7 novembre 2020

Le témoignage d’une jeune enseignante

Par Jill-Manon Bordellay

Mon histoire commence en septembre 1980. J’enseignais alors le français dans un collège à Saint-Maur des Fossés, une banlieue plutôt tranquille du Val-de-Marne.

C’était la première année où j’enseignais et j’étais heureuse de pouvoir transmettre mes connaissances à de jeunes élèves. Plutôt enjouée, j’étais chaque jour au tableau pour expliquer à ces adolescents les règles de grammaire, les textes du programme imposé et je me proposais d’aider au mieux chaque élève à comprendre en passant dans les rangs.

Les classes étaient plutôt agréables, les élèves avaient envie de progresser et les résultats s’amélioraient déjà au bout d’un mois. Je crois que j’étais appréciée. Je mettais tout le cœur qu’un jeune professeur peut donner pour son travail.

Un jour, dans le courant de l’année, le directeur présenta à la classe de 3e un nouvel élève. Il s’assit en face de moi, un peu provocateur. En croisant les bras, il refusa de travailler. Devant mon étonnement et celui de ses camarades, je lui demandai alors, pourquoi il ne voulait pas prendre ses cahiers et son stylo pour écrire. Il me dit alors

— Je ne veux pas travailler avec vous, vous êtes une femme.

C’était un garçon de 15 ans, algérien qui était en France depuis peu. Je lui répondis :

— Mohamed, tu es ici pour étudier et je suis peut-être une femme, mais je peux au même titre qu’un homme transmettre des connaissances et t’aider.

Mohamed se raidit et fronça les sourcils ; se tenant toujours bras croisés, il refusa d’étudier tout simplement parce que j’étais une femme. Au bout d’une semaine, à cause de cette opposition, j’en parlai au proviseur, lequel convoqua dans son bureau, l’élève rebelle.

C’était un mercredi, je tardai à ranger mes affaires. La sonnerie de midi s’était fait entendre et je sortis un peu plus tard. La rue était déserte, les platanes étaient les seules présences derrière lesquelles se profilait un cycliste.

Je marchai dans la rue, sentant derrière moi, une présence. C’était Mohamed, qui, sur son vélo, me montra un couteau. Je ne vis que la lame, longue et argentée. J’eus très peur. Je courus à bride abattue et eus comme seule chance de voir la porte d’une Agence bancaire qui se fermait. Je tambourinai alors à cette porte… L’employée, voyant ma détresse, me fit entrer. Je racontai mon expérience aux personnes qui se trouvaient là et téléphonai au proviseur.

Mon histoire est ancienne, cette triste expérience me fit hésiter à continuer la voie de l’enseignement. Je ne regrette cependant pas d’avoir la joie encore de transmettre des connaissances. Mais je témoigne de la difficulté parfois à le faire de façon sereine.

Je rends hommage à Samuel Paty qui a trouvé la mort de façon abominable tout simplement parce qu’il transmettait, en tant que professeur, par notre liberté d’expression, nos valeurs auxquelles nous sommes tant attachés.

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