Lettre ouverte de Jean-Pierre Rondeau.
Messieurs François Baroin et Bernard Accoyer,
Je reçois ce jour votre tract, comme certainement nombre de Français d’Algérie. Merci de penser à nous… entre deux tours d’élections législatives.
J’emploierai le « vous » puisque vous avez été au Pouvoir, mais aussi parce que j’englobe toute votre famille politique depuis plusieurs décennies.
Vous parlez de « Vérité historique », sachez que nous avons été « dépatriés » et pas « rapatriés », comme vous nous appelez. L’Algérie, c’était des départements français, français avant même Nice et la Savoie. Un brave gendarme a eu du mal à comprendre que j’étais né à Oran dans le 92 ! Numéros 91, 92, 93 et 94 qui ont existé jusqu’en 62, avant l’éclatement du département de la Seine et l’attribution aux nouveaux départements de la banlieue parisienne. Mais est-ce la Vérité de parler de la faire « sur leurs histoires » ? À moins que cela ne veuille insultant, nous n’avons qu’une Histoire, et avec un grand H.
Vous parlez de « rassembler les Français et d’apaiser et de réconcilier les mémoires » mais vous refusez que soit honorés au « Quai Branly » les Français qui ont versé leur sang et sacrifié liberté et carrière pour l’Algérie française. Pourtant, au Quai Branly sont aussi honorés les Français qui ont trahi leur Patrie et permis, en étant « porteurs de valises », de financer et d’entrer les armes qui allaient tuer nombre de Français innocents, civils et militaires, dont enfants et femmes. Seuls, parmi nous, quelques présidents d’associations naïfs, opportunistes ou prébendiers jugent bon de se compromettre et de vous servir de piétaille au Quai Branly le 16 octobre, tout en se prétendant défenseurs de la Mémoire de nos Résistants. Vous avez même autorisé que les porteurs de valises soient décorés et honorés par le FLN en France (Centre culturel algérien). Et vous vous prosternez au Monument des « Martyrs » à Alger.
Vous parlez du « Drame des personnes disparues ou enlevées qui a interdit aux familles de faire leur deuil ». Votre Président Sarkozy, que vous revenez nous vendre malgré les trahisons, a interdit deux fois que nous puissions honorer nos Morts et Disparus du 5 juillet à Oran, avec fort renforts de CRS et alors que nous avions les autorisations du Comité de la Flamme. Au nom du « Risque de troubles à l’Ordre public » ! Au même moment, des centaines de voitures, aux occupants agitant des drapeaux algériens, montaient et descendaient les Champs-Élysées (Match de coupe de foot). Une manifestation raciste (au prétexte de défense des Palestiniens) se déroulait à proximité de l’Ambassade d’Israël. Pour ces deux interdictions, j’ai fait condamner deux fois l’État. Comment pouvez-vous parler de mener une politique respectueuse envers les Français d’Algérie ? Le Droit de faire notre Deuil et les cellules psychologiques, ce n’est pas pour les Français d’Algérie.
Et puisque vous parlez de Mémoire, comment oublier qu’il n’y eut qu’un Pays pour laisser ses ressortissants se faire assassiner, égorger, accrocher à des crocs de boucher, émasculer, emmener ses femmes dans des bordels, sans intervenir et en donnant ordre à son Armée de rester dans les casernes. C’était la France et le personnage dont vous vous revendiquez. Et n’oublions pas les Harkis.
Vous parlez « d’un millier de Monuments aux Morts détruits, de disparitions de plaques 1870, 1914 et 1939 » (en oubliant celles d’Indochine, tout aussi dignes de Respect), sans dire que les responsables sont ces leaders algériens qui viennent festoyer à Paris et sur les côtes ou se faire soigner en France à nos frais, les mêmes qui oppriment et volent leur propre Peuple.
Vous parlez « d’un financement pour la protection et l’entretien des cimetières français en Algérie… une priorité ». Que n’avez-vous fait depuis 1962 ? La plupart des cimetières français en Algérie ont été rasés par les bulldozers. Pour les plus grands, les tombes ont été ouvertes, quand elles n’avaient pas déjà été profanées, et les restes rassemblés. En France, nous respectons les cimetières, y compris musulmans. D’autant que les mêmes promesses nous furent faites par tous vos gouvernants. Quel pays, quels dirigeants laissent profaner et disparaitre leurs cimetières à l’Étranger ? Alors que la France a tous les moyens de négocier.
Vous parlez de « Vérité historique », j’ai obtenu de Monsieur de Villepin, la suppression sur nos papiers d’identité de l’infâme (pour un Français né dans un département français) et révisionniste DZA (Djézaïr, nom arabe que l’Algérie, pays qui n’avait jamais existé, n’a jamais porté avant 62). Mais aujourd’hui, notre pays de naissance n’est pas porté sur nos cartes d’identité et passeports. De peur de vexer nos « amis » algériens en rappelant pour l’Histoire que l’Algérie c’était la France. Quels sont les Peuples qui n’ont pas de pays de naissance sur leurs papiers ? Les criminels étrangers que leur pays d’origine ne reconnait plus sont mieux traités par la France. Et pas mieux pour le même infâme 99 qui, pour le code INSEE (dit improprement numéro de sécurité sociale), nous classe de façon tout aussi révisionniste comme nés à l’Étranger. La Banque de France s’est autorisé à ne pas respecter les décrets Juppé et Aubry qui nous ont permis de changer le 99 en nos départements de naissance. Elle n’a pas modifié son informatique et fait aucun changement, comme donc les banques, les administrations, les commerces et la plupart des fichiers existants. Où est donc votre amour de l’Histoire de la France ?
Vous parlez d’instruire « les plus jeunes », sans dire que vous avez offerts des places d’enseignants aux pires tueurs et porteuses de bombes de la Guerre d’Algérie. Nos compatriotes métropolitains peuvent-ils imaginer que les auteurs ou les complices des terroristes de Toulouse, Nice et Paris puissent, dans quelques temps, enseigner dans nos universités ? Cela pourrait-il arriver à Londres, New York, Stockholm, etc. ? Sans dire que nous fûment les premières victimes du terrorisme de masse dans l’Histoire. Terrorisme destiné, comme aujourd’hui, à épouvanter. Criminels de guerre tout à fait comparables aux SS d’Oradour sur Glane honorés par vos prosternations.
Quant aux réparations et réinstallations, il s’agit de nous prendre pour des cons (Désolé. Je n’ai pas d’autres termes). Pour avoir été membre une dizaine d’année du Conseil d’administration du Groupement National Pour l’Indemnisation (GNPI), je sais ce qu’il en est de vos promesses. 20 %, c’est à peu près l’indemnisation à laquelle nous avons eu droit, quand le moindre incident donne droit à réparation. Pourtant, il nous a été dit que la décolonisation avait été faite dans l’intérêt de la France !
En conclusion, vous raclez les fonds de tiroirs en nous démarchant, alors que nous sommes en voie de disparition. Qui plus est par un tract bâclé. Il faut que vous soyez inquiets !
Être insultés, nous y sommes habitués. Que ce soit « En Marche » n’y change rien. Depuis longtemps, avec De Gaulle, les Gaullistes, la Gauche, les Médias, l’Enseignement, les livres dits d’Histoire nous l’avons vécu. Nous avons subi les insultes, y compris sur nos Anciens, les falsifications de notre Histoire, la Désinformation, le Révisionnisme.
Enfin, pour parler d’aujourd’hui, vous êtes responsables de l’immigration massive, de ce que certains appellent « l’Invasion » ou « le Grand remplacement ». Elle n’est que l’expression de la volonté de ceux qui dirigent le Monde, non pas les Politiques qui ne sont que les exécutants, mais la Finance mondiale, les multinationales, les grandes banques, les fonds de pension US, les hedges funds, dont Soros, les fonds souverains, etc. Nos populations devenant âgées (Europe, USA, Japon et même la Chine pour cause d’enfant unique), elles sont moins consommatrices, moins investisseuses, prenant moins de risques. Pour les dirigeants économiques cités, il faut des Consommateurs, plus besoin de bras (la moitié des gens en âge de travailler seront bientôt au chômage, d’où l’idée du revenu universel par peur des émeutes et du Populisme). Nos nouveaux arrivants n’ont pas les moyens de consommer ? Si, en prélevant par toujours plus d’impôts et cotisations sociales sur les présents.
Aussi, vous n’aurez pas plus ma voix de Père que celle de Français d’Algérie. Salutations distinguées.
Jean-Pierre Rondeau
Président de DÉPATRIÉS
Président d’Honneur d’ALLO (Anciens du Lycée Lamoricière d’Oran)
Délégué Ile de France de VÉRITAS
Adresse courriel perso: jprondeau@orange.fr
P.S. : Monsieur Baroin, j’ai connu votre père. Il m’a même proposé une direction dans une des petites banques de son groupe. C’était un soir de la Saint Jean à Nogent-sur-Seine, il y a une trentaine d’années. Il était entouré de pas mal d’anciens de l’OAS ou de Harkis. Il employait certains, y compris pour la sécurité de son entreprise. L’ancien Grand Maître avait été chargé par le Gouvernement Pompidou de négocier l’Amnistie en 1968 avec nos amis réfugiés en Espagne. En contrepartie, « l’OAS » rentrait. La panique de Mai 68 était telle que c’était la seule force imaginée pour résister à la prise de Pouvoir par les communistes. Tout en nous traitant en amis, votre père n’avait peut-être pas adhéré à notre Combat et était certainement resté gaulliste, mais lui « il nous avait compris. »
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Philippe Randa,
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