Un concordat franco-musulman : une belle ânerie
La dernière idée (à moins que ce ne soit sa première) de notre sublime ministre de l’Intérieur et des Cultes serait l’élaboration d’un « Concordat avec l’islam ».
Le simple énoncé de l’expression stupéfie, puis amuse beaucoup l’historien. À quel degré d’incompétence, d’ineptie et d’ignorance, nos brillantissimes « chefs » vont-ils se hisser ? Jusqu’où et jusques à quand vont-ils ridiculiser la Nation française ?
Parce que la notion même de Concordat signifie un accord politico-diplomatique à connotation religieuse signé entre deux puissances, l’une temporelle – un État laïc – et l’autre à la fois spirituelle et à prétentions temporelles, comme peut l’être le Saint-Siège, autrefois maître des États Pontificaux et, depuis 1929, réduit à l’État du Vatican (soit sa cité, le domaine Castel-Gondolfo et quelques sites, comme la basilique d’Assise).
Bref, pour « concorder », il faut qu’un gouvernement trouve un partenaire… et c’est là qu’on rigole. Avec qui Cazeneuve, Valls et Hollande veulent-ils s’accorder ?
Avec les chiites d’Iran et d’ailleurs, qui n’ont plus de puissance temporelle depuis qu’un Président laïc a été élu à la tête de l’État iranien et dont la direction spirituelle est collégialement assurée par une douzaine de grands ayatollahs qui se jalousent mutuellement ? Probablement pas ! Même nos ignares parisiens doivent savoir que les chiites ont abandonné le terrorisme une fois mort, en 1989, après avoir ravagé son pays dix années durant, le paranoïaque délirant Ruhollah Khomeiny.
De toute façon, ce sont les sunnites qui fournissent la dizaine ou la douzaine de millions de musulmans de France (5 à 6 millions d’immigrés de première génération et six autres nés sur le sol français) et la totalité des djihadistes, activistes en paroles, terroristes actifs et candidats. Et là, on rigole derechef.
Avec qui, Cazeneuve et ses sbires vont-ils prendre langue ? Avec le souverain du Maroc qui est un chérif (un descendant supposé de Mahomet, par les collatéraux, car le prophète n’eut pas de fils ni de fille lui survivant, en dépit d’une dizaine d’épouses). Mais, ni les Algériens, ni les Tunisiens ne voudraient d’un accord signé par un de ces Marocains qu’ils haïssent… Car la Oumma et sa chaleureuse unité musulmane sont une vaste blague, analogue à l’amour des chrétiens entre eux : on a vu ce que cela donnait en 1914 ou en 1939 sq. Quant aux Libyens, Égyptiens, Syriens, Irakiens, Arabes, Turcs, Afghans et autres Indonésiens, ils n’ont rien à faire avec l’Idrisside.
Vont-ils s’acoquiner avec les vieilles barbes des mosquées universités les plus vénérables du Maghreb ? Mais quelles jeunes frappes de banlieue, quels voyous à demi illettré des cités de France, d’Allemagne ou de Belgique vont suivre les recommandations des vieux savants de Zitouna (Tunis), de la Quaraouiyna (Fez) ou d’al-Azhar (Le Caire) ? En outre, les Turcs se moquent éperdument des avis d’Arabes et de Berbères… et vice-versa.
Reste le calife autoproclamé de Mossoul, Abou Bakr II, dont on annonce la mort tous les mois, ou à peu près, depuis deux ans, ce qui est très stupide, car ces fausses annonces renforcent son prestige chez les jeunes musulmans fanatiques. Pour tout vrai fidèle – celui qui a médité le Coran –, le seul fait que le bonhomme n’ait pas été immédiatement pulvérisé par la foudre ou brûlé par le feu divin purificateur, le vendredi 4 juillet 2014 (en plein ramadan), lorsqu’il fut intronisé calife, prouve qu’Allah n’en a pas été fâché.
On voit mal comment le gouvernement français, empêtré dans la guerre de Syrie – une guerre inutile et absurde puisque aucun impératif national n’était engagé –, pourrait traiter avec le chef politico-spirituel, et peut-être militaire, de Daesh (ou Daech ou État Islamique). Toutefois, si nos pitres veulent signer un Concordat, ce ne peut être qu’avec le nouveau commandeur des croyants.
Sauf à le faire avec le roi d’Arabie saoudite, mais on ne sait s’il réside plus d’une centaine de Wahhabites en France et les autres sunnites ne reconnaissent pas la parole de ces schismatiques… Quant aux Turcs, ils les haïssent !
Bref, l’idée était amusante, pittoresque par son côté inédit… Mais justement, le fait même qu’aucun concordat (à la différence des accords diplomatiques entre États) n’ait jamais été possible entre un gouvernement occidental et un pays de Charî’a aurait dû faire réfléchir nos « chefs », avant qu’ils ne profèrent une telle ânerie.
Finalement, lorsqu’ils auront été chassés de l’apparence du Pouvoir (la réalité n’appartient qu’aux maîtres de l’économie globale), on s’ennuiera. Leur sottise, leur nullité nous manqueront.
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Philippe Randa,
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