17 juillet 2025

Les Balkans, ventre mou et poudrière de l’Europe

Par Daniel Cadet

Les Balkans sont toujours la poudrière de l’Europe, il faut en connaître l’historique pour comprendre.

Demeurés pendant plusieurs siècles sous le joug ottoman, objet des ambitions concurrentes de la puissance russe, de l’Empire des Habsbourg, la péninsule balkanique a connu une histoire à la fois tragique et compliquée. Les luttes pour l’indépendance, les rivalités opposant les jeunes nations libérées de la domination turque, l’épreuve de la Ire Guerre mondiale, l’échec d’une Yougoslavie sous hégémonie serbe, les agressions italiennes et allemande, les combats contre l’occupant allemand, les affrontements féroces qui opposèrent les Tchetnicks serbes de Mihailovic aux partisans de Tito, et les uns et les autres aux Oustachis croates ou aux musulmans ralliés au IIIe Reich, tout cela tisse le drame d’un passé sanglant que la stabilisation intervenue dans le contexte de la guerre froide n’a fait qu’apaiser provisoirement.

Dès 1990, l’éclatement de la Yougoslavie ouvre un nouveau chapitre tout aussi douloureux dont la Serbie est la principale victime et la puissance américaine le principal tireur de ficelle. Les États-Unis et l’Union Européenne qui lui est arrimé, ont détruit un modèle qui, à la chute du bloc soviétique, représente une troisième voie (Tito est l’initiateur du bloc des « non-alignés »). Un modèle ni libéral, ni communiste, mâtiné d’efficacité capitaliste et d’avancées sociales, pouvant faire de l’ombre aux États-Unis et aux Russes.

À partir de 1992, alors que les Russes se débattent dans les turpitudes de la transition économique due à l’implosion de l’URSS, Bill Clinton, président des États-Unis et son équipe élaborent une stratégie qui progressivement imposera un morcellement d’une Yougoslavie de 24 millions d’habitants constituant jusqu’alors l’élément principal des Balkans.

Les Américains arment les Croates pour chasser les Serbes et créer un nouvel État, la Croatie, qui sera intégré à terme à l’Union Européenne.

Des troubles éclatent en Bosnie, les Américains soutiennent et arment les musulmans, toujours contre les Serbes (plus de 100 000 morts rien que dans ce conflit interne à la Bosnie-Herzégovine entre 1992 et 1995, avec des images restées dans les mémoires de Sarajevo et du pont de Mostar sous les obus).

Quant au Kosovo, dès 1997 les États-Unis décident d’armer le groupe maoïste ultra-violent UCK fondé en 1993 grâce au soutien de la diaspora albanaise en Europe. Lorsqu’en 1999 l’OTAN décide de bombarder la Serbie, l’UCK en profite pour investir tout le territoire du Kosovo, que les Américains désirent « contrôler », construisant la base fortifiée de Bondtseel, qui devient la plus grande base américaine dans l’Europe du sud-est (7000 hommes) et qui va compléter les quatre bases en Roumanie et deux en Bulgarie.

Les États-Unis ne sont pas la seule puissance présente sur l’échiquier balkanique. Les Allemands jouent un rôle important depuis vingt ans, dans leur logique d’expansion commerciale vers le Proche Orient et vers les sources d’approvisionnement en hydrocarbures.

Soulignons aussi le rôle des ONG, en particulier « Médecins du Monde » fondé par Bernard Kouchner, devenu à l’époque ministre de la Santé, puis haut-commissaire au Kossovo, qui fait par exemple poser des affiches dans toute la France assimilant les Serbes aux nazis. On y voyait derrière des barbelés des réfugiés supposés être des bosniaques (musulmans) dans un camp de concentration serbe, ceux-ci étant accusés d’exécutions de masse. Ces allégations sont d’énormes mensonges et la photo de l’affiche a en fait été prise dans un camp de transit, et le personnage famélique un jeune Serbe atteint de tuberculose. Mais cette campagne de désinformation sera payante et les Serbes désormais assimilés aux bourreaux.

Le processus d’éclatement de l’ancienne Yougoslavie, qui a déjà donné naissance à sept États, ne semble pas achevé. Dans un proche avenir, il est probable que ces fragiles États mis en place par l’hyper puissance américaine et ses alliés, soient voués à d’autres éclatements et recompositions sur des bases ethniques. Il en est ainsi du Kosovo dont l’indépendance a été auto-proclamée en 2008, sous « protection américaine », mais dirigé par un régime mafieux, qui pourrait bénéficier de l’éclatement de la Macédoine et du Monténégro.

La création artificielle par les « accords » de Dayton en 1995, de la Bosnie-Herzégovine, elle-même divisée en deux entités vit une existence précaire. L’entité Croato-musulmane pourrait elle aussi éclater.

La Serbie, après avoir été amputée du Kosovo qui était pourtant son berceau, pourrait perdre le Sandjak à majorité musulmane. Quid enfin de la Voïvodine ? 

Dans toutes ces régions où les États-Unis ont étendu leur emprise, les mouvements islamistes se sont développés, armés et entraînés par la CIA, sans parler du soutien financier de l’Arabie Saoudite qui a implanté notamment dans toute la Bosnie et le Kosovo des mosquées et madrasas Wahhabites.

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