14 octobre 2019

Prendre Yves Cochet au sérieux

Par Georges Feltin-Tracol

Le 4 août 2019, France Info allait à la rencontre d’Yves Cochet installé dans un coin reculé où il « vit retranché dans la campagne au nord de Rennes pour se préparer à l’effondrement du monde qui “nous arrive en pleine tronche” ». L’ancien ministre Vert de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement de juillet 2001 à mai 2002 a l’habitude des polémiques.

Le personnage a déjà scandalisé nationaux et nationalistes par ses déclarations dans L’Obs du 3 janvier dernier : « Je propose de renverser notre politique d’incitation à la natalité, en inversant la logique des allocations familiales. Plus vous avez d’enfants, plus vos allocations diminuent jusqu’à disparaître à partir de la troisième naissance. […] Faire des enfants n’est plus simplement une question personnelle. C’est devenu un choix politique. […] Je précise donc que je ne vise pas les pays les plus pauvres, qui font plus d’enfants que les autres. Au contraire. Les pays riches sont les premiers à devoir décroître démographiquement. […] Par ailleurs, limiter nos naissances nous permettrait de mieux accueillir les migrants qui frappent à nos portes. »

Son raisonnement est cependant doublement fallacieux. Il souhaite limiter la natalité déjà très faible des pays du Nord plutôt que de la restreindre de manière draconienne dans le Sud. Inciter l’immigration implique par ailleurs d’accroître l’étalement urbain et la disparition des terrains cultivés. Ses propos démontrent l’incompatibilité complète entre l’écologie véritable et le cosmopolitisme vert.

Si Yves Cochet se trompe en matière démographique, il a en revanche raison d’avoir acheté avec sa fille sept hectares plus ou moins autosuffisants. L’ancien député du Val-d’Oise, puis des quartiers de Plaisance et du Petit-Montrouge dans le XIVe arrondissement de la Capitale assure détenir trois ans de stock de bois, trois mille litres d’eau disponibles à partir d’une mare, d’un puits et des précipitations récupérées, des conserves et d’un potager. Cette prévoyance a suscité le sarcasme de quelques esprits forts droitards. À leur grand tort ! Yves Cochet applique ce que Michel Drac et Piero San Giorgio désignent comme une base autonome durable. Pensant que l’« Effondrement » systémique se produira plus ou moins entre 2020 et 2040, l’ancien ministre invite les jeunes générations à se réorienter professionnellement.

« Entre faire Science Po et la permaculture, estime-t-il, je choisirais la permaculture. »

Posséder un lopin de terre fertile deviendra un atout et une richesse. « Le temps de saccager tous les Franprix et tous les Carrefour Market, assure-t-il, vous ne pourrez plus vivre à Paris au bout de trois jours ». Chez lui, la durée de la survie sera plus longue. En outre, « dans vingt ans maximum, poursuit-il, terminés les voitures et les avions, on recommencera à se déplacer avec des tractions animales ». Il élève par conséquent des chevaux et a acheté deux calèches dénichées en Pologne.

Yves Cochet tient donc un discours décroissant radical qui rappelle les thèses communalistes libertaires de Murray Bookchin. Une fois cet « Effondrement » survenu, « il n’y aura plus un État dans un monde capable de lever les impôts, de contrôler les armes et de faire respecter la loi, prévient encore Yves Cochet. L’Union européenne n’existera plus, la France non plus, il n’y aura plus d’énergie, plus d’Internet, plus de télécoms ».

Pas sûr néanmoins que tous les États disparaissent. Ceux qui subissent maintenant des blocus ou des embargos pourront bien mieux s’en sortir et garder leur capacité de puissance. Dans le vaste monde du survivalisme, l’ancien collègue de Lionel Jospin appartiendrait aux « preppers », à ceux qui anticipent des événements gravissimes.

Dans ces conditions dignes des meilleurs Mad Max et que le philosophe suisse en stratégie Bernard Wicht a déjà envisagé dans plusieurs de ses essais, la convivialité, la solidarité et la communauté prendront une valeur certaine. Yves Cochet le sait.

« Je sympathise avec mes voisins car, le jour venu, il n’y aura pas de gens de gauche, de droite, des petits, des grands. […] Un des gars est président de l’association des chasseurs de la commune. Il est très, très à droite. Et alors ? C’est sur lui qu’il faudra compter quand ça arrivera. Les groupes Facebook, tout ça, ce sera fini ! »

Cet éloge indirect de la chasse indispose les caciques d’Europe Écologie – Les Verts déjà agacés par les « élucubrations » du septuagénaire. Ces spécimens parfaits de bobo urbains craignent qu’Yves Cochet, au contact du quotidien, soutienne à son corps défendant une certaine vision de la société fermée. Qui a dit que l’écologie authentique n’était pas identitaire ?

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