21 juin 2019

Michel Serres, un infatigable sherpa de l’Europe en marche

Par Jean-Pierre Brun

Il est rare que la disparition d’un écrivain suscite pareille unanimité. Des plus influents représentants de l’État, aux Français les plus moyens, Michel Serres incarnait un optimisme inoxydable, permettant à l’insomniaque, tordu par l’angoisse des lendemains incertains, de retrouver un sommeil de bébé. Incontestablement les livres de Michel Serres auraient mérité un remboursement par la Sécurité Sociale, pour avoir contribué au comblement du trou comptable des antidépresseurs.

Michel Serres.

Michel Serres.

Auxiliaire efficace des psychanalystes, freudiens, lacaniens, doltoïdes ou autres, il détendait son auditoire en lui donnant l’impression d’être subitement plus intelligent que la veille puisque, grâce aux décryptages lumineux du maître, il comprenait les concepts les plus obscurs.

Selon le principe que lorsque tout semble aller mal, en réalité tout va bien, Michel Serres devenait un auxiliaire à tout gouvernement embourbé dans ces marécages infranchissa­bles qui entravent inexorablement la marche du progrès vers ces horizons prometteurs. Est-ce bien utile de rappeler que l’horizon est une ligne imaginaire qui recule lorsqu’on croit s’en approcher.

Par exemple, Michel Serres, de son accent du terroir a rassuré les éducateurs de toute nature sur les bienfaits des tablettes et autres smartphones dans l’éducation des enfants. Mais que dire de la prédominance de leur utilisation ludique et de leur impact négatif sur leur sociabilisation. Qu’importe, n’est-ce pas à ce prix que des parents, encore dubitatifs, se sont sentis rassérénés.

De même n’hésitait-il pas à affirmer que jamais la planète n’avait été aussi proche de la paix. Dormez-en paix, braves gens, de ce sommeil artificiel que les anesthésistes de la politique déclenchent avant les opérations les plus lourdes. Je ne sais pourquoi, il me revient soudainement le tube de 1935 des collégiens de Ray Ventura « Tout va très bien, Madame la Marquise ».

En y réfléchissant bien certaines de ses chroniques auraient pu tout aussi bien relever de ce que, dans les domaines militaires tactiques, depuis 1915 date de leur officialisation, les états-majors qualifient d’opérations de camouflage. Michel Serres, chef de section de camouflage, lui qui avait servi dans « la Royale », un comble !

Et si, pour nos hommes politiques, le philosophe n’avait été que l’incarnation de cette lampe de poche qui permet de focaliser le regard vers une surface éclairée restreinte pour mieux laisser subsister l’obscurité ambiante. La pile machin ne s’use que si l’on s’en Serres ! (il fallait oser la faire, mais je n’ai même pas honte).

Académicien français, Serres était un défenseur opiniâtre de notre langue. Il est regrettable que dans les louanges qui lui ont été tressées, aucun de nos dirigeants n’ait eu l’audace de le citer sur ce sujet, lui qui s’insurgeait contre une pénétration linguistique mortifère : « Il y a plus de mots anglais sur les murs de Paris qu’il n’y avait de mots allemands sous l’Occupation ».

Pour les rendre encore présentables, la classe politique s’entête à rapetasser les guenilles d’une Union Européenne et d’une Ve République nécessiteuses. Elle devrait s’inspirer des préceptes de Pierre Dac et de Michel Serres. Pour le premier « Rien ne sert de penser, faut réfléchir avant ». Pour le second « Penser c’est inventer, pas imiter, ni copier. »

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