12 mars 2023

Jouer sur les maux de la langue française

Par Jean-Pierre Brun

Alors que nos instances gouvernementales s’efforcent de simplifier les lourdeurs administratives qui nous écrasent, elles feraient bien de tailler dans le maquis des subtilités de la langue française, pour qu’élèves et étudiants puissent progresser vers une inculture égalitaire, à l’abri des pièges grammaticaux et autres qui les menacent encore.

Qui peut encore apprécier sinon pratiquer des jeux littéraires comme l’acrostiche, le calligramme, les mots homophones ? Quelques birbes nostalgiques en mal d’une activité mentale déclinante ? Quelques pédagogues sadiques jouissant des embûches cognitives rencontrées par une jeunesse qui a du mal à posséder une langue qui n’est déjà plus la sienne ?

Avouez qu’il faut être tordu pour faire conjuguer un passé soi-disant simple plus compliqué qu’un passé composé ou un subjonctif déjà annoncé comme imparfait. À quoi peuvent bien servir des conjonctions si elles sont relatives ? Pourquoi faut-il subordonner des propositions à des principales dont personne ne met en cause la dépendance des autres. Et que dire de l’intérêt d’un article indéfini.

Alors que le désert médical s’étend sur la France entière pourquoi ordonner des analyses, qu’elles soient grammaticales ou logiques. Tiens, jouerais-je sur les mots ? J’ai presque honte.

Certes Victor Hugo, en impayable bouc en train qu’il était, affirmait que le calembour était la fiente de l’esprit qui vole. Peut-être souhaitait-il seulement protéger sa malheureuse Adèle d’un refrain assassin qui prétendait qu’« elle était morte Adèle, Adèle sa pauvre aimée ».

Mais au fait que serait l’esprit français s’il n’avait pu faire ses gammes sur un clavier lexical et euphonique, accordé depuis des siècles.

Imaginons un instant Raymond Devos interdit du plaisir des sens sur un rond-point à la signalétique défaillante, ou navré de ne pouvoir bénéficier du spectacle d’une mer momentanément démontée.

Que resterait-il de Jacques Prévert qui jonglait avec les mots, sans cette logique implacable en affirmant que « de deux choses lune, l’autre c’est le soleil » Comment ne pas s’incliner devant son hommage subtil au temps ferroviaire : « Le Temps nous égare, le Temps nous étreint, le Temps nous est gare, le Temps nous est train. »

L’inclassable Pierre Desproges était toujours en première ligne pour triturer les mots et leur faire dire autre chose que leur signification d’origine : « Ce n’est pas parce que l’homme a soif d’amour qu’il doit se précipiter sur la première gourde. »

Terminons avec Pierre Dac, président-fondateur de l’École des pédicures de l’âme, à la palette à la diable éblouissante : « Si la matière grise était plus rose, le monde aurait moins d’idées noires. »

Une lueur réconfortante dans une ambiance angoissante !

Oui, le jeu de mots possède des vertus apaisantes. Plutôt que de subir les affres d’une nuit insomniaque, exercez-vous à cet exercice en bricolant les maillons d’une chaîne aux vertus thérapeutiques avérées. Je m’y colle, suivez-moi…

« Qu’est devenue cette mare à thons qu’était la Méditerranée. Les temps de Thot sont révolus et la pire amibe déguisée dévaste les fonds sans plis où survit le lieu commun, jaune à l’origine, mais roux du fait de l’hypoxie végétale. Comment ne pas s’impatienter derrière ces tacauds qui se traînent dans l’ombre que la raie forme au-dessus de vives girelles qui gobent les moindres microphytes. Sur une mer d’huile vierge de toute pression surgit un dos fin. C’est assez pour troubler ce petit monde qui se cache à l’eau. Un merlan en colère fiche une peignée au loup-bar qui l’a encorné avec sa morue un peu trop dessalée, pendant qu’un cancre qui en pince pour elle, s’esbigne sous le regard intéressé d’un calamar qui se roule une seiche en reluquant une roussette qui a vraiment du chien… ».

Rrr ! Rrr ! Rrr ! Bonne nuit…

Vous imaginez un professeur de Cambridge capable de jongler pareillement avec ses mots ou un dramaturge besogneux de Stratford-Upon-Avon s’efforçant d’enfiler autant de perles acoustiques ? Cher vieux William j’expire cent fois avant de vous entendre lâcher le moindre contrepet.

Ne parlons même pas des adeptes de l’écriture trouducunéiforme… Ces congres de boue ne sont pas à la veille d’accommoder mon évocation maritime à leur sauce inclusive.

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