Références européennes…

L’Europe ! L’Europe ! L’Europe ! Argument référentiel absolu des dirigeants macroniens. Européisme et alignement sur toutes les mesures économiques et sociales des technocrates des grandes puissances financières de l’UE.

Ainsi dans toute l’Europe l’âge de la retraite va de 65 à 70 ans et encore on prédit que cela va augmenter… pour le plus grand bien des peuples à la longévité infinie et heureuse. Donc la France doit faire « comme les autres », sans égard aux spécificités sociales et économiques françaises. Par exemple les 9 % de chômeurs français ? Fatalité qui n’est plus une priorité depuis le catastrophique Hollande. Il suffirait d’un million de chômeurs en moins pour renflouer les caisses de retraite actuelles. Mais M. Macron s’est résigné à une situation de chômage endémique à epsilon près.

Ensuite, le raisonnement du gouvernement français est ubuesque et il n’est même pas besoin de rentrer dans d’autres détails techniques pour apporter la preuve absolue de la manipulation honteuse utilisée par MM Macron, Philippe et consorts. En effet, on nous martèle deux raisonnements inouïs.

Le premier est qu’il faut supprimer les régimes spéciaux pour des questions financières et d’égalité. Or, les fameux 42 régimes spéciaux ne concernent que 2,5% des Français ! Les 97,5% restants ne sont pas concernés et leur coût financier est de l’ordre de 7 milliards…sur 325 milliards de retraites, soit un peu plus de 2% du budget des retraites. De qui se moque-t-on pour utiliser un tel argument très marginal pour réformer la vie de 97,5% des Français ? D’autant que les fameux régimes spéciaux ont déjà été largement écornés et réduits, voire supprimés déjà à compter du 1^er janvier 2020 pour les nouveaux embauchés de la SNCF. Mais de cela on ne parle surtout pas. Autre volet de l’argument : l’égalité. Sacro-sainte égalité dont on sait depuis Tocqueville qu’elle est l’obsession des Français, couplée avec la jalousie qui l’accompagne.

Tocqueville affirmait que les Français sont prêts à tout sacrifier, y compris leur liberté, pour satisfaire leur jalousie égalitaire. Eh bien c’est fait ! MM Macron et Philippe ont parfaitement utilisé ce ressort mortifère en passant par le microproblème qui concerne 2,5% des Français (et encore comme on vient de le voir) pour en faire un cheval de bataille égalitariste. Et ça va marcher assurément.

Le second argument consiste à expliquer que le nouveau système est bien meilleur que l’actuel, beaucoup plus satisfaisant pour les Français et bien sûr…beaucoup plus égalitaire (2^e couche pour la corde sensible française) car « universel » !

Le gouvernement avance des « améliorations très importantes » : femmes, minimum contributif à 1000 euros (au lieu de 975, quel progrès !) notamment. Comme d’habitude, et même démarche que pour les régimes spéciaux, on met en avant des « réformes bénéfiques » qui concernent quelques dizaines de milliers de Français en en faisant comme une généralité extraordinaire. Sens de la communication et de la dialectique poussées à l’extrême. Mais ça marche encore ! Bref, le nouveau système est une aubaine pour tous les futurs retraités grâce au magique et simplissime « système à points »… qui ne fera qu’aggraver la situation des retraités Français dont on calculera la pension sur 42 ans (ou 44 ans plus probablement) au lieu des 25 actuels. Bien joué, M. Philippe. Mais quelle crédulité béate des Français.

Mais le pire de ces arguments pour des lendemains qui chantent (au prix d’un « tout petit peu » de travail en plus…) est que le gouvernement promet que les Français nés avant 1975, 1980 ou 1985 (nouvelle usine à gaz) ne seront pas « touchés » par le nouveau système. Ouf !

Mais alors, si le nouveau système est tellement meilleur (garantie des retraites, égalité, universalisme, mots magiques, etc.…) pourquoi ne pas en faire profiter les Français tout de suite, dès l’an prochain ? Pourquoi priver la moitié ou les deux tiers des Français de la nouvelle merveille macronienne ? Et pas un syndicat ne dénonce ces incongruités, suffisantes en elles-mêmes pour discréditer la réforme. C’est à n’y plus rien comprendre ! C’est totalement incohérent.

Ou bien, c’est que le nouveau système est vraiment catastrophique pour les Français. Le mensonge gouvernemental est énorme, mais plus c’est gros, plus ça passe dit-on. Au nom d’une égalité trompeuse, travestie, flagornante dont les Français raffolent. Tant pis pour eux. Au nom aussi d’un alignement européen sur les diktats européo-mondialistes de la grande finance amie de M. Macron. Avec un aplomb et une suffisance inouïs. Juste un mot pour le « moraliste » M. Philippe qui n’en rate décidément pas une : après les 80km/h, les retraites. Il monte en gamme pour assouvir ses fantasmes.

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