22 février 2024

Le post-humanisme annonce-t-il la fin de l’humanité ?

Par Jill-Manon Bordellay

Si le post-humanisme traite du rapport de l’humain aux technologies – biotechnologies incluses – et du changement radical que cette relation a provoqué ou risque de provoquer dans l’avenir,  n’annonce-t-il pas la fin de l’humanisme en programmant des êtres nouveaux et supérieurs par leurs capacités ?

Pourrait-on définir trois périodes de l’humanité  : l’humanisme, le transhumanisme et le post-humanisme qui  se succèdent ou est-ce un abus de langage ?

Le terme « humanisme » est  toutefois présent dans ces trois concepts, mais les valeurs de l’humanité se trouvent hautement modifiées au fur et à mesure de cette évolution historique. D’abord, le préfixe « trans » qui marque une transition entre deux moments et le préfixe « post » laisse penser que l’humanisme est dépassé voire fini.  Mais qu’en est-il en fait ?

D’abord, le transhumanisme serait-il alors  une transition par ses technologies augmentées de l’être humain vers le posthumanisme ? L’homme serait-il remplacé par les machines et plus exactement par l’intelligence artificielle ? La technologie est-elle une doublure de l’humain ou une présence qui a pour but de l’évacuer ?

Selon cette conception, la science et les technologies modifieraient la condition humaine au point de non retour et les cyborgs, les clones, les robots et tous les objets animés par l’intelligence artificielle prendraient l’avantage sur l’homme par un pouvoir quasi absolu. Ainsi, le mythe de l’apprenti sorcier se profile et par conséquent se renforce la peur du boomerang.

En fait, les premières représentations du post-humain sont tirées de l’imaginaire de la science-fiction où apparaissent des humains connectés, surchargés de prothèses, mi-hommes et mi-machines. Ainsi, plus proches de la machine que de l’animal, cette mythologie futuriste envisage des humains non plus augmentés, mais dépassés par les technologies hautement qualifiées.

Ce qui voudrait dire que les médecins et chercheurs menaceraient la nature humaine en bouleversant la procréation, la sexualité, l’alimentation , le vieillissement et la mort, que la biologie serait sous contrôle du génie génétique. L’humanité  telle qu’on la conçoit aujourd’hui serait  ainsi appelée à disparaître. L’humain deviendrait un mutant avec des organes artificiels et doté de pouvoirs extra-sensoriels,  ainsi que d’une intelligence artificielle infinie.

On peut alors se demander si  l’humain existerait encore dans cette société hautement modifiée par les machines.

Quelle éthique pourrait être mise en place pour vivre dans ce monde augmenté par des êtres issus des technologies ? Les animaux seraient-ils eux aussi concernés par ces appareillages sophistiqués ? Est-ce que  des animaux puissants comme l’éléphant doté d’une intelligence artificielle,  ne seraient pas une menace pour l’humain si ce dernier existait encore ? N’est-ce pas un retour à  un nouveau Jurassic Park que nous proposons avec des dinosaures, cette fois aussi  puissants qu’ils pouvaient l’être au Crétacé inférieur, mais aussi très  intelligents ?

Quels droits devrions-nous accorder à ces robots chargés, là où les hommes sont défaillants, de rendre nos vies aussi humaines voire  plus humaines ?

Martin Heidegger (1889-1976) dans  la Lettre sur l’humanisme (1946, pp. 65-127, Gallimard) écrit : « Peu à peu, la philosophie devient une technique de l’explication par des causes ultimes » (…) « L’humanisme consiste en ceci : réfléchir à veiller que l’homme soit humain et non inhumain, “barbare”, c’est-à-dire hors de son essence ». Heidegger mentionne « l’effort de rendre l’homme libre pour son humanité et lui faire découvrir sa dignité. »

Les machines ou les êtres dominés par la technologie auront-ils un « supplément d’âme », comme l’espérait Henri Bergson (1859-1941) ?

L’homme non plus sur-humain au sens nietzschéen, mais post-humain dont le corps devient un ready-made modifié, risque de s’effacer progressivement de la planète, car l’ingénierie génétique humaine travaille à l’altération du génotype, permettant ainsi d’obtenir le phénotype de son choix.

Car tout est affaire de choix dans ce grand marché libéral qui va finir par mettre le corps et l’intelligence à l’étalage !

Peut-on dire alors, avec Oswald Spengler (1880-1936), à propos de l’Occident que la « civilisation est faustienne » !?

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