19 février 2017

Réarmement mondial

Par Richard Dessens

 

L’année 2016 a été l’année du réarmement du monde. Tous les pays ont augmenté leurs budgets militaires… sauf la Russie, dont le PIB, dépendant à plus de 25 % d’un gaz et d’un pétrole en forte baisse, est en chute à moins de 1 200 milliards de dollars. Son budget militaire représente plus de 4 % de son PIB déficient, mais baisse à 48 milliards de dollars à la 6e place mondiale, derrière l’Inde !

Ce réarmement généralisé est inquiétant dans un monde où nos élites européennes ne parlent que de paix, de droits de l’homme, de tolérance et de beaux sentiments altruistes, compassionnels et « immigratoires ». D’autant que le Brexit prive l’Europe de 25 % de son budget militaire. Le départ de la Grande Bretagne (3e budget mondial militaire) de l’Europe ramène le budget militaire européen à 160 milliards, derrière les USA (622 milliards – 3,3 % de son PIB – et 40 % du budget militaire mondial) et la Chine (191 milliards et 1,6 % de son PIB).

Après le Brexit, l’UE compte 440 millions d’habitants et un PIB de 15 000 milliards de dollars (USA, 18 800 et Chine 12 000). Mais en termes de défense, l’UE ne représente que 25 % du budget des USA, soit 1,4 % de son PIB contre 3,3 % pour les USA. L’Inde et l’Arabie Saoudite sont 4e et 5e puissances en dépenses militaires.

L’information officielle qui désigne la Russie comme une menace potentielle majeure, est donc loin de la vérité des chiffres qui montrent une montée en puissance de l’Asie (Chine et Inde notamment) et une domination écrasante des USA en la matière. D’ailleurs, les médias mettent maintenant en avant le pouvoir de nuisance, via Internet, de la Russie sur nos élections ! Les missiles d’Internet remplacent les anciens missiles disparus ! Pauvres médias !

L’UE ne pourrait-elle pas se poser la question de son autonomie militaire pour garder son intégrité et protéger les peuples qui la composent encore. Les menaces terroristes, émanant de pays aux budgets militaires insignifiants et dévastés par les politiques catastrophiques américaines et européennes depuis vingt ans, ne sont-elles pas un arbre qui cache une forêt bien plus inquiétante pour notre avenir ? Que des puissances colossales (USA et ses alliés) soient incapables de tarir la source du terrorisme, amène des interrogations sur une véritable volonté politique d’y procéder sérieusement. Que les politiques européennes soient incapables de juguler les extrémismes musulmans de tous ordres sur le sol européen, et encouragent même l’immigration africaine et proche et moyen orientale, cela dépasse encore l’entendement et le bon sens.

N’y a-t-il pas un intérêt à laisser subsister des poignées de terroristes – dûment fichés « S » pour la plupart d’ailleurs – afin de détourner l’attention des Européens des véritables dangers majeurs qui se préparent autour de nous ?

Enjeux économiques d’abord : la ratification du CETA par l’UE fait déjà entrer les USA en Europe, indirectement via le Canada et l’ALENA. Les puissances asiatiques ensuite dont on peut se demander pourquoi leurs réarmements seraient destinés à préserver une paix universelle…

De vastes mouvements migratoires enfin, souhaités idéologiquement par une élite d’intellectuels européens bien-pensants et dominants, et poussés par des politiques détestables occidentales vis-à-vis de l’Afrique et du Moyen-Orient.

L’Europe doit reprendre son destin en mains, quitter l’OTAN et constituer une « communauté européenne de défense » telle que celle prévue en 1953, rejetée par notre Parlement et un Parti Communiste fort, allié à des atlantistes farouches et ne voulant pas fâcher l’OTAN et les USA.

Mais une armée européenne ne peut être que la conséquence d’une politique européenne nouvelle, centrée sur ses seuls intérêts et ceux des peuples européens, consciente de la puissance potentielle qu’elle représenterait, unie. La menace n’est pas encore suffisamment palpable pour susciter l’adhésion à l’idée d’une Europe des peuples et des régions. Le jour venu sera-t-il le jour de trop ?

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Philippe Randa,
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