Certains sâĂ©nervent aprĂšs Emmanuel Macron, il nây a pas de quoi. De toute maniĂšre si le systĂšme le remplace, on aura pire aprĂšs (câest le syndrome de Denys de Syracuse Ă©tudiĂ© ici). Personne ne veut de rĂ©volution parce que tout le monde a de quoi manger, cliquer et regarder la tĂ©lĂ©. Le systĂšme câest nous, câest tout.
DĂ©solĂ©, mais Macron nâest que la continuation de la gĂ©nĂ©ration Mitterrand. Câest du prĂ©sent perpĂ©tuel sur trente ans, pas celui sur 200 que jâai lâhabitude de commenter, Ă coups de Nietzsche et de DostoĂŻevski, de Poe ou de Baudelaire. Autoritarisme (coup dâĂtat permanent), haine du peuple et des pauvres, amĂ©ricanisme, infĂ©odation Ă lâAllemagne, aux richissimes, monarchie culturelle, tout est dĂ©jĂ chez Mitterrand deuxiĂšme mouture chez qui Macron aura puisĂ© son inspiration, y compris en recyclant les cathos zombies et les larves bureaucratiques de la droite folle ou molle.
Alors, un rappelâŠ
Thierry Pfister fut mon Ă©diteur chez Albin Michel et me publia la deuxiĂšme version du Mitterrand grand initiĂ© (réédition chez Dualpha). Ce grand professionnel Ă©tait un gentilhomme et un homme de gauche convaincu qui avait rompu avec le mitterrandisme deuxiĂšme mouture des annĂ©es 84-85 qui dĂ©gĂ©nĂ©rait alors en « tonton mania ». En 1989, il publia sa splendide Lettre Ă la gĂ©nĂ©ration Mitterrand qui se vendit Ă 300 000 exemplaires. Les annĂ©es quatre-vingt-dix marquĂšrent lâagonie du mitterrandisme, revenu depuis Ă la mode dans ce pays sans mĂ©moire et sans histoire.
FlorilĂšge (je nâai pas le PDF et ma secrĂ©taire est en vacances !) :
- Sur les intellectuels juifs qui en Ă©nervent tant aujourdâhui, Thierry Pfister rappelle « une plaisanterie en yiddish qui fit rire tous les leaders de mai 68 ». Et dâajouter que « Mai 68 fut pour un leader juif une rĂ©volution juive, un Ă©cho millĂ©naire du messianisme hĂ©braĂŻque (p.39-40) ».
- SOS racisme ? « Une association de dĂ©fense de beurs peuplĂ©e de sionistes ravis dâavoir trouvĂ© plus mĂ©tĂšques quâeux (p.71)âŠÂ »
- Europe allemande ? Pfister ajoute que dĂ©jà « la France se soumet de bonne grĂące aux rĂšgles de la zone deutschemark oĂč elle fait dĂ©sormais figure de premiĂšre sous-traitante».
- Manipulation historique ? Sur la dĂ©bilitĂ© des experts dâalors, il rappelle que « dĂ©noncer lâhorreur nazie ne justifie pas le dangereux matraquage dâapproximations⊠(p.43) ».
- Amusant : Pfister explique que le PS se situe Ă lâextrĂȘme droite de lâinternationale socialiste et souligne la profonde imprĂ©gnation reaganienne du FN (ah ! DonaldâŠ)⊠qui lui-mĂȘme fait grossiĂšrement partie du systĂšme. En bref, Mitterrand avant Macron cĂ©lĂšbre le « conformisme Ă©tatique et social » de la France pas trĂšs rĂ©formatrice.
- Triomphe du communautarisme et fin du modĂšle intĂ©grateur rĂ©publicain ? « La civilisation US est celle du ghetto ; Ă chacun son quartier, Ă chacun sa piscineâŠÂ »
On parle de Macron et des riches. On oublie Mitterrand et LâOrĂ©al, Mitterrand et Bettencourt, Mitterrand qui fabriqua avec le CrĂ©dit Lyonnais les ultra-riches actuels comme Arnault et Pinault. Pfister Ă©crit dĂ©jà « quâon a une fiscalitĂ© qui touche les cadres possesseurs de leur appartement, mais Ă©pargne les dynasties qui se transmettent des collections dâobjets dâart comme ceux qui se dissimulent derriĂšre la notion floue dâoutil de travail⊠» (p.94).
Et comme on nâaime pas le peuple qui vous porta au Pouvoir en 1981, « les socialistes se dĂ©chargent sur dâanciens ministres de droite du soin de nĂ©gocier avec les syndicats » (p.96).
Abrutissement et aggiornamento ? La télévision se limite à « la promotion des disques, des magazines et des myopathes », et les brillants oligarques de la gauche sociétale demandent à la gauche de « rompre avec le corpus poussiéreux qui la tenait prisonniÚre du siÚcle précédent » (Kouchner, Karmitz, Lévy, Minc, p.111).
Pfister ajoute que « les élites vont au peuple comme les dames patronnesses vont au peuple. »
Il remarque au cours dâun voyage en Bourgogne quâun « haut fonctionnaire de la culture parle dâindigĂšne typique en regardant le retraitĂ© qui arrose son jardin en bordure de voie »⊠Pfister souligne inutilement la monstruositĂ© du propos (p.119) qui ne rassurera pas les gilets jaunes qui se font flinguer ou mutiler tous les dimanches.
On termine : notre auteur dĂ©nonce les jeunes bobos dâalors, « les baskets si sensibles Ă la pollution et Ă la protection de la natureâŠÂ ». Il rappelle que, bien avant le navrant Hollande, Mitterrand et ses socialos se montrĂšrent de « parfaits porte-parole de lâOTAN », dâailleurs rĂ©guliĂšrement « pris Ă contre-pied » (p.155) par le revirement amĂ©ricain et soviĂ©tique dâalors.
Conclusion : « La gauche pue » ; certes, mais elle reste au pouvoir car elle pue comme ce pays, ni plus ni moins.
*
* . *
Jâoubliais Notre-Dame. On va en faire un musĂ©e-shopping centre-salle de spectacle, ce quâelle est dĂ©jĂ . Ă propos de la profanation des grands travaux mitterrandiens, Pfister parle dĂ©jĂ de « monarchie culturelle » et de cet « habillage administratif des foucades royales (façades, Louvre, Beaubourg, Orsay, Bastille, bibliothĂšque). »
Il ajoute que « le prĂ©sident sâest offert tous les symboles antiques de la gloire et de lâimmortalité » (p.167), ce qui est un « aveu dâinquiĂ©tude pour un jeune chrĂ©tien » qui Ă©patait Mauriac !
Et pour ceux qui se gonflent avec lâaffaire Benalla, on recommandera cette perle : « La France socialiste supporte sans broncher les extravagances des vigiles de luxe de lâĂlysĂ©eâŠÂ »
Le pamphlet est un genre qui vieillit bien.
Sources
Thierry Pfister, Lettre ouverte à la génération Mitterrand qui marche à cÎté de ses pompes (Albin, Michel, 1989)
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