Le second tour des élections présidentielles : toujours le même scénario !

Dans son Traité sur la tolérance, Voltaire aurait dit : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. »

Comment alors museler un candidat qui porte un programme et qui a reçu un quart des voix des Français ?

Si le parti de Marine Le Pen est qualifié par toutes les élites politiques et les journalistes d’antirépublicain, alors pourquoi l’a-t-on autorisé à se présenter pour prétendre à la Présidence ? Son programme et les valeurs qu’elle porte sont-ils incompatibles avec ceux de la République ?

Pourquoi alors que Marine Le Pen est entrée en lice pour l’élection présidentielle et a obtenu un quart des voix des Français au premier tour et qu’elle est face au Président sortant pour le second tour arrive un tsunami, une coalition que l’on appelle le Front Républicain qui rassemble tous les partis contre elle ?

Cette démarche est-elle vraiment cohérente ? Pourquoi faire barrage à Marine Le Pen alors que massivement certains partis se sont montrés virulents face à la politique du Président Macron et que ceux-ci sont désormais prêts à voter pour lui au second tour ?

Si le parti de Marine Le Pen est antirépublicain, pourquoi alors son programme est-il présenté au premier tour ? Il repose sur quatre points :

1 – augmenter le pouvoir d’achat ;

2- relancer l’économie et défendre le modèle social de la France ;

3 – rétablir la sécurité et limiter l’immigration ;

4 – faire respecter la France.

Ces valeurs traduisent l’amour préférentiel pour la France, certes, mais sont-elles pour autant antirépublicaines ?

Le fait que Marine Le Pen ait obtenu 23,4 % des voix des Français et parvienne au second tour accrédite son programme auprès d’un quart des électeurs.

Alors pourquoi, ensuite, diaboliser son parti et dire que ce serait un chaos pour la France si elle parvenait à être présidente ?

Alors pourquoi durant cinq ans, le président contesté par un ensemble de Français notamment les gilets jaunes, se trouve désormais soutenu par des partis qui le détestaient afin d’éliminer la candidate du Rassemblement National ?

Est-ce à dire, enfin, que les électeurs de Marine Le Pen sont des égarés, des gens en colère comme on l’entend souvent dire sur les plateaux TV et qu’ils ne savent pas voter ? Sont-ils alors discriminés voire méprisés par les autres électeurs ?

L’autre résultat indiquant que la politique est suspectée d’incohérence c’est le taux d’abstention élevé, lequel est sans doute un marqueur important de l’absence de confiance d’un quart des Français. Ces abstentions relèvent du fait que sur l’échiquier politique tout est déjà joué, peut-être même pipé, et cela finalement avant même que la campagne commence.

Ce qu’il faut retenir de la politique est qu’elle est truffée d’incohérences, notamment, les électeurs mécontents de la politique du président, mais qui s’apprêtent à voter à nouveau pour lui. Il semble alors que la démocratie soit malade ou du moins fragilisée par nombre d’incohérences.

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