Union europĂ©enne. Le Parlement europĂ©en (et notamment les quatre principaux groupes reprĂ©sentĂ©s dans lâhĂ©micycle : conservateurs, socialistes, libĂ©raux et Verts) a votĂ© une rĂ©solution appelant Ă un gel temporaire du processus dâadhĂ©sion de la Turquie Ă lâUnion. Le ministre turc des Affaires europĂ©ennes, Omer Celik, a qualifiĂ© de « nulle et non avenue » cette rĂ©solution.
Ă lâorigine de cette crispation, la crise migratoire et lâaccord donnant-donnant que lâEurope, selon la Turquie, nâaurait pas respectĂ© (un rĂŽle accru dâAnkara dans la gestion des migrants contre une aide de 6 milliards dâeuros et une libĂ©ralisation des visas pour les Turcs). Ce sont aussi les consĂ©quences du coup dâĂtat ratĂ© de juillet dernier.
AprĂšs le gel des nĂ©gociations dâadhĂ©sion Ă lâUE rĂ©clamĂ© par le Parlement, Erdogan menace de laisser passer les migrants en Europe : « Si vous allez plus loin, ces frontiĂšres sâouvriront. Mettez-vous ça dans la tĂȘte ! »
Allemagne. La rĂ©union dâadieu sâest transformĂ©e en rĂ©union de crise. Vendredi 18 novembre Ă Berlin, les principaux dirigeants europĂ©ens se sont entretenus une derniĂšre fois avec le prĂ©sident amĂ©ricain Barack Obama.
Ils ont dressĂ© la liste des dĂ©fis non rĂ©solus : le conflit syrien, les accords de Minsk en Ukraine, les relations avec la Russie, lâaccord de Paris sur le climat.
Cette rĂ©union avait quelque chose de surrĂ©aliste avec des chefs dâĂtat fragilisĂ©s comme le français François Hollande, lâespagnol Mariano Rajoy, lâitalien Matteo Renzi, voire la britannique Theresa May. Seule lâallemande Angela Merkel est bien assise sur son trĂŽne, au point de pouvoir se reprĂ©senter pour un 4e mandat. Ce qui nâest guĂšre rĂ©jouissant vu son arrimage au libĂ©ral mondialisme.
La chanceliĂšre allemande, 62 ans, a dâailleurs mis fin dimanche Ă un suspense tout relatif en annonçant quâelle se prĂ©sentait Ă un quatriĂšme mandat lors des prochaines Ă©lections fĂ©dĂ©rales, Ă lâautomne 2017. Un sondage publiĂ© dimanche par Bild am Sonntag lui accorde en tout cas 55 % dâopinions favorables, contre 42 % cet Ă©tĂ©.
Pologne. Ce pays rĂ©clame une OTAN plus forte afin de contrer la menace (imaginaire !) russe. Elle nâa pas hĂ©sitĂ© Ă se brouiller avec Paris en annulant une commande dâhĂ©licoptĂšres de 3 milliards dâeuros ou Ă se fĂącher avec Berlin au sujet des migrants. Quid donc de son attitude vis-Ă -vis de Donald Trump qui veut se rapprocher du prĂ©sident russe ?
Autriche. Plusieurs personnalitĂ©s conservatrices ont appelĂ©, dans un « manifeste », Ă barrer la route au candidat qualifiĂ© dâextrĂȘme droite Norbert Hofer (FPĂ) Ă la prĂ©sidentielle du 4 dĂ©cembre. Et surtout la crainte dâune sortie de lâAutriche de lâUE.
Nobert Hofer veut rassurer les Autrichiens : avec lui, la Turquie nâentrera jamais dans lâUnion europĂ©enne. Le sujet est sensible en Autriche depuis quâAngela Merkel a promis des facilitĂ©s de visa aux Turcs moyennant le maintien des Syriens sur son sol.
Russie. Elle passe Ă lâoffensive sur le marchĂ© du nuclĂ©aire avec sa sociĂ©tĂ© Rosatom qui ambitionne de dĂ©tenir 25 Ă 30 % du nuclĂ©aire mondial. Selon Kirili Komarov, son patron : « Avec 36 projets hors de Russie, dont une quinzaine de rĂ©acteurs en construction en Iran, BiĂ©lorussie, Inde, Chine, Bangladesh, Turquie et Finlande, nous sommes le premier fabricant mondial de nouvelles centrales. »
Irlande. Les autoritĂ©s de Dublin ont adressĂ© une mise en garde Ă IsraĂ«l sur lâutilisation Ă©ventuelle de « vrais-faux passeports » irlandais pour des opĂ©rations duMossad dans le monde. Cet avertissement a Ă©tĂ© adressĂ© par voie diplomatique.
Le gouvernement irlandais â considĂ©rĂ© comme un des plus critiques Ă lâĂ©gard de lâĂtat hĂ©breu en Europe â avait exprimĂ© sa colĂšre Ă la suite de lâassassinat dans un hĂŽtel de DubaĂŻ, en 2010, de Mahmoud Mahbouh, lâun des dirigeants du Hamas. Pour mener Ă bien cette opĂ©ration, les agents du Mossad avaient utilisĂ© des faux passeports de pays Ă©trangers et notamment irlandais.
Suisse. Le 27 novembre, Ă la faveur dâune votation obtenue par les Verts, les Ă©lecteurs helvĂštes se prononcent sur lâarrĂȘt des centrales nuclĂ©aires du pays Ă lâhorizon 2060. La confĂ©dĂ©ration compte cinq rĂ©acteurs.
Grande-Bretagne. Boris Johnson, ministre des Affaires étrangÚres horripile les Européens. Alors que les exigences contradictoires des Britanniques et le flou de leur plan pour le Brexit exaspÚrent de plus en plus les Européens, le chef du Foreign Office concentre la colÚre avec ses blagues provocantes, son amateurisme et son langage grossier.
Boris Johnson ne fait plus rire. Son profil de bouffon cadre mal avec son rĂŽle Ă©minent : convaincre le monde que le Royaume-Uni post-Brexit reste un pays ouvert. Le Financial Times peste contre sa « loufoquerie sans limite » et son inconstance. Le Guardian lui reproche de « semer un chaos inutile dans la lamentable procĂ©dure du Brexit ». MĂȘme le conservateur Times souligne la gĂȘne des diplomates britanniques dâavoir Ă leur tĂȘte un ministre « qui se comporte comme un enfant. »
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Philippe Randa,
Directeur dâEuroLibertĂ©s.