Le roi de Gand
On donne d’ordinaire pour cause principale à la guerre de Cent Ans les prétentions d’Edouard III d’Angleterre à la couronne de France. Mais Philippe VI de Valois monta sur le trône en 1328 et la guerre ne commença qu’en 1337.
Au cours de ces neuf années, Edouard III n’avait pas fait valoir ses prétentions. Il fit certes quelques difficultés pour rendre hommage au nouveau roi, mais, dès 1329, il accepta de prêter l’hommage simple, et l’hommage lige en 1331. Ces hésitations se comprennent, car le roi de France était un suzerain insatiable. Charles IV avait confisqué l’Aquitaine par deux fois ; il l’avait restituée une première fois en 1325, et de nouveau en 1327, en imposant chaque fois des conditions très défavorables au roi d’Angleterre. Or, cette province est la plus riche des possessions du roi d’Angleterre.
Mais il y a aussi la Flandre. Les villes y ont obtenu des franchises et résistent à l’autorité du comte de Flandre, soutenu par le roi de France son suzerain, esclave scrupuleux du devoir quand il s’agit de faire main basse sur l’argent de ses sujets ! Convoitise d’autant plus vive que les échanges avec le Milanais se font de plus en plus par la mer, ce qui entraîne le déclin des foires de Champagne. Or, les drapiers flamands sont le principal débouché de la laine anglaise. Et ils en sont dépendants.
En 1325, excédée par le poids des impôts, la ville de Bruges enferma le comte de Flandre dans la halle aux épices. Le premier exploit de Philippe VI fut d’écraser cette révolte avec brutalité après la victoire de Cassel. Or, la prospérité comme l’autonomie des villes de Flandre sont un sujet majeur pour l’Angleterre. Que la côte de la Manche tout entière se trouve sous la domination d’un roi aussi envahissant que le roi de France, c’est la menace pour elle de se trouver coupée du continent. Elle soutint donc les villes de Flandre. Mais, en 1336, Edouard III entreprit d’établir une industrie du drap en Angleterre même, et interdit l’exportation de la laine. Catastrophe pour les drapiers flamands ! La ville de Gand lui dépêcha un ambassadeur, Jacob van Artevelde, et, contre la levée de cette interdiction, promit de le reconnaître comme roi de France.
Retournons en Aquitaine, dont Philippe VI, justement, fit prononcer par le parlement la confiscation en 1337. Le prétexte ? Edouard III a donné asile à Robert d’Artois, son ennemi mortel (et aussi son beau-frère). Les intérêts de l’Angleterre étaient donc menacés des deux côtés. Or, Edouard III, ayant vaincu les Écossais (alliés de la France, soit dit en passant), avait les mains libres. Il se rendit à Gand, où il se proclama roi de France, et les villes flamandes le reconnurent.
Rappelons que les droits d’Edouard III étaient très solides, et l’accession au trône de Philippe de Valois avait été contraire à tous les précédents. Mais les droits dynastiques ne font pas tout. Si les rois de France avaient songé à la prospérité de leurs sujets plutôt qu’à remplir leurs propres coffres, Edouard III et les villes de Flandre seraient restées des vassaux loyaux. Mais, droits dynastiques ou non, ils avaient de sérieuses raisons de se trouver mal de l’abus que le roi de France faisait de sa puissance.
Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.
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