25 juin 2016

Le Brexit face aux prophéties du Général De Gaulle

Par Uli Windisch

Tout le monde a parlé de surprise totale, de sidération, parce qu’on ne veut pas croire au Réel, parce que toutes les « zélites » et les médias sont hors sol (sauf en Angleterre où les deux options étaient assez bien représentées, ce qui est exceptionnel ramené à la bien-pensance médiatique généralisée dans nombre de pays européens au point où l’on pourrait parler de pavlovisme médiatique et où les journalistes pourront bientôt être remplacés par des perroquets, tant ils sont répétitifs).

Jamais il n’y a eu un tel matraquage politico-médiatique fait de menaces, de pressions, de catastrophisme. Il faudra illustrer et exemplifier ce phénomène connu, mais poussé ici à un paroxysme non encore atteint sur d’autres enjeux. Et le point le plus remarquable réside dans le fait que malgré ce rouleau compresseur politico-médiatique une majorité d’électeurs anglais ont résisté et ne se sont pas laissés impressionner. Cet aspect est tellement important que je pense que même en Suisse, habituée pourtant à une démocratie directe participative au quotidien, la résistance n’aurait pas été aussi forte. On a, en effet, vu récemment les électeurs se laisser influencer par une campagne massive et même parfois mensongère de la part des autorités et des médias, cela à propos de votations populaires sur les migrants et les criminels étrangers, par exemple.

Cela montre que le sentiment patriotique et l’attachement à la souveraineté nationale sont plus forts en Grande-Bretagne que dans bien d’autres pays. Sentiment encore renforcé par le fait que le Brexit pourra avoir certaines conséquences économiques négatives, du moins dans un premier temps. Les principes politiques et citoyens passent avant le confort matériel. Une vraie leçon à l’heure de l’économisme et du mondialisme des dirigeants européens non élus et de plus en plus autoritaires.

Soulignons l’attitude tranchée et non ambiguë de la Réinformation, également de notre site LesObervateurs.ch en particulier : nous avons souhaité depuis des années non seulement des référendums dans les pays européens, mais clairement l’effondrement de cette UE qui n’a rien à voir avec une Europe qui existe depuis longtemps et qu’il faut renforcer dans tous les domaines, mais de manière démocratique, avec l’accord des peuples et en respectant au maximum les souverainetés nationales. À cette condition, l’Europe peut devenir une grande puissance modèle et de référence, non détestée par de plus en plus de pays.

Toutefois, à ce propos, le plus difficile sera d’entreprendre cette reconstruction, après la destruction et le dévoiement actuel, avec des personnalités nouvelles, susceptibles d’enthousiasmer les peuples, car les autorités et la bureaucratie actuelles feront tout pour rester en place et garder un pouvoir illégitime, quitte à faire semblant de s’adapter aux nouvelles exigences. Là, il y a un vrai danger : récupérer ce rejet pour garder le pouvoir et des privilèges scandaleux.

Certains osent : il faut plus d’Europe et pas moins pour résoudre les problèmes ! Autre chant du cygne.

Passons sur les arguments débiles répétés en boucle par de prétendus spécialistes : les gens ont voté avec les tripes, populisme, xénophobie, racisme, égoïsmes, souverainisme europhobe, réactions émotionnelles, etc. Et la liste des dénigrements du peuple va s’étendre ces prochains jours, à l’infini. Or, les traîtres envers les identités, les intérêts nationaux et les éléments historiques fondateurs des nations ne sont pas à chercher du côté des couches populaires patriotes ; celles-ci sont tout à fait prêtes à conjuguer l’attachement au national avec une ouverture au supra-national. Faudrait-il encore qu’il soit autre qu’un mondialisme débridé ; ce supra-national que personne ne conteste dans la mesure où il ne fait pas fi des bases nationales qu’il devra respecter au plus profond d’elles-mêmes.

En bref, les peuples d’Europe, avec les particularités de chacun, doivent passer avant des élites autoproclamées, non élues, trop souvent incompétentes, qui prétendent faire le bonheur des peuples contre eux-mêmes. Populisme que tout cela diront ces « zélites » une nouvelles fois. Sauf que plus personne n’y croit et qu’on attend maintenant les discours de nouvelles personnalités et de nouveaux responsables politiques capables de comprendre les peuples et leurs singularités pour leur montrer la force, la puissance, l’originalité et la beauté d’un projet européen qui part de ces peuples pour les amener plus loin, vers un ensemble qu’ils peuvent comprendre, accepter et même soutenir avec enthousiasme.

Les peuples sont plus intelligents qu’on ne le pense. Il n’y a que des « zélites » hors sol pour les mépriser. Les Anglais nous ont montré le chemin. Il ne reste plus qu’à les suivre…

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Philippe Randa,
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