Câest un truisme que de comparer le dĂ©clin de lâEurope occidentale Ă la chute de lâEmpire romain â ce qui est dâailleurs une fort mauvaise expression, car sa disparition, loin dâĂȘtre brutale, fut prĂ©cĂ©dĂ©e dâune dĂ©cadence Ă©talĂ©e sur trois siĂšcles, entrecoupĂ©e de sursauts, hĂ©las peu durables.
On sait depuis les rĂ©flexions de Jacob Burckhardt (in ConsidĂ©rations sur lâhistoire universelle, de 1868, une Ćuvre largement rééditĂ©e depuis lors) que son apogĂ©e prĂ©cĂšde de peu la chute dâune civilisation.
LâapogĂ©e de lâEurope occidentale et centrale fut long, Ă©chelonnĂ© du XVIIe siĂšcle Ă 1918. Son dĂ©clin, amorcĂ© en 1918, attendit toutefois lâannĂ©e 1945 pour se rĂ©vĂ©ler pleinement : lâultra-capitalisme rooseveltien et lâimpĂ©rialisme marxiste se partagĂšrent lâEurope, puis ses colonies Ă mesure de leur prĂ©tendue indĂ©pendance. Le camp marxiste se polarisant rapidement entre Moscou et PĂ©kin, le monde subit une tripartition en matiĂšre de zones dâinfluence, jusquâĂ lâeffondrement du camp marxiste. La domination, peu subtile et source dâaveulissement, des Nord-AmĂ©ricains est contestĂ©e, depuis les environs de lâAn 2000, par les gĂ©ants russe et chinois, en pleine renaissance.
Il ne faut pas dĂ©ployer de trĂ©sor dâimagination ni une grande profondeur dâanalyse pour comprendre les causes de lâeffondrement progressif de la Rome impĂ©riale⊠Et ces causes sont exactement les mĂȘmes que celles de notre dĂ©clin dâEuropĂ©ens.
Toutes les sociĂ©tĂ©s antiques furent fondĂ©es sur le nationalisme matrimonial et politique. Ce fut le cas Ă Rome jusquâĂ Caius Julius Caesar, qui brisa les tabous en Ă©pousant la grĂ©co-Ă©gyptienne ClĂ©opĂątre VII et surtout en introduisant des Gaulois et des IbĂšres au SĂ©nat. Câest le fils de Septime SĂ©vĂšre, le meurtrier dĂ©bauchĂ© Caracalla, qui fit de tous les hommes libres de lâEmpire des citoyens romains.
Il est bon de prĂ©ciser quâen dĂ©pit dâaffirmations contraires de pieux chroniqueurs mal renseignĂ©s, SaĂŒl de Tarse, plus tard saint Paul, ne fut jamais « citoyen romain », mais jouissait du titre de citoyen de la ville de Tarse, ce qui Ă©tait tout diffĂ©rent. Le seul Juif qui ait jamais obtenu le titre de civis romanus avant lâannĂ©e 212 fut le traĂźtre et renĂ©gat Flavius JosĂšphe, lui-mĂȘme auteur raciste et menteur, comme chaque lecteur de sa prose peut sâen rendre compte.
Lorsquâen 212, Caracalla octroie le bĂ©nĂ©fice de la prestigieuse appellation et de ses privilĂšges, ce nâest Ă©videmment pas par lâeffet dâune bontĂ© dâĂąme qui lui fut toujours Ă©trangĂšre, mais pour des raisons fiscales : 10 % de la valeur des successions de citoyens romains revenaient automatiquement au TrĂ©sor impĂ©rial.
En 1976, par leur ignoble dĂ©cret 76-383 du 29 avril, paru au JO du 2 mai, portant sur le « regroupement familial » des travailleurs immigrĂ©s â une dĂ©cision prise, bien sĂ»r, sans avoir consultĂ© le peuple souverain â, ValĂ©ry Giscard dâEstaing et Jacques Chirac ont voulu relancer une consommation intĂ©rieure française dĂ©faillante pour cause de dĂ©natalitĂ© autochtone et de premier choc pĂ©trolier. On retrouve le mĂȘme souci Ă©conomique, prĂ©sentĂ©, bien entendu, comme une mesure humaniste !
Dans les deux cas, les consĂ©quences furent identiques. On introduisit dans lâĂtat des individus issus dâautres races et dâautres cultures que celles des hommes qui avaient créé, façonnĂ©, enrichi lâĂtat. La plupart des nouveaux Ă©lus se conduisirent en parvenus, prenant les privilĂšges, sans faire le moindre effort pour sâen montrer dignes⊠Et une grande majoritĂ© des intrus de notre Ă©poque continuent de le faire.
Ă lâheure du pĂ©ril, aux IVe â Ve siĂšcles, les nouveaux promus ne fournirent pas ou trĂšs peu de soldats pour dĂ©fendre lâEmpire. De nos jours, deux mille citĂ©s de non-droit Ă©gaient la France, mais il existe aussi des « quartiers dangereux » en Belgique (ils auraient mĂȘme tendance Ă dĂ©frayer la chronique en 2016), en Grande-Bretagne (tout le monde se souvient des Ă©meutes raciales qui ont commencĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1980, sans cesser depuis) et en divers pays scandinaves, tandis que des rejetons de lâimmigration musulmane font parler dâeux de curieuse façon : vols, viols et autres agressions physiques, trafic de drogues et dâarmes, vandalisme effarant et gratuit, Ă©meutes raciales et, depuis 2014, terrorisme islamiste aveugle.
Ă lâĂ©vidence, il semble fort peu prudent dâadmettre des musulmans dans les forces de lâordre, les armĂ©es ou les organismes pĂ©nitentiaires des Ătats europĂ©ens : en dâautres temps, lâon aurait parlĂ© de 5e colonne.
La seconde cause de la dĂ©cadence romaine antique (et de la nĂŽtre) fut et demeure une extraordinaire flambĂ©e de bien-ĂȘtre. Le confort de vie et la sĂ»retĂ© nâont jamais Ă©tĂ© plus grands dans lâEmpire quâĂ son apogĂ©e des Ier et IIe siĂšcles ou, chez nous, durant les annĂ©es 1965-1980, en dĂ©pit de quelques remous plus spectaculaires que profonds. En tous temps, lâon a pu constater que les fils de nantis sont rarement prĂȘts Ă se sacrifier pour protĂ©ger le Bien commun, sâils forment une majoritĂ© des politiciens « de gauche » et des manipulateurs dâopinion publique. Trop de bien-ĂȘtre amollit, physiquement et mentalement. Jamais les « bobos » (qui sont de toutes les Ă©poques) nâont Ă©tĂ© aussi mous et aussi naĂŻvement vouĂ©s aux slogans humanitaires que de nos jours⊠Ce qui introduit lâitem suivant.
La troisiĂšme cause de dĂ©cadence et de chute fut le christianisme. Une religion dâessence fĂ©minine, qui prĂȘche lâagapĂš (lâamour du dieu crĂ©ateur & pĂšre Ă©minent des humains et la pratique de la charitĂ© â soit un don total, sans espoir de rĂ©ciprocitĂ©) et le dĂ©sir dâen finir au plus vite lâexistence de cette « vallĂ©e de larmes » pour rejoindre le crĂ©ateur dans son mythique paradis, nâest peut-ĂȘtre pas lâoption idĂ©ale quand les Barbares sont installĂ©s aux frontiĂšres â et, de nos jours, ils vivent non seulement au-delĂ , mais aussi en deçà des frontiĂšres, et mĂȘme dans la capitale des Ătats ! Ambroise le Milanais le reconnaissait au IVe siĂšcle⊠à la notable diffĂ©rence des historiens ecclĂ©siastiques actuels qui nient toute responsabilitĂ© du christianisme dans lâaffaiblissement du recrutement et de la vigueur de lâaction militaire.
Encore faut-il signaler quâaux IVe et Ve siĂšcles, comme par la suite dâailleurs, les Barbares, sâils dĂ©truisirent lâextraordinaire organisation urbaine des Romains, apportĂšrent Ă lâEurope occidentale un capital gĂ©nĂ©tique fort prĂ©cieux : lâĂ©lĂ©ment nordique de la race europĂ©enne. Les populations du Maghreb et du Proche-Orient conservĂšrent un vernis dâurbanisme romain, mais en revinrent aux rythmes de travail mĂ©diterranĂ©ens, avant de se soumettre aux « cavaliers dâAllah » : lâEurope actuelle nâa besoin ni des uns ni des autres.
Introduction massive dâallogĂšnes, mollesse physique et morale, humanitarisme dĂ©placĂ© ou anachronique, tels sont les ingrĂ©dients de la dĂ©composition, puis de la perte des grandes civilisations (de la romaine antique Ă la chinoise mĂ©diĂ©vale). Nây aurait-il pas une leçon Ă mĂ©diter, en notre (triste) Ă©poque ?