13 juillet 2023

Émeutes en France… La rencontre entre Boualem Sansal et Florence Bergeaud-Blackler : Islam et islamisme

Par Michel Festivi

Le grand écrivain algérien, Boualem Sansal, qui vient de recevoir le prix Constantinople et qui publie, Gouverner au nom d’Allah, islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe, chez Folio, et Florence Bergeaud-Blackler (FBB), qui vient d’obtenir le prix de la Revue des deux Mondes pour son ouvrage sur le Frérisme et ses réseaux, chez Odile Jacob, que nous avons largement commenté ici, ont été judicieusement réunis par le Figaro Magazine, le 7 juillet 2023 pour un entretien croisé étincelant.

À l’heure où Monsieur Darmanin se refuse à prendre conscience de la réalité des cités de notre pays, confrontées à des bandes qui ne veulent que tout brûler, animées par une haine de la France et de ses institutions, et ce, qu’ils soient « français » ou non, cet entretien est à lire absolument.

Pourtant depuis 1977, douze plans banlieues ont déversé dans « ces territoires perdus de la république » près de 100 milliards d’euros, en pure perte, mais les Français qui travaillent et qui paient des impôts en ont subi de plein fouet les conséquences.

Pour Boualem Sansal : « Ne parler que d’islamisme est une façon de détourner le regard. La civilisation qui s’installe en France, c’est l’islam, l’islamisme n’est pas une civilisation, c’est un mouvement politico-religieux vulgaire, dont l’histoire commence au tout début de l’islam ». Et lorsqu’on lui demande s’il fait une distinction entre islam et islamisme il a cette réponse : « l’islamisme, se veut en quelque sorte l’avant-garde de l’islam, auquel il épargne les considérations prosaïques. »

FBB explicite cette montée de l’islam ou de l’islamisme par « la ruse mobilisée dans toute lutte asymétrique… l’objectif c’est la société islamique. Les Frères européens n’ont pas une préférence pour la guerre ou les moyens coercitifs violents… Les frères peuvent utiliser des moyens beaucoup plus sournois et délétères. »

Décidément nos décideurs publics ont les paupières fermées et les oreilles bouchées par le déni absolu de réalité, mais leurs paroles sont trompeuses et mensongères. Dans un ouvrage de 1995, intitulé Les paupières lourdes, l’historien du communisme Pierre Rigoulot avait expliqué comment et pourquoi l’occident s’était refusé à voir la réalité du goulag, et bien mutatis mutandis, c’est le même phénomène avec l’islam ou l’islamisme, on refuse de voir, on refuse de nommer les choses, à l’image de Monsieur Dupond-Moretti et de ses flyers. Les banlieues mettent le feu au pays et pillent les commerces, mais notre ministre de la Justice se propose de créer des flyers explicatifs sur la responsabilité parentale !

Boualem Sansal qui a vécu en Algérie les années de plomb, où les soldats de l’islam se sont abattus sur ce pays, et qui connaît donc parfaitement le problème nous alerte : « Les propos que j’entends en France me rappellent ceux que nous tenions à Alger lorsque l’islamisme commençait à installer ses bases ». Il décrit très bien la multiplication du port du voile, alors que notamment dans les villes ce port était tombé en désuétude.

Un exemple tout récent, à Mandelieu-la Napoule dans le Var, depuis 12 ans, le maire renouvelle pour l’été, un arrêté municipal qui interdit l’accès aux plages aux personnes qui revêtent des tenues « non respectueuses des règles d’hygiène et de sécurité ». Mais c’était sans compter sur la Ligue des droits de l’homme qui a déféré cet arrêté devant le Juge des référés, qui fort heureusement a rejeté ce recours, mais la LDH a décidé de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État. C’est cette même LDH qui est à l’origine de tous les recours au soutien du port du hijab sur les terrains de sport.

Le maire de cette charmante cité balnéaire a d’ailleurs fort à propos relevé que « par essence les droits de l’homme se conjuguent mal avec l’islam radical ».

Quant à FBB, elle indique indirectement à Monsieur Pap Ndiaye, qui n’ose jamais prononcer le mot « islamisme » et qui a la foi de l’aveugle volontaire chevillé au corps, que l’école et l’université ont été le terrain de prédilection de l’emprise des Frères musulmans. Et elle précise : « Les Frères ont des alliés dans beaucoup de secteurs notamment grâce aux syndicats et aux partis de gauche comme LFI ou EELV, ce que l’on appelle les relais “islamo-gauchistes”. La France Insoumise est allée jusqu’à draguer ouvertement les voix fréristes et le parti est devenu en quelque sorte son obligé, idem pour les élus locaux qui s’engagent dans des deals avec des chefs religieux dont ils auront du mal à sortir. On ne pactise pas avec les Frères sans payer un prix d’entrée ou de sortie… »

Certains maires qui ont vu leurs mairies incendiées devraient y réfléchir.

Pour l’instant, on a le sentiment que toutes ces paroles profondes et justes n’ont aucun effet concret sur notre oligarchie, notre caste politico-médiatique, à de trop rares exceptions près. Et comme l’a titré Mathieu Bock-Côté dans une chronique du 16 juin 2023 au Figaro Vox « Faible avec l’islamisme, fort avec les chrétiens », car ajoute-t-il avec pertinence : « ce n’est pas la religion qui revient, c’est l’islam qui arrive. Ceux qui parlent indistinctement du “phénomène religieux” sous prétexte de ne pas cibler une religion en particulier oublient que toutes les religions ne sont pas interchangeables. »

Comme l’avait déclaré Albert Camus, « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde ». Le peuple doit forcer nos gouvernants à lui donner la parole, c’est plus qu’urgent. À quand un référendum sur l’immigration ? Le résultat serait-il connu d’avance ?

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