13 février 2022

Thierry Baudet : les mensonges de l’universalisme à propos des frontières.

Par Lionel Baland

Au sein de la troisième et dernière partie de son ouvrage Indispensables frontières, intitulée « La nécessité des frontières » et consacrée au gouvernement, aux mensonges de l’universalisme et au particularisme de la citoyenneté, l’écrivain et dirigeant du parti politique patriotique néerlandais Forum voor Democratie (Forum pour la Démocratie) Thierry Baudet aborde les questions ayant trait aux faux arguments utilisés afin de disqualifier la frontière. Il les intitule les « mensonges de l’universalisme ».

Plus jamais de guerre

Le premier d’entre eux affirme que l’universalisme mettra fin aux conflits armés, alors que le nationalisme a conduit aux deux conflits mondiaux.

L’État-nation aurait mené au nationalisme et le nationalisme à la guerre. Baudet cite le philosophe allemand Karl Jaspers qui a écrit en 1951 que l’État-nation doit être détruit, le président français François Mitterrand déclarant en janvier 1995 au Parlement européen « le nationalisme, c’est la guerre » et le Premier ministre britannique Tony Blair affirmant en 2005 que si l’Europe ne s’étendait plus, notamment vers des pays, comme la Turquie, ne partageant pas un héritage commun, elle « deviendrait plus étriquée et refermée sur elle-même » et plongerait dans « un nationalisme et une xénophobie passéiste ».

Le président allemand du Parlement européen Klaus Hänch a déclaré en 1995 : « Un État ne doit plus jamais être souverain de manière à pouvoir décider librement de faire la guerre ou la paix. »

Le mot d’ordre, en 2007, pour le cinquantième anniversaire de l’Union européenne était « L’Union européenne : cinquante ans de paix ».

L’auteur met en avant le fait que le national-socialisme allemand n’était pas un régime nationaliste, mais impérialiste, et que le fascisme italien avait pour objectif de créer un nouvel Empire romain et que l’Empire japonais avait pour objectif de s’étendre à des territoires peuplés de non-Japonais. Il ajoute que le racialisme a pour vocation de transcender les frontières de l’État-nation et est, par conséquent, internationaliste. Pour les nationalistes, les étrangers sont ceux qui ne détiennent pas la nationalité. Cette conception est donc en opposition aux théories racialistes.

Baudet reconnaît que le nationalisme a été une des causes importantes de la Ire Guerre mondiale, tout en affirmant que la répression des aspirations nationales l’a été tout autant. Il ajoute que le nationalisme n’est devenu belliqueux que lorsqu’il a été confronté militairement à un pouvoir impérial ou quand il s’est transformé en système impérialiste.

Durant le siècle précédant la Ire Guerre mondiale, l’Europe a connu peu de guerres alors que l’Union européenne n’existait pas. Antérieurement, les guerres de Napoléon Ier ont eu pour objectif de diffuser les idées des Lumières et ne sont donc pas le produit du nationalisme.

De plus, durant la Guerre froide, les pays de l’Union européenne ont été en guerre avec l’Union soviétique, ce qui a empêché tout conflit entre États membres de l’Union européenne. Cette dernière n’a pas été responsable de la défense de l’Europe occidentale : l’Otan et les États-Unis ont fait face, avec un armement lourd, aux pays du Pacte de Varsovie.

L’arme nucléaire et les destructions de masse engendrées par les guerres modernes ont rendu le prix d’une guerre directe trop élevé, surtout auprès d’une population prospère disposant d’un taux de natalité bas et qui ne tient pas à voir les bâtiments détruits suite à un conflit être remplacés par des buildings modernes.

Affirmer que l’État-nation conduit à la guerre et que l’Union européenne a amené la paix ne correspond donc pas à la réalité. Baudet ajoute que les seules guerres que les États-nations peuvent conduire sont défensives, car les dirigeants de ces pays n’ont pas intérêt à conquérir des territoires au-delà de ceux de leur nation.

La société universelle

Le supranationalisme et le multiculturalisme sont liés à la notion de contrat social issue des Lumières. Ils présupposent qu’aucune condition de nationalité n’est nécessaire à la participation aux prises de décision et trouvent leur origine « dans l’idée d’une société universelle, d’agents individuels rationnels et abstraits, et de critères “objectifs’’ de justice. » (1)

« La philosophie du contrat social nous apprend donc que l’ordre de la société repose uniquement sur l’intérêt particulier rationnel ; il ne provient ni d’une identité ni d’idéaux partagés, mais d’une rationalité individuelle par laquelle l’homme décide de rejoindre d’autres hommes pour former une société. » (2)

Or, le philosophe conservateur britannique, décédé en 2020, Roger Scruton, que Thierry Baudet a connu, indique que ce contrat social suppose que les personnes qui le « concluent » ont déjà une expérience commune.

Les loyautés multiples

Le troisième mensonge consiste à prétendre que les diverses loyautés ne se heurtent jamais et donc qu’un contrat social universel ne délégitime pas l’État-nation. Cette conception est soutenue par deux arguments : l’identité nationale n’existe pas et revenir en arrière est impossible. De plus, cette conception niant l’identité nationale engendre l’idée que la double nationalité ne pose pas de problèmes à son détenteur, car ce dernier ne serait pas soumis à deux loyautés pouvant être, dans certains cas, antagonistes.

Conclusion de l’ouvrage

L’objectif poursuivi par Thierry Baudet au sein de son ouvrage Indispensables frontières est de montrer que la démocratie représentative et l’état de droit ne peuvent fonctionner qu’à l’intérieur d’un État-nation et que ce dernier est attaqué par le supranationalisme et le multiculturalisme. La réponse à cette agression est la défense de la souveraineté et de l’identité nationale.

Source

Baudet Thierry, Indispensables frontières. Pourquoi le supranationalisme et le multiculturalisme détruisent la démocratie, préface de Pascal Bruckner, Éditions du Toucan, Paris, 2015. (Traduction de : De Aanval op de Natiestaat).

 

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Articles sur Thierry Baudet

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Notes

(1) p. 321.

(2) p. 322.

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