Élection présidentielle autrichienne
Peu ou prou, de manière aussi peu perceptible que réelle, s’accomplit, inexorablement, irrésistiblement, insidieusement, la tiers-mondisation de l’Europe, sa banlocalisation à la périphérie des démocraties prétendument avancée. En un mot, la sub-saharianisation de ses mœurs politiques. Faut-il s’en étonner, depuis quarante que nos élites ont fait le choix de l’Autre, au nom du droit-de-l’hommisme et de son corollaire égalitariste et indifférencialiste, dans le dessein démiurgique d’accoucher d’un Même, citoyen du monde.
Ainsi, la décision du gouvernement autrichien de demander le report au 4 décembre prochain du second tour de l’élection présidentielle initialement prévue le 2 octobre, en raison d’un défaut de fabrication des bulletins de vote, dénote-t-elle un travers que nos grandes consciences démocrates n’hésitent pas à dénoncer chez les potentats africains : le tripatouillage des textes, le bidouillage du processus électoral en vue de se maintenir au pouvoir
Un « problème technique » selon le ministre de l’intérieur, Wolfgang Sobotka. Problème d’autant plus inexplicable que, comme le souligne Le Monde, « l’entreprise chargée de produire les bulletins de vote par correspondance avait déjà été sous contrat pour le gouvernement à l’occasion de sept élections nationales et de neuf scrutins régionaux » (12 septembre). Une enquête serait, paraît-il, en cours.
En réalité, tous les prétextes sont ou ne manqueront pas d’être soulevés pour retarder une échéance qui, bien que sans effet notable sur le fonctionnement des institutions autrichiennes, n’en revêt pas moins une valeur hautement symbolique dans la mesure où le résultat du scrutin ne ferait plus aucun doute selon de récents sondages, puisque c’est Norbert Hofer du parti FPÖ qui l’emporterait face au candidat du Système, Alexander van der Bellen.
On s’excusera presque de voir dans cette opération d’enfumage post-démocratique, sinon un complot, à tout le moins, une opportune coïncidence qui laissera quelques mois supplémentaires à l’Oligarchie pour tenter de manipuler une opinion extrêmement divisée.
L’annulation du second tour de la présidentielle du 22 mai par la Cour constitutionnelle, tandis que l’islamophile van der Bellen l’emportait de justesse, avait pourtant été présentée par l’ensemble des médias « mainstream » comme la conséquence d’une accumulation de négligences dans la comptabilisation des votes par correspondance, alors même que les investigations et auditions de la Cour permirent de faire la preuve que plusieurs dizaines de milliers de bulletins issus des votes par correspondance avaient été irrégulièrement dépouillés, soit en dehors des heures légales, soit par des personnes non habilitées, « une pratique jusque-là largement tolérée », osa même écrire un plumitif du Monde (1er juillet).
Sans doute, alors que l’État-voyou du Luxembourg demande l’exclusion de la Hongrie de l’Union européenne, le système veut-il prendre le temps d’affronter un à un les problèmes de contestation de son magistère, notamment en surveillant de près les résultats du référendum organisé par Viktor Orban… le 2 octobre sur la légitimation de sa politique anti-immigration.
Pendant que le bateau européo-mondialiste semble couler peu à peu dans les eaux glacées de sa dictature ethnocidaire, la résistance continue de s’organiser. C’est ainsi que Norbert Hofer rejoindrait le Groupe de Visegrád…
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Philippe Randa,
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