormais la Tricontinentale se tient dans la capitale cubaine du 3 au 15 avril, où Ernesto Guevara – ex-étudiant en médecine qui n’a jamais terminé ses études, se remettant mal d’être le fils d’un milliardaire ruiné – propose de multiplier les Viêt-Nam un peu partout sur la planète pour hâter le jour glorieux de l’avènement du marxisme mondial. Les représentants de l’URSS font savoir qu’il est urgent de temporiser, tandis que les Chinois sont enthousiastes.
Ce qui s’est dit officiellement n’est d’aucune importance, car tout s’est joué en coulisses, entre Castro, Guevara et les plus jeunes délégués, qui refusent la pesante tutelle de Moscou. On va enrôler dans l’agitation et la propagande non seulement les jeunes gauchistes, trotskistes, maoïstes, mais aussi les « crétins utiles » (l’expression est de « Trotski ») – « Lénine », plus courtois, parlait de « compagnons de route » – chrétiens, pacifistes, séparatistes et indépendantistes (des Irlandais aux Québécois, des Érythréens aux Angolais, sans oublier les Antillais). La Direccion General de Intelligencia (le SR cubain – DGI) fonctionne en totale indépendance du KGB, ne prenant ses ordres que de Fidel Castro.
Pour la France, l’interlocuteur est Jean-Pierre Vigier, maître de conférences du CNRS, membre suppléant du Comité central du PCF, conseiller de divers caciques du PCF qui en a assez de jouer les éminences grises. De retour en France, il fonde le Comité Viêt-Nam national. Parallèlement, s’agitent dès 1966 les trotskistes d’Alain Krivine et d’Henri Weber, divers groupuscules maoïstes et des cénacles gauchistes, futurs viviers de défenseurs de la cause palestinienne et du négationnisme de la Shoah !
En Allemagne, deux courants se forment. Celui de l’étudiant, passé de RDA à Berlin-Ouest, Rudolph Dutschke et celui des terroristes. Les premières émeutes estudiantines ont lieu au printemps de 1967, dans diverses universités de RFA et à Berlin-Ouest.
Dutschke passe alternativement du marxisme à l’anarchie, puis au luthéranisme mâtiné de socialisme, avec des retours en arrière durant lesquels il prône « l’action directe » (le terrorisme ciblé sur les grandes entreprises), puis se repend : ce n’est pas pour rien que celui qui dirige en 1966-1968 le Sozialistische deutsche Studentenbund (marxiste) deviendra l’un des fondateurs des « Verts »… Quant à faire de lui un vulgaire agent des services de renseignements de la RDA, c’est n’avoir rien compris au personnage, sincère et fantasque, imprévisible et incontrôlable.
Le premier acte terroriste (fort mal ciblé : c’est un supermarché) est perpétré le 2 avril 1968, à Francfort/Main, par Andreas Baader et Gudrun Ensslin… naîtront ainsi quantité de groupuscules de sociopathes, ayant trouvé dans la contestation sociale un alibi à leur joie de nuire et à leur sadisme.
En Italie, les gauchistes organisent leurs manifestations bruyantes dans les universités, dès l’automne de 1967. Il en va de même, sur un mode mineur et mâtiné de reflets hippies, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, où d’emblée la contestation sociale et politique se teinte de licence sexuelle et de consommation de drogues hallucinogènes (haschich et LSD).
En France, n’importe quel observateur fréquentant les Maisons des Jeunes et de la Culture ou les universités pouvait se rendre compte, dès l’automne de 1966, des fameux « signes avant-coureurs » non perçus, d’après leurs souvenirs, par la foule des ministres et directeurs de services de police et de renseignements !
D’autres penseurs estiment venus les temps messianiques d’un « socialisme à visage humain ». Fin mars 1968, le PC tchécoslovaque destitue de toutes ses fonctions le stalinien Antony Novotny, potiche moscovite garantie grand teint, et le tandem Ludvik Svoboda (Tchèque) et Alexander Dubcek (Slovaque) libéralise le régime.
Le 15 mars 1968, dans un article du Monde intitulé : La France s’ennuie, Pierre Viansson-Ponté passe totalement à côté du problème. Ce grand penseur n’a perçu que la mousse journalistique, estimant que les Français enragent de ne pouvoir s’agiter, comme en de nombreux autres pays, à propos de la guerre du Viêt-Nam, de la libéralisation des drogues dites douces (ce qui est une totale ânerie) et de la libération sexuelle. Ceux qui s’ennuient de ne pouvoir le faire sont des contestataires bourgeois, issus de milieux riches, désireux de s’amuser et d’épater la galerie avant de jouir des usines, des magasins ou des millions de francs (lourds) de papa.
La situation de la vraie jeunesse, laborieuse et pauvre, est résolument différente. Elle est dégoûtée de voir la France dirigée par de vieilles gloires de la Résistance, enrichies, repues, devenues peu à peu de répugnants bourgeois, incapables de proposer quelque élan, quelque idéal que ce soit à la jeunesse française. Le Premier ministre est un financier étroitement lié à un groupe cosmopolite et soutenant les promoteurs immobiliers autant que l’art contemporain.
Exaltant tableau pour la jeunesse !
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