Le feuilleton continue, inlassablement, avec ses rebondissements, ses atermoiements, ses négociations incluant le problème de l’Irlande – ou des Irlande, du Nord et l’Eire-, celui de Gibraltar, des zones de pêche, du pétrole de la mer du Nord.
Et puis les menaces, les scénarios catastrophiques, les promesses cataclysmiques pour la Grande Bretagne. Bref tout est mis en œuvre par l’Europe et le microcosme politico-médiatique européiste pour mettre en garde quiconque aurait de nouvelles velléités à quitter le paradis de l’Union Européenne.
De report en report depuis l’automne 2018, période où un accord a été pris entre Theresa May et L’UE avec Michel Barnier, le Brexit prend la direction d’une sortie de la Grande Bretagne de l’UE sans accord, sans qu’on puisse anticiper réellement sur les conséquences réelles pratiques d’une telle situation. Même si, la nature ayant horreur du vide, des aménagements devront obligatoirement être pris, avec ou sans accord. Car, si un Brexit « no deal » serait, d’après les Cassandre européistes, préjudiciable, au moins pour un temps transitoire, pour la Grande Bretagne, il le serait aussi pour l’UE, chose que nos élites ne relèvent jamais : baisse notoire du solde contributif de l’UE, pétrole britannique, zones de pêches, situation définitive de Gibraltar. En outre, les USA qui se délectent de la situation chaotique de l’UE n’hésiteront pas à appuyer et aider autant que possible la Grande Bretagne.
Les choses ne sont donc pas aussi manichéennes que les pères fouettards de l’Europe voudraient le faire croire.
C’est ainsi qu’un troisième scénario s’ajoute aux deux envisagés aujourd’hui par Michel Barnier, négociateur en chef chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni. Ou le Royaume-Uni part sans accord le 12 avril, ou il obtient une prorogation au-delà du 12 avril et, dans ce dernier cas, Theresa May devra apporter une « justification solide » selon Michel Barnier.
Mais, et c’est là que l’affaire se corse, si les « justifications solides » du Royaume-Uni sont retenues, cela signifie qu’il sera toujours présent dans l’UE au moment des élections européennes (23 mai) et qu’il devra organiser le scrutin britannique ! Fini les sièges en plus que les 27 se sont déjà répartis : retour à la case départ.
Mais surtout, on ne peut s’empêcher de penser à ce cas de figure qui pourrait être une autre manière de régler le problème du Brexit pour tout le monde, tout en contournant le cadre actuel dans lequel est enserrée la Grande Bretagne. Prisonnière, mais respectueuse, elle, de son référendum de 2016, Theresa May n’a-t-elle pas échafaudé une manœuvre tortueuse, peut-être même en accord avec Michel Barnier, manœuvre d’autant plus plausible qu’elle arriverait après une longue période savamment entretenue de pourrissement, d’inquiétudes diverses et d’extrême lassitude ?
Le but serait ainsi de « raccrocher » par une prorogation ultime, la Grande Bretagne à l’élection européenne, afin de s’appuyer sur un vote britannique qui serait aujourd’hui largement anti-Brexit, tant le matraquage politico-médiatique cataclysmique a été puissant, et annulerait indirectement le résultat du référendum de 2016. Le UKIP ferait-il encore les 27 % réalisés en 2014 aux élections européennes ? Certainement non. Le tour ainsi joué remettrait en selle Theresa May et le Royaume-Uni dans la perspective d’un nouvel accord acceptable par tous (GB et UE) une fois les cartes rebattues par un vote pro-européen. Accord d’une autre nature qui maintiendrait la Grande-Bretagne dans l’UE avec des conditions certainement revues et corrigées en faveur de la Grande-Bretagne, profitant d’une possibilité qui la mettrait en position de force.
Situation gagnant-gagnant. Le Royaume-Uni sort par le haut d’une configuration bloquée et en récolte des avantages. L’Union Européenne démontre qu’on ne sort pas comme ça de l’Europe et que, finalement, il est préférable de rester dans l’UE coûte que coûte, confirmant ainsi tout son discours anti-populiste et la légitimité de ses mises en garde comminatoires.
Mauvais coup pour l’Europe des peuples et leurs souverainetés identitaires. Seuls perdants dans une telle affaire.
Affaire très réaliste mais… à suivre. Rendez-vous dans deux semaines.
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Enseignant pendant plusieurs années dans une école préparatoire aux concours d’entrée aux IEP et Écoles de journalisme, Richard Dessens crée et dirige parallèlement une troupe de théâtre dans la région de Montpellier. Docteur en droit, DEA de philosophie et licencié en histoire, il est l’auteur d’ouvrages de philosophie et d’histoire des idées politiques, de relations internationale. Il a entres autres livres publié aux éditions Dualpha "Henri Rochefort ou la véritable liberté de la presse", "La démocratie interdite" et "Histoire et formation de la pensée politique".