31 octobre 2017

Buchanan et la révolte européenne contre le libéralisme US

Par Nicolas Bonnal

Récemment, un Patrick Buchanan (1) inspiré écrivait : « Égalité, diversité, démocratie – c’est la sainte trinité de l’État laïc postchrétien que l’homme libéral adore. »

Patrick Buchanan.

Patrick Buchanan.

Et il rappelle : « La congrégation adorant ces dieux rétrécit. L’Europe semble rejeter ce que l’Amérique a à offrir. »

Buchanan ajoute : « En retrait de la diversité, la Catalogne vient de voter pour se séparer de l’Espagne. Les peuples basque et galicien d’Espagne suivent avec beaucoup d’intérêt la crise de la sécession catalane. »

L’Autriche aussi bouge, selon lui : « Le parti populaire de droite et le parti d’extrême droite Freedom ont balayé 60 % du vote de l’Autriche, livrant la nation à Sebastian Kurz, âgé de 31 ans, dont la plate-forme anti-immigrés a été plagiée du Parti de la liberté. Résumé : l’Autriche pour les Autrichiens ! »

L’Italie suit aussi : « La Lombardie, dont la capitale est Milan, et la Vénétie voteront dimanche pour une plus grande autonomie de Rome. »

Buchanan ajoute : « Le Tyrol du Sud (Alto Adige), séparé de l’Autriche et cédé à l’Italie à Versailles, radié par Hitler pour apaiser Mussolini après son Anschluss, est de nouveau animé par le sécessionnisme. Même les Siciliens parlent de séparation. »

Et d’ajouter pour les Tchèques sans eurovision, menacés comme tous les peuples enracinés de l’Est par Bruxelles : « Dimanche, la République tchèque pourrait avoir un nouveau leader, le milliardaire Andrei Babis. Selon le Washington Post, Babis “se fait un devoir d’attaquer l’Union européenne et dit que la mission de l’OTAN est dépassée” ».

Buchanan résume : « Promesse de la plate-forme : Gardez les masses musulmanes hors de la mère patrie. Pour les ethno-nationalistes, leurs compatriotes ne sont pas égaux à tous les autres, mais supérieurs en droits. Nombreux sont ceux qui admettent comme Thomas Jefferson que tous les hommes sont égaux, mais ils ne le pratiquent pas plus dans leur propre pays que Jefferson dans le sien. »

Buchanan évoque ce catholicisme polonais qui n’est pas comme celui de nos mollassons – ni celui de l’agent mondialiste Bergoglio : « Le 7 octobre, des dizaines de milliers de Polonais se sont alignés le long de la frontière de 2 000 milles du pays – pour prier le chapelet. C’était le centenaire de la dernière apparition de la Vierge Marie à Fatima au Portugal en 1917, et le jour de 1571, où la Ligue a coulé la flotte musulmane à Lépante pour sauver l’Europe. Le poème de G.K. Chesterton, “Lépante”, était une lecture obligatoire dans les écoles catholiques. »

Comme tout cela a changé…

Buchanan conclut : « Chacun de ces mouvements traditionalistes-nationalistes est unique, mais tous ont une cause commune. Dans le cœur des peuples indigènes d’Europe est ancrée une peur ancienne : la perte de la patrie face aux envahisseurs islamiques. L’Europe rejette, résiste, refuse toute la “diversité”, l’avenir multiracial, multiculturel, multiethnique et multilingue… de plus en plus, les peuples autochtones d’Europe semblent considérer comme la mort de leurs nations et de leur continent, ce que les élites libérales américaines considèrent comme le nouveau monde à venir. Pour les Européens traditionalistes, notre paradis ressemble à leur enfer ».

Et d’une manière curieuse cela me conduit à cette observation paradoxale : la mondialisation élitiste et marchande comme les résistants ethniques ont le même but : la remise en cause de l’Etat-nation. Pour les uns cet État-nation est le monstre historique à abattre (Peter Drucker), pour les autres il est devenu un obstacle à la préservation de son peuple et de sa culture, tant il est exécrablement soumis à cette même mondialisation et à ce même mondialisme. Il faut donc qu’il saute.

Cela nous prépare de drôles d’aventures…

Note

(1) Journaliste et homme politique américain, commentateur politique sur la chaîne MSNBC, cofondateur du magazine The American Conservative et cofondateur de la fondation The American Cause.

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