6 juin 2020

Klaus Iohannis et le bon nationalisme des europhiles

Par Euro Libertes

par Olivier Bault.

Vu la panoplie des lauréats de ces dernières années, y compris Emmanuel Macron en 2018, le choix du président roumain Klaus Iohannis comme lauréat du prix Charlemagne 2020 n’était pas une surprise. C’est un eurofédéraliste et un progressiste comme Macron, même s’il appartient en théorie à la droite roumaine. En Roumanie, c’est la gauche qui a fait le choix du conservatisme social et la droite le choix du progressisme libertaire cher à Bruxelles. Le prix Charlemagne est un prix allemand créé à Aix-la-Chapelle après la Deuxième Guerre mondiale, et il est décerné à des personnes ou institutions « se distinguant en raison de leur contribution exceptionnelle pour l’unité de l’Europe ou de l’union de ses Etats. »

Pour expliquer le choix du président roumain, le jury d’Aix-la-Chapelle a remarqué que, « alors que d’autres Etats membres adoptent des attitudes nationales-conservatrices ou même populistes de droite vis-à-vis de l’Union européenne, Klaus Iohannis […] a fait épouser à la Roumanie une politique pro-européenne ». Plus loin, il est dit que Iohannis aurait aussi favorisé la coopération entre Etats membres. Une affirmation assez discutable, mais ce qui fait le plus tiquer dans l’explication du jury, c’est la mention des mérites du président roumain pour « la protection des minorités et la diversité culturelle. »

Il se trouve que ce grand protecteur des minorités vient justement de recevoir une amende de la part du conseil national anti-discrimination (CNDC) roumain. C’était le 20 mai, la veille du jour où le prix Charlemagne lui aurait été remis lors d’une cérémonie à Aix-la-Chapelle s’il n’y avait pas eu cette saleté de coronavirus. Il faut croire que, pour les europhiles qui décernent le prix Charlemagne, jouer la carte nationaliste est chose louable lorsque c’est le fait d’un des leurs contre les « populistes de droite. »

Ainsi, puisqu’un « populiste de droite » gouverne en Hongrie, taper sur la minorité hongroise de Roumanie n’enlèverait rien au mérite de protecteur des minorités. Car si c’est déjà depuis 2015 que le président roumain contribue activement à la détérioration des relations des minorités hongroises dans le cadre de son combat politique contre son ennemi de gauche, le parti PSD, allié au principal parti de la minorité hongroise, avec sa déclaration du 29 avril dernier il a clairement dépassé les bornes de ce qui est normalement admis dans l’Europe de ce début du XXIe siècle. Dans cette déclaration, Iohannis a en effet accusé le PSD de comploter avec les Hongrois pour céder la Transylvanie à la Hongrie, en commençant sa déclaration par un retentissant « Bonjour, PSD » dit en langue hongroise, et il a demandé au président du PSD Marcel Ciolacu : « Que vous a promis le leader de Budapest, Viktor Orbán, en échange de cet accord ? ».

Le CNDC roumain a considéré que ces accusations inventées de toutes pièces « constituent un acte de discrimination et violent le droit à la dignité sur la base de l’appartenance ethnique / nationale ». A noter que cette minorité hongroise de Roumanie, après être devenue bien malgré elle la cible d’un président adulé à Bruxelles mais jouant la carte nationaliste pour servir ses intérêts politiques dans son pays, a lancé une initiative citoyenne européenne « pour l’égalité des régions et la soutenabilité des cultures régionales ». Une initiative que l’on peut soutenir sur le site www.regionsnationales.eu.

Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.

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