Zoothérapie qu’en est-elle ?
Toiletter un chien, caresser un chat ou encore monter un cheval, c’est ce que propose la zoothérapie pour soigner des troubles cognitifs, psychologiques et physiques.
La zoothérapie est une thérapie assistée par un animal, elle vise à maintenir ou à améliorer la santé des personnes souffrant de divers troubles physiques, cognitifs, psychologiques ou sociaux.
Pourtant la médiation animale n’est pas une médecine et ne remplace d’aucune manière une prise en charge d’un patient par un professionnel de la santé. Toutefois, la zoothérapie est une thérapie comportementale complémentaire qui peut aider à soigner ou à améliorer la prise en charge des troubles comportementaux par l’intermédiaire d’animaux.
On peut distinguer la zoothérapie des activités assistées par l’animal (AAA) qui sont destinées à motiver, éduquer ou divertir des personnes. Contrairement à la zoothérapie, les AAA pratiquées dans divers contextes – scolaire, carcéral –n’ont pas de visées thérapeutiques même si elles sont bénéfiques pour la santé. Selon plusieurs études, le pouvoir thérapeutique de la zoothérapie découle de la relation humain-animal contribuant à augmenter l’estime de soi et à combler une part de nos besoins psychologiques et émotionnels, comme ceux de se sentir aimé “inconditionnellement”, de se sentir utile.
En zoothérapie, on utilise très souvent le chien à cause de sa nature obéissante. Toutefois, on peut tout aussi bien regarder nager un poisson rouge, caresser un chat, ou encore les animaux de la ferme. Il semble que le seul fait d’être en contact avec un animal ou même de simplement observer un poisson rouge dans un aquarium ait un effet apaisant et réconfortant. On a noté des effets positifs sur le système cardiovasculaire, une réduction du stress, de la pression artérielle et du rythme cardiaque et une amélioration de l’humeur.
C’est au milieu du XVIIIe siècle que les prémisses de l’animal médiateur se font connaître. L’Anglais William Tuke (1732-1822) philanthrope, confia des lapins et des poules aux malades mentaux afin de réduire le désordre de ces patients. Les malades se sont immédiatement sentis responsables de ces animaux et d’eux-mêmes .Il fonda alors dans la ville d’York, l’Institut « York Retreat » en 1796.
Florence Nightingale (1820-1910) fut l’une des pionnières dans l’emploi d’animaux pour améliorer la qualité de vie des patients. Durant la guerre de Crimée (1854-1856), elle gardait une tortue à l’hôpital parce qu’elle savait, pour avoir observé le comportement des animaux depuis sa tendre enfance, que ceux-ci avaient le pouvoir de réconforter les gens et de diminuer leur anxiété.
Sa contribution a été reconnue par le psychiatre américain Boris Levinson (1907-1984), que l’on considère comme le fondateur de la zoothérapie. Au cours des années 1950, il fut l’un des premiers à rapporter le bien-fondé de l’utilisation d’animaux de compagnie dans le traitement des troubles psychiatriques. En recevant en consultation un enfant autiste, le regard perdu et complètement mutique ; accompagné de ses parents très anxieux dans son cabinet. Ce jour-là, Jingles, le chien de Boris, est présent. Jingles s’approche alors de Johnny, et l’enfant se met soudain à le caresser en souriant.
Sigmund Freud (1856-1939) publie que « les enfants n’ont aucun scrupule à considérer les animaux comme leurs semblables à part entière. Ils se sentent davantage apparentés aux animaux qu’à leurs parents, qui peuvent bien être une énigme pour eux. Dans un premier temps, la ressemblance est du côté de l’animal, la différence du côté de l’adulte. »
Jean-Yves Gauchet, vétérinaire et père de la ronronthérapie en France écrit : « Quand l’organisme lutte contre des situations pénibles, comme le stress, le ronronnement du chat émet des vibrations sonores apaisantes et bienfaisantes, un peu comme la musique ». Lorsqu’un chat ronronne à côté de nous, nous ne percevons pas uniquement le ronronnement par nos tympans, mais aussi par des récepteurs sensoriels qui sont des cellules logées dans l’hypoderme et la couche profonde du derme : les capsules de Pacini. Le témoignage de Michèle Bourton, qui a été jetée dans une cave dans son enfance durant des mois, voire des années, a été sauvée par le ronronnement des chats qui passaient par le soupirail afin de se coller à Michèle.
Une étude publiée en mars 2022 dans la revue scientifique Psychological Studies, des chercheurs décrivent des résultats intéressants sur les bienfaits de la médiation animale pour les enfants atteints de troubles du spectre autistique (TSA).
Les thérapeutes et les parents d’enfants autistes ont noté les effets positifs des approches assistées par les animaux, en particulier en ce qui concerne le fonctionnement sensoriel, émotionnel et physique. Toutefois, l’étude identifie que la thérapie assistée par l’animal n’est pas un remède, mais elle peut aider à atténuer certains symptômes associées au trouble de l’ autisme.
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