1 décembre 2022

Espagne : haro sur la liberté d’expression

Par Michel Festivi

Le gouvernement socialo-communiste espagnol va poursuivre les militants nationaux pour l’expression de leurs idées.

Dans plusieurs articles publiés sur le site Eurolibertés, notamment des 4 août, 5 septembre, 23 septembre, 11 octobre et 8 novembre derniers, j’ai alerté les lecteurs sur les très graves atteintes à la liberté de penser, de manifester, à la liberté de conscience tout simplement, qui sont en cours en Espagne, sous le joug de plus en plus despotique et autocratique du gouvernement, de surcroît minoritaire, de Pedro Sanchez.

Ces atteintes ultra-liberticides sont montées d’un cran ce dimanche 20 novembre 2022, par la volonté revendiquée d’un gouvernement des plus sectaires que l’Espagne connaît depuis la transition dite démocratique de 1978, de poursuivre pénalement les participants à des réunions des plus paisibles.

Traditionnellement, tous les 20 novembre depuis 1975, les fidèles du glorieux soulèvement national, fêtent par des chants et des manifestations des plus pacifiques, l’anniversaire de la mort du Général Franco, en y associant la mémoire rayonnante de José Antonio Primo de Rivera exécuté par les anarchistes et les communistes, le 20 novembre 1936 dans la cour de la prison d’Alicante. Effectivement par une des curiosités de l’Histoire, ces deux grandes figures de l’illustre Passé espagnol sont mortes le même jour à 39 ans de distance. Il était donc d’usage de manifester tant à Madrid que dans la vallée de ceux qui sont tombés, El Valle de Los Caidos.

Non seulement le gouvernement va engager des poursuites, mais il a demandé à ses délégations de lui fournir les preuves nécessaires, vidéos, attestations, témoignages, alors que pourtant, ces déploiements avaient été autorisés si l’on en croit la presse d’outre-Pyrénées, comme d’ailleurs chaque année auparavant.

Il apparaîtrait, selon les cerbères de la Moncloa (résidence du Premier ministre), que l’on aurait assisté à une exaltation « de la dictature, contraire à la loi de la mémoire historique ». Loi qui vient d’être votée il y a quelques semaines contre l’avis de la droite, du centre et de Vox.

Ainsi c’est bien la preuve que le gouvernement des gauches et des séparatismes veut par un édit assigner ce que doit être l’Histoire de l’Espagne, bafouant ainsi toutes les traditions de liberté de conscience et de pouvoir exprimer ses idées que nos pays européens sont censés protéger. Et de surcroît imposer sa vision de l’histoire, comme dans les pays totalitaires.

Pourtant, les articles 9, 10 et 11 de la fameuse Convention européenne des droits de l’homme si souvent alléguée, valorisent la liberté de pensée, d’expression, d’opinion, et le fait de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées, et toute personne a un droit fondamental à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association. Les seules restrictions admises sont la sécurité nationale, la sécurité publique, la défense de l’ordre et la prévention du crime, etc.

Or ces réunions et manifestations ont toujours été des plus pacifiques. Qu’ont fait ces manifestants ? Ils ont chanté le Cara al Sol, l’hymne phalangiste, qui fut composé en 1935 bien avant le soulèvement national du 18 juillet 1936. Ils ont aussi entonné La Marcha Real, qui est tout simplement l’hymne national espagnol, et chanté des cantiques. Ils auraient aussi, ô horreur, brandi des drapeaux franquistes et du Tercio des Flandres.

Je rappelle que Francisco Franco a permis grâce à quarante ans de paix civile et quarante années d’expansion économique continue de faire en sorte que l’Espagne entre de plain-pied dans la modernité et que tous les partis politiques avaient accepté de ne jamais remettre en cause le passé espagnol pour garantir notamment l’unité du pays et de ses habitants. C’est tout cela que le PSOE de José Luis Zapatero en 2004, puis Pedro Sanchez depuis 2018 ont fait éclater aux risques de raviver les luttes d’antan.

S’agissant de la mémoire de José Antonio Primo de Rivera, je mentionne comme je l’indique dans mon livre : L’Espagne ensanglantée : Milices socialistes, communistes et révolutionnaires, publié chez Dualpha en 2022, aux pages 119 à 130, qu’il fut arrêté préventivement, administrativement par le gouvernement front populiste, avec son frère Miguel, le 12 mars 1936, soit plus de trois mois avant le soulèvement du 18 juillet sans avoir commis aucun crime ni aucun délit et maintenu en détention. Qu’il fût proprement « assassiné » judiciairement dans le cadre d’un procès truqué, dont la sentence avait été préparée et imposée d’avance par le ministre de la justice anarchiste d’alors, Juan Garcia Oliver, qui avait déclaré : « nous voulons établir une justice féroce », et qui convoqua les juges et procureurs pour leur dicter le verdict accrédité. Jugé le 17 novembre, Il a été fusillé le 20 novembre 1936 vers 6 heures du matin, sans que sa demande de grâce ait pu parvenir aux autorités d’alors.

Désormais en Espagne socialo-communiste, honorer sa mémoire peut être puni d’une amende de 150 000 euros. C’est ce que risquent les intervenants à ces manifestations des plus calmes et qui n’ont en rien troublé l’ordre public.

Vous me direz que cela se passe en Espagne, mais pas en France. Détrompons-nous, toute atteinte à une liberté publique fondamentale, celle d’émettre des opinions pacifiquement et de manifester pour ses idées par exemple, est une plaie béante et sanglante qui dénote une volonté Orwellienne de mettre à néant ce pour quoi l’Europe se distinguait encore des théocraties et des états totalitaires. Mais pour combien de temps ? George Orwell qu’il faut lire et relire, tant il est d’actualité, nous avait appris que : « Si la liberté a un sens, elle signifie le droit de dire aux autres, ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre », et encore : « Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé ». Décidément si l’Histoire ne se répète pas, elle bégaye bigrement. Cela ne vous rappelle-t-il pas aussi en France les poursuites et les sanctions implacables de l’état contre des militants nationaux qui fustigent l’immigration sauvage ?

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