Good Bye England !
par Olivier Frèrejacques.
Good Bye England ! C’est le grand jour pour les Britanniques, le Premier ministre Theresa May a déclenché l’article 50 du traité de Lisbonne. Un article qui prévoit la sortie d’un État membre de l’Union Européenne. Explications.
Cette sortie de l’UE avec l’utilisation de l’article 50 a été rendue possible grâce au référendum de juin 2016. Une sortie de l’espace bruxellois qui ne devrait pas poser de problème économique au royaume mais qui pourrait paradoxalement lui coûter cher en termes de souveraineté… Good Bye England ! Ça y est, c’est le début de la fin du Royaume-Uni dans l’Union Européenne. Un processus lancé depuis le référendum du 23 juin 2016. Une victoire donc pour les partisans du Brexit et pour les eurosceptiques en général. Une victoire certes mais une victoire qui aura divisé le Royaume…
Les divisions sont donc multiples. En Angleterre entre Londres, centre du pouvoir et de la finance, et le reste du pays. Mais aussi et surtout entre les différentes entités territoriales du Royaume ! Si le Pays de Galles ne pose pas de problème, l’Irlande du Nord, en proie à une crise institutionnelle pourrait être une épine dans le pied londonien. En effet, unionistes et nationalistes n’arrivent pas à trouver d’accord à une coalition et le Sinn Fein, parti des nationalistes de gauche, favorables à une réunification avec la République d’Irlande, trouve dans le Brexit une opportunité de faire valoir ses velléités d’indépendance vis-à-vis de la couronne ! La situation est encore plus chaude en Ecosse où le Parlement s’est prononcé en faveur d’un nouveau référendum d’indépendance.
Le premier ministre écossais Nicola Sturgeon pourrait bien être le grand artisan de l’émancipation de son pays. Egalement à la tête du Parti national écossais, nationaliste de gauche, elle pourrait réaliser la séparation que son parti rêve de réaliser depuis plus de 80 ans.
Londres est désormais lancé dans une phase de négociation de deux ans. Entrée dans la Communauté Européenne en 1973, les britanniques ne se sont jamais vraiment fondus dans la masse bruxelloise. Disposant de nombreuses dérogations sur la contribution au budget, la coopération administrative policière et judiciaire, la charte des droits fondamentaux, la législation sociale et l’Espace Schengen. En outre, le Royaume-Unis a obtenu une exemption d’intégration à l’Union Economique et Monétaire lors de la conclusion du traité de Maastricht.
En réalité le Royaume-Unis et l’Union Européenne étaient en situation de quasi divorce permanent, séparation de corps oblige… Paroxysme du paradoxe, le Royaume-Unis en récupérant sa pleine souveraineté politique vis-à-vis de Bruxelles est en passe de perdre sa souveraineté territoriale avec les cas écossais et peut être nord-irlandais. Parmi les questions à régler lors de ces deux années de négociations, la question du statut des personnes sera en première ligne avec la situation des citoyens britanniques européens, viendra ensuite le règlement des questions financières et fiscales…
Une chose est sûre, la sortie britannique de l’Union Européenne est incomparable avec un éventuel Frexit, une sortie française de l’UE. Theresa May, grande prêtresse de l’indépendance britannique est une ultra-libérale-souverainiste, un profil politique inexistant en France. De plus, son pays n’avait finalement qu’un pied dans l’UE…
Source : TVLIbertés (Journal du mercredi 29 mars 2017).
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