Une Chambre introuvable : c’est souvent dangereux ou décevant !
Très logiquement, une petite moitié de l’électorat français – celle qui croit au Président nouveau – a envoyé au Palais Bourbon une écrasante majorité de députés qui suivent la vague de popularité d’Emmanuel Macron.
Si le Président est un authentique réformateur, voire – pourquoi pas ? – cette rareté que l’on nomme un homme d’État, ce peut être une excellente chose. Hélas, les précédents historiques n’incitent guère à l’optimisme.
La très stupide réaction monarchique et cléricale de la Restauration creva de sa Chambre introuvable, où dominaient les abrutis complets qui n’avaient rien retenu ni rien compris aux événements des trente années précédentes.
Plus près de nous, la Chambre Bleu Horizon de novembre 1919, dont on attendait monts et merveilles, singulièrement des réformes sociales, à commencer par une moralisation de la vie publique et une dynamisation de la vie économique, fut d’une nullité quasi absolue, jusqu’à ce que Raymond Poincaré redevienne Président du conseil. En réaction, l’électorat envoya une nouvelle majorité ruiner le pays par l’expérience du Cartel des Gauches et il fallut en urgence rappeler le grand Poincaré, indisponible à partir de 1929 pour cause de maladie.
En 1945, ce fut la même désillusion : la Chambre issue de la Résistance accoucha d’une resucée de la IIIe République en aussi médiocre, aussi corrompu, aussi inefficace que ce régime balayé au printemps de 1940.
Le triomphe électoral gaullien de juin 1968 ne fut que le prélude au départ sans gloire du général-président, totalement déphasé de l’opinion publique… alors que ses idées de régionalisation et d’abolition du Sénat (deux idées piquées à l’État français du maréchal Pétain) étaient excellentes, mais abominablement mal présentées.
Les raz-de-marée socialistes qui ont suivi les deux élections présidentielles de François Mitterrand n’ont apporté que désillusions et désastre : l’entrée de la Nation dans l’économie globale et dans la mondialisation de la vie politique, ainsi que la ruine de la culture française.
Le Président Macron est une énigme. S’il échoue ou s’avère n’être qu’un produit de publicité mensongère, on ne pourra pas dire que la moitié de la Nation lui aura mégoté son soutien, l’autre moitié s’étant abstenue, par incertitude, prudence ou simple lassitude teintée de déréliction.
Si le nouveau Président est un authentique réformateur et un gestionnaire avisé, il a toutes les cartes en main. À lui de jouer !
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