Brèves d’Europe mi-mars 2017
Union européenne. L’Europe pèse peu sur la situation dans les Balkans. Federica Mogherini en a fait les frais. À Belgrade, elle a été accueillie sous les huées au Parlement. À Sarajevo, comme à Podgorica au Monténégro ou à Skopje en Macédoine, les tenants d’une ligne prorusse font entendre leur voix de plus en plus fort.Que peuvent faire les Européens pour éviter que les Russes n’enfoncent des coins dans les hostilités de plus en criantes entre nationalistes orthodoxes des Balkans et pro-européens dans des pays à forte proportion musulmane (Kosovo, Bosnie, Macédoine) sujets à l’influence de l’Albanie et de la Turquie ?
La crise qui oppose ces dernières semaines Ankara et plusieurs capitales européennes est montée d’un cran ce week-end après que la police néerlandaise a escorté dimanche 12 mars la ministre turque de la Famille, Fatma Betül Kaya, jusqu’à la frontière allemande.
« Des décennies de frontières ouvertes, une immigration de masse, pas d’intégration et la double nationalité, et voilà le résultat », tweetait samedi le député populisteGeert Wilders, en guise de légende à la photo d’une femme voilée prenant un selfie au milieu d’une enfilade de drapeaux turcs devant le consulat à Amsterdam.
Les entreprises privées ont le droit, sous condition, d’interdire le port du voile à leurs salariées. Telle est la réponse donnée par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). La question a été posée par la Cour de cassation française et son équivalente belge à la suite d’une directive européenne.
Les eurodéputés ont appelé la Commission à adopter une législation spécifique sur l’élevage industriel de lapins et demandé la fin progressive des cages. Chaque année, 320 millions de lapins sont élevés pour leur viande en Europe, et 99 % d’entre eux sont en cage.
Espagne. L’ancien président du FMI (2004 à 2007), Rodrigo Rato, est mêlé à une sombre affaire de détournements de fonds lors de son passage à la présidence de la banque Bankia, entre 2010 et 2012 pour un montant de 8 millions €.. Il vient d’être condamné à quatre ans et demi de prison en février 2017 pour les détournements de fonds opérés à Bankia.
Pays-Bas. La tension montre entre la Hollande et la Turquie. L’interdiction faite au ministre des affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu, de venir aux Pays-Bas pour participer à un meeting en faveur d’un référendum pro-Erdogan, a engendré une guerre de mots entre les deux pays.
Recep Tayyip Erdogan, a accusé les Néerlandais d’être des « fascistes » influencés par les « vestiges du nazisme ». Il y a 400 000 Turcs aux Pays-Bas. Que du pain bénit pour le député Geert Wilders qui a promis d’éradiquer l’islam dans son pays.
Avec quelque 28 formations politiques, le menu idéologique proposé aux 13 millions d’électeurs néerlandais relève de l’éclectisme et de la caricature, voire de la bouffonnerie. Deux partis nouvellement créés visent, de leur côté, à canaliser le vote des électeurs issus de minorités ethniques. Les autres prônent la défense des seniors, de la religion, de la protection de la vie privée, etc.
Le Parti populaire libéral et démocrate (VVD, droite) du Premier ministre Mark Rutte, a emporté haut la main, mercredi 15 mars, les élections législatives aux Pays-Bas, restant le premier parti à la Chambre basse avec 32 sièges sur 150. Il avait jusque-là une quarantaine de sièges.
Le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders n’en a pas moins connu une progression : obtenant 20 sièges, il en gagne 5. Les Néerlandais se sont massivement rendus aux urnes. Le taux de participation est estimé à 81 %, contre 74,6 % lors de la dernière élection en 2012.
Suède. Un rapport commandé par une agence du ministère de la Défense de la Suède met en garde contre l’objectif des Frères musulmans de construire une société « parallèle » dans le pays, grâce à la culture de « tolérance » qui a cours en Suède.
Le rapport officiel, remis à l’agence de protection civile MSB, est étonnant de franchise. Il accuse les Frères musulmans d’infiltrer des organisations et des partis politiques pour parvenir à leurs fins. Le rapporteur principal, Magnus Norell, et ses coauteurs n’hésitent même pas à dénoncer les « élites politiques » coupables selon eux d’avoir imposé une doctrine du multiculturalisme.
Islande. Le Premier ministre vient d’annoncer que le Parlement de Reykjavik allait obliger les entreprises de plus de 25 salariés à fournir tous les trois ans la preuve que les salariés hommes et femmes, à compétences égales, sont rétribués à égalité.
Hongrie. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé mardi que la Hongrie avait illégalement détenu deux demandeurs d’asile bangladais dans une zone de transit sans leur offrir ni voie de recours ni examen individuel de leur demande d’asile. Viktor Oban s’en tape…
Russie. Les deux navires Mistral que l’on a vendus aux Égyptiens seront équipés d’hélicoptères russes Kamov Ka-52 qui se sont montrés très efficaces en Syrie notamment.
C’est le 15 mars 1917 que Nicolas II a abdiqué. Mais la commémoration de cet événement n’a pas eu lieu. Logique. Depuis dix-sept ans, le chef du Kremlin a bâti son pouvoir non sur la réconciliation des « blancs » et des « rouges », mais sur la restauration d’un empire, et ce qu’il déteste par-dessus tout, c’est l’évocation du mot « révolution ». Résultat, la plupart des initiatives pour le centenaire de la révolution sont privées.
Biélorussie. Au pays d’Alexandre Loukachenko il ne fait pas bon manifester. Mais depuis la mi-février, des milliers de personnes descendent régulièrement dans la rue, à travers tout le pays, pour crier leur colère contre le « décret numéro 3 ».
Officiellement, le pouvoir cherche à lutter contre « l’assistanat social », en obligeant ceux qui travaillent moins de six mois par an à payer l’équivalent de 200 € annuels pour compenser les dépenses sociales de l’État. Mais cette taxe est perçue comme visant les plus vulnérables. Écraser la contestation remettrait en cause les avancées dans les relations avec l’Union européenne, avec laquelle Minsk a engagé un rapprochement tactique depuis 2014.
Ukraine. Kiev a annoncé, mercredi 15 mars, avoir suspendu le transport de toute marchandise avec les territoires séparatistes du Donbass. Cette décision « temporaire », prise pour satisfaire les nationalistes, constitue aussi une riposte à la saisie par les rebelles des entreprises ukrainiennes situées dans leurs bastions.
Serbie. Le gouvernement serbe gère dix-sept camps, où sont actuellement hébergés près de 7 700 migrants. En entrant dans un camp, l’exilé bénéficie d’un lit et de nourriture. Il peut aussi s’inscrire sur une liste pour passer officiellement en Hongrie, mais seules dix personnes y sont autorisées chaque jour.
Bulgarie. 10 000 migrants seraient piégés en Bulgarie, obligés de demander l’asile parce qu’ils ont été interpellés. Ils sont d’abord enfermés pendant deux à trois semaines avant d’attendre l’étude de leur dossier dans un centre ouvert. La plupart repartent avant la réponse.
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.