Brèves d’Europe début avril 2017
Union européenne. L’Union européenne a fêté les 60 ans du traité de Rome. Le texte signé par les 27 est le fruit d’un habile compromis sur la question d’une Europe à plusieurs vitesses, concept exaspérant la Pologne qui y voyait le projet masqué d’une marginalisation des « nouveaux membres » de l’Union.La déclaration finale souligne la possibilité d’avancer à des « rythmes » et une « intensité » différents, mais toujours dans la même direction. Un affichage d’unité bienvenu, mais insuffisant pour faire oublier la réalité des divergences sur tous les grands sujets (économie, monnaie, migrations, notamment). Pendant ce temps, les manifestants défilaient dans Rome.
Les chefs de gouvernement des pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie) ont dénoncé mardi 28 mars « le chantage » et « le diktat » européens à leur égard concernant la politique migratoire commune.
Réunis à Varsovie, les Premier ministres des quatre pays qui refusent les quotas obligatoires de répartition des immigrés entre les pays de l’UE, ont fermement manifesté leur désaccord à l’idée de lier la distribution des fonds européens à l’adhésion à la politique migratoire commune.
« Le groupe de Visegrad, Pologne comprise, n’acceptera jamais ce chantage, ni qu’on lui dicte des conditions. Nous disons clairement que la politique migratoire suivie jusqu’à présent par l’UE n’a pas fait ses preuves et il faut en tirer des leçons », a insisté Mme Szydlo (Pologne).
Viktor Orban (Hongrie) a vanté à cette occasion les mesures prises par son pays pour barrer la route aux immigrés : les clôtures construites à la frontière serbo-hongroise et la loi controversée qui prévoit la détention systématique des migrants.
Vatican. L’Europe doit « retrouver la solidarité », « plus efficace antidote contre les populismes », si elle ne veut pas mourir, a averti le pape François, vendredi 24 mars, tandis qu’il recevait au Vatican les représentants de l’Union européenne. Il n’a rien compris ce pape progressiste, l’Europe n’est pas une poubelle raciale comme son Église.
Angleterre. Après l’accord des Lords, le Premier ministre britannique a annoncé que la reine Elizabeth apposerait sa signature – « dans les prochains jours » – à la loi autorisant l’ouverture des négociations relatives à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
La Reine ne pouvait que signer l’accord. Il n’en allait pas de même avec la Chambre des lords. Or, malgré l’abstention de certains, Theresa May a obtenu leur soutien, 274 pour quand 118 s’y opposaient.
Dimanche 26 mars, des dizaines de milliers de Britanniques ont proclamé leur attachement au continent et à l’UE tout en vouant aux gémonies le « hard Brexit » prôné par la première ministre, Theresa May.
Comme si l’équation du Brexit n’était pas déjà assez complexe, les inconnues de l’Écosse et de l’Irlande du Nord viennent encore la compliquer. Les deux régions ont voté majoritairement pour rester dans l’Union européenne (UE) – respectivement à 62 % et 55,8 % – et rechignent à se faire forcer la main par les Anglais.
Portugal. Le Portugal va rétablir temporairement les contrôles aux frontières pendant la visite du pape François au sanctuaire de Fatima les 12 et 13 mai lors des commémorations du centenaire des « apparitions de la Vierge Marie », a annoncé le gouvernement. 500 000 pèlerins sont attendus.
Autriche. Elle va demander à être exemptée de l’accueil de migrants dans le cadre de la répartition des réfugiés entre les pays de l’Union européenne, a annoncé le chancelier autrichien, Christian Kern, à l’issue d’un Conseil des ministres.
Allemagne. Le parti conservateur d’Angela Merkel a remporté dimanche une élection régionale en Sarre avec au moins 40 % des voix. Un revers pour Martin Schulz et son parti social-démocrate.
Hongrie. Le gouvernement hongrois, dirigé par Viktor Orban, a présenté un projet de loi qui pourrait entraîner la fermeture de l’une des institutions universitaires les plus emblématiques du pays, l’Université d’Europe centrale (CEU en anglais). Celle-ci a été fondée par le milliardaire américain George Soros.
Depuis plusieurs mois, M. Orban a intensifié son offensive contre George Soros, qu’il accuse de financer l’opposition. Parmi ses cibles figurent notamment les ONG de défense des libertés ou de protection des demandeurs d’asile, dont beaucoup sont en partie subventionnées par la célèbre fondation du milliardaire, l’Open Society Foundations (OSF). Cet Orban est vraiment très bien.
Russie. Une opposition substantielle s’oppose toujours à Poutine comme en témoignent ces manifestations qui ont eu lieu à Moscou (1000 personnes) et dans plusieurs villes du pays dimanche 26 mars. Leur leader, Alexeï Navalny a été interpellé. Le quotidien Le Monde s’en est ému, évidemment.
Poutine entend bien valoriser les ressources de l’Arctique. Près de 70 % des réserves de gaz arctique se trouvent sous juridiction nationale russe. La région dans son ensemble abriterait 30 % des réserves mondiales de gaz et 13 % des réserves de pétrole, ce qui suscite la convoitise des pays.
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Philippe Randa,
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