Fils de vigneron et petit commerçant niçois (donc sujet du roi de Piémont-Sardaigne), André Masséna (1758-1817) est orphelin de père très tôt. Il devient mousse, puis soldat (1775) de l’armée du roi de France, ce qui fait de lui un sujet de Louis XVI. En 1789, il est adjudant (depuis 1784) et franc-maçon comme de nombreux soldats.
Fin 1789, écœuré par l’anarchie ambiante, il déserte et devient contrebandier entre la France et le comté de Nice. Il est élu capitaine de la Garde Nationale du Var en 1791 et chef de bataillon en 1792. Il se distingue par sa bravoure et un grand sens tactique contre les Piémontais ; il est promu général de brigade en août 1793 et divisionnaire en 1794. Il est le meilleur divisionnaire de Bonaparte, durant la superbe campagne d’Italie de 1796-97. Les deux hommes ne s’aiment guère : Masséna sera sous-employé à la fin de l’empire et ne participera pas à la Campagne de Russie.
En février-mars 1798, il essuie à Rome, où il commande les troupes d’occupation, deux mutineries pour des affaires de soldes impayées et de discipline tatillonne. Il est destitué le 18 mars par le Directoire.
Les choses se gâtant en Suisse, singulièrement du fait de l’entrée en lice des troupes russes, très nombreuses et bien commandées ; on rappelle alors cet excellent tacticien… rude avec ses soldats et exceptionnellement pillard.
Nommé commandant de l’armée d’Helvétie, le 9 décembre 1798, à laquelle est adjointe celle du Danube le 12 avril 1799, il mène ses hommes à la victoire, écrasant les Russes d’Alexandre Korsakov, séparés du gros des troupes du maréchal Alexandre Souvorov, à la seconde bataille de Zurich, du 25 au 27 septembre 1799.
Élu député en 1801, il est fait maréchal d’empire en 1804 et se bat victorieusement de 1805 à 1810, échouant au Portugal, en 1811-12, face à Wellington, également grand tacticien, mieux approvisionné que lui et fort bien informé par les partisans locaux. De 1813 à 1815, il commande la 8e division (région) militaire.
Créé duc de Rivoli en 1808 et prince d’Essling en 1810, Pair durant les Cent-Jours, il est tenu à l’écart de tout emploi par Louis XVIII. Il fut un grand tacticien, mais négligea trop la logistique. Son comportement de pillard le rendit aussi célèbre que sa bravoure.
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
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Ancien chef de service hospitalier, spécialisé en Médecine interne.Il est auteur de nombreux livres historiques (L’énigme Roosevelt, faux naïf et vrai machiavel ; La ténébreuse affaire Dreyfus ; Hitler, une biographie médicale et politique ; Dictionnaire de la Révolution française,…) et d'essais (Réflexions sur le Pouvoir. De Nietzsche à la Mondialisation ; Le XXIe siècle ou la tentation cosmopolite ; Le devoir d’insurrection,…). Il a été élu membre de l’Académie des Sciences de New York en mai 1980.