23 octobre 2023

Vichy et la Shoah, où comment les falsificateurs « occultent » les occupants nazis

Par Michel Festivi

Toutes celles et tous ceux qui souhaitent comprendre ce qui s’est réellement passé pour les juifs français et étrangers durant les quatre années où notre malheureux pays fut en partie puis totalement occupé par les armées de la Wehrmacht, doivent impérativement lire le livre Histoire d’une falsification, Vichy et la Shoah dans l’Histoire officielle et le discours commémoratif, aux éditions L’Artilleur, publié cette année.

Maître d’œuvre de cet ouvrage remarquable, l’historien Jean-Marc Berlière s’est fait assister dans cette tâche salutaire par Emmanuel de Chambost et René Fievet. Pour ceux qui connaissent cette période, Jean-Marc Berlière n’est pas un inconnu.

Professeur émérite à l’Université de Bourgogne, et très grand spécialiste des questions de police, JMB, agrégé d’Histoire, cofondateur de l’institut HSCO, « pour une histoire scientifique et critique de l’occupation », a publié des dizaines de livres sur les polices au long de l’histoire, et notamment sous l’occupation et des ouvrages qui mettent à mal la vérité officielle du PCF pendant cette période, comme l’Affaire Guy Môquet-Enquête sur une mystification officielle, en 2009 chez Larousse, avec son compère Franck Liaigre.

C’est sans doute ce qui lui a valu des attaques scandaleuses de la part des historiens des doxas.

Dans ce livre d’une minutie chirurgicale et étayé de documents imparables, JMB démontre dans une première partie éblouissante, intitulée très justement : « Remettre l’Histoire en place », que depuis vingt ou trente ans, certains historiens de Cour et des médias, la plupart des journalistes et hommes politiques incultes, ont carrément voulu nier le fait central que tout cela se passait sous le joug de l’occupant nazi qui dictait sa loi en zone occupée (ZO), et tentait par le chantage et les pressions, de la dicter en zone non occupée (ZNO).

JMB établit que malgré une xénophobie certaine de Vichy – mais qui remontait aux années précédant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale avec Daladier et Reynaud (internements administratifs dès la fin des années 1930 des juifs étrangers et des « indésirables » dans des camps d’une insalubrité absolue) – le régime de l’État français a, par son action politique et bureaucratique, entrepris de faire en sorte que les juifs français ne soient pas, pour la très grande majorité d’entre eux, emportés par les occupants vers les camps d’extermination.

Il fait litière d’un autre mythe, ressassé perpétuellement par des pseudo-historiens et des journalistes incultes, en expliquant que jamais Vichy n’accepta que les juifs puissent porter l’ignoble « étoile jaune ». Bien au contraire Darnand en 1941, puis Laval à son retour aux affaires en avril 1942 s’y opposèrent vigoureusement.
Finalement, la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 obligea les juifs de la ZO uniquement à la porter à partir de l’âge de 6 ans. Jamais cette étoile ne fut portée en ZNO, même après l’invasion de la zone libre le 11 novembre 1942.

Car en zone occupée, du fait de la convention d’armistice, les nazis disposaient de tous les pouvoirs dévolus à la puissance occupante, selon d’ailleurs les termes mêmes de la convention de La Haye sur le droit de la guerre. (Article 43 de la convention de La Haye de 1907).

En réalité, et JMB l’explique fort bien, les historiens de la doxa – le livre donne en page 131 une définition utile du terme doxa : « ensemble de propositions dans un domaine particulier qu’il est interdit de contester »ont fait, ont raisonné comme si la France n’avait pas été vaincue et ne s’était pas retrouvée sous la servitude nazie, une sorte de Vichy électron libre dans une société de liberté !

Ainsi, les juifs français ont échappé à près de 90 % à la déportation. Reste le problème, ô combien douloureux, des enfants juifs français, soit environ 8 000 qui ont été déportés. Mais comme l’indique JMB en page 58, la loi de 1927 sur la naturalisation, ne faisait devenir français les enfants nés en France de parents étrangers qu’à leur majorité fixée alors à 21 ans. Seuls les enfants nés en France de parents dont l’un d’eux au moins était né en France, devenaient français dès leur naissance.

Sans, bien au contraire, passer sous silence l’antisémitisme de Vichy et ses lois d’exclusions que furent le statut des juifs du 3 octobre 1940 et la loi complémentaire aggravante du 2 juin 1941, JMB nous indique que : « Cette distinction entre juifs étrangers et juifs français (bien dans la logique xénophobe de Vichy) – les archives le démontrent par la multiplicité des accrochages entre l’administration française d’un côté et les responsables locaux du SD de l’autre –…fut un réel obstacle à la déportation des seconds, même si ce principe a connu bien des exceptions… » et même si la survie des juifs français a dépendu d’explications multifactorielles, comme le courage de beaucoup de futurs « justes », le courage de bien des policiers ou gendarmes, de l’existence de refuges, etc.

Comme il le soutient, et comme beaucoup l’ont oublié : « l’historien n’est ni un juge, ni un avocat, ni un professeur de morale, encore moins un donneur de leçons a posteriori » (page 65). En tout cas, si 75 % des juifs du Pays Bas ont été exterminés, en France c’est 75 %, qui dans des conditions extrêmement difficiles ont pu survivre (cf. RCF Radio, 17 juillet 2023).

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