17 février 2017

Qui protège Théodore Luhaka ?

Par Franck Buleux

Toute la France (et probablement bien au-delà compte tenu de l’importance du fait qu’en donnent la presse et les politiques !) a eu connaissance de l’arrestation musclée du « jeune » Théodore Luhaka, 22 ans, français d’origine congolaise dans la cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois. Cette intervention policière a eu lieu le 2 février dernier dans le cadre de violences urbaines que nous pourrions qualifier de traditionnelles, notamment dans l’Est parisien.

Cette arrestation menée par quatre agents de la force publique (ce qui tend à prouver la force et la dangerosité de l’individu arrêté) fait l’objet d’une double enquête : pénale et administrative… à l’encontre des policiers.

En effet, faisant fi de toute notion potentielle de légitime défense, le 5 février (la justice française est rapide comme nous le savons) un policier que certains appellent « Barberousse » (sans doute pour discriminer – et discréditer – la couleur de son épiderme ?) a été mis en examen pour viol et ses trois collègues pour violences volontaires en réunion. Mieux, le président de la République, François Hollande, a visité, pendant une demi-heure, Luhaka à l’hôpital Robert-Ballanger d’Aulnay-sous-Bois dès le 7 février, soit cinq jours seulement après l’incident.

Depuis, l’enquête de la police des polices tend à démontrer que Luhaka a été victime d’un coup accidentel sur la partie rectale de son anatomie, occasionnant tout de même 60 jours d’incapacité temporaire totale (ITT). Rappelons que Luhaka est sans emploi, son certificat ne sera donc transmis à aucun employeur, il s’agit uniquement de mettre en cause la police nationale…

Même le maire LR (Les Républicains, la « droite » française !), lui-même ancien policier Bruno Beschizza, élu en 2014, a apporté dès les faits connus, et sans attendre le rapport de la police des polices, son « soutien plein, entier et total » à la famille de Luhaka. Beschizza prépare probablement les futures élections et caresse un certain électorat dans le sens du poil… Que reste-t-il de l’autorité policière dans cette cité ? (En Seine-Saint-Denis, le terme « cité » a remplacé celui de « commune » depuis des lustres).

Bref, tout s’est fait dans la précipitation, occasionnant de violentes manifestations contre les biens et les personnes dans toute l’Île-de-France et sans doute même au-delà. Une petite fille de 6 ans a même failli perdre la vie…

Cet emballement peut paraître surprenant : mises en examen pour crime, visite du sommet de l’État à une supposée victime policière, violences dans les rues… Le ministre de l’Intérieur, via la préfecture de Bobigny, a même autorisé une manifestation en plein état d’urgence ! Il est vrai que le ministre Le Roux est lui-même un élu de Seine-St-Denis…

Les médias ont lancé la chasse aux policiers, choisissant d’appeler Luhaka, « Théo », sans doute pour le rendre doux, adorable, enfant violé par des barbares ! Seul un ange peut se prénommer « Théo »… Depuis deux semaines, la vie de Théo, sans emploi, mais en ITT, violent mais victime, nous est offerte chaque jour sur l’ensemble des ondes.

Ancien animateur municipal pour une courte durée (les vacances de Noël 2015), Luhaka est d’abord, et surtout, un vrai passionné de foot, comme sa sœur Aurélie, sportive accomplie, et son grand frère Mickaël qui le pratique à haut niveau. Théodore, lui, joue à l’Espérance aulnaisienne, le club de la commune.

Voilà une belle activité, quel « jeune » de banlieue n’a pas rêvé de devenir membre de l’équipe des « Bleus », fierté nationale depuis 1998.

Effectivement, sa sœur Aurélie est une grande sportive : si elle aime le jeu de pieds, elle excelle aussi en hand-ball, comme joueuse du HAC, l’équipe du Havre en Seine-Maritime. Yohann Louvel, son compagnon, est le directeur du centre de formation du HAC football.

Et Yohann Louvel, comme Aurélie Luhaka, sont intervenus pour défendre leur beau-frère et frère. Un être plus doux, il n’y a pas.

Et Yohann Louvel n’est autre que le fils de Jean-Pierre Louvel, ancien président du Havre athletic club (HAC) entre 2000 et 2015, il préside toujours l’Union des clubs professionnels de football (UCPF) depuis 2008.

Il y a quelques années le président Louvel avait fait la « une » du monde du football car il avait dénoncé les quotas informels existants dans cette activité sportive, en fonction des origines ethniques des joueurs : à l’époque, en 2013, Louvel parlait même de « tribus dominantes » (sic) : le site Médiapart nous rapportait notamment ses propos, citons-le : « Si vous avez 60 % voire 80 % de joueurs d’origine africaine dans un club, ce n’est pas un mal en soi, mais cela signifie mettre à l’écart des gens qui ne sont pas de leur culture. La vie sociale du club n’est plus la même. »

Louvel n’hésitait pas à préciser : « Il y a par exemple des joueurs qui viennent de tribus dominantes et, du coup, ce sont toujours eux qui décident et pas les autres. »

Quel visionnaire, ce Louvel !

Le président Hollande, grand fan de football, n’aurait-il pas reçu un coup de fil de Jean-Pierre Louvel en faveur du frère de sa belle-fille ?

À force de cacher le nom et même le prénom du « jeune » prétendument violé, on aurait presque tendance à l’envisager !

Après le lobby des « tribus dominantes », est-ce le début du « lobby du ballon rond » ?

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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