9 juillet 2023

Les contes anciens relookés

Par Jill-Manon Bordellay

Peuplant notre imaginaire depuis la nuit des temps, le conte est un genre indémodable. Il conserve une place importante dans l’imaginaire contemporain notamment dans la culture enfantine, mais pas seulement.

Les contes vivent et au gré du temps, ils  évoluent en fonction des valeurs des sociétés qui les accueillent. Les histoires sont interprétées de façon nouvelle et s’imprègnent beaucoup de la société dans laquelle elles sont racontées.

L’histoire de Cendrillon proviendrait de l’Antiquité, c’est l’histoire d’une jeune esclave grecque à qui on aurait volé les chaussures et dont le pharaon à qui on les aurait remises, aurait décidé d’épouser la jeune fille à qui elles appartenaient.

On compte une cinquantaine de versions orales de cette histoire. Autant dire que de bouche à oreille, la transmission a été plurielle. Les contes se transforment au fil du temps, nourris d’influences multiples, revivifiés par la mémoire et travaillés par l’imaginaire des conteurs. Ils se réécrivent, se modernisent constamment, s’adaptant aux cultures dans lesquelles ils existent. Cette survivance du conte oblige à nous interroger sur la transmission puisqu’elle voyage à travers les siècles par des voix multiples qui se succèdent. Les contes gardent ainsi toute leur vie, ils survivent au final, on peut les considérer comme « immortels ». Cette immortalité est celle du patrimoine, mais également celle de l’imaginaire.

Les supports sont divers : oraux, écrits, cinématographiques et ont une influence considérable sur la pérennité et la postérité de leur diffusion.

Comme Charles Perrault (1628-1703), les frères Grimm – Jacob (1785-1863) et Wilhelm Carl (1786-1859) et Hans Christian Andersen ( 1805-1875) ont su remodeler le matériau des contes pour les adapter à leur époque.

Désormais avec l’évolution des sociétés, les contes s’adaptant aux valeurs vont mettre en scène un prince amoureux d’un autre prince ou une princesse épousant une fée et allant chercher des graines dans un magasin pour avoir des enfants. Il y a bien subversion des valeurs afin d’offrir une œuvre nouvelle et originale. Ces contes exigent une réécriture et une réinterprétation.

En ce qui concerne le conte de Cendrillon, de nouvelles versions ont désormais préféré non pas la perte de la chaussure, mais celle d’un cellulaire, de lunettes. La fée peut être à moitié sourde et ne pas entendre le souhait de la jeune fille au point de lui mettre un habit de couleur jaune éclatant parfait pour la pêche. La fée peut aussi par mégarde transformer le prince en un gros singe poilu. Cette polysémie inattendue par les puristes peut conduire à de nombreuses résistances émanant de réseaux sociaux.

On a pu noter l’interprétation originale du conte Peau d’âne de Christine Angot (1959-) . Il est vrai que le père de la jeune princesse a un désir incestueux puisqu’il désire épouser sa fille. Mais l’histoire indique que la  princesse fuit  son père, couverte de la peau d’un âne pour ne pas être reconnue.  Christine Angot réécrit  Peau d’âne en relatant que la jeune fille reçoit un T-shirt peau de pêche qui ne lui convient pas. Après le viol, elle cache en elle le secret du traumatisme. L’auteur souligne que l’habit et le viol se conjuguent comme une seconde peau. On perçoit un jeu subtil de correspondances entre le vêtement et ce qu’il représente symboliquement. La peau de la princesse est une peau étrangère et qu’elle ressent comme une salissure, une peau sale comme celle d’un âne. La jeune Peau d’Âne, mal dans sa peau, est en quête du vêtement idéal, comme si un habit pouvait lui permettre une transformation d’elle-même.

L’auteur pour ne pas nommer l’acte de viol, choisit d’utiliser un détour elliptique, la métaphore « ce vêtement” » pour qualifier l’inceste, elle exprime de façon subtile le tabou et permet d’en parler de façon plus libre. Cette histoire devient en quelque sorte une allégorie autobiographique dans laquelle l’auteur cherche à explorer les méandres de sa personnalité. Peut-on dire alors que tout conteur relate son autobiographie ? Ce qui voudrait dire que depuis la nuit des temps, les histoires sont les mêmes, sont superposables, mais que  les valeurs sociétales  changent et que ce  qui était caché et inacceptable autrefois devient manifeste et entendu désormais librement.

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