18 novembre 2021

Conseil de l’Europe : la 5e Colonne

Par Richard Dessens

Le Conseil de l’Europe est créé en 1949 par 10 pays européens. Il est la première grande organisation européenne issue de la Guerre, annonçant la création de la CECA puis du Marché Commun en 1957. Son objectif premier est la promotion des droits de l’Homme et de la paix en Europe. Vaste et louable projet qui l’amène à rédiger dès 1950 la Convention Européenne des Droits de l’Homme, intégrée par la suite par l’Union Européenne, puis en 1959, à créer la Cour Européenne des Droits de l’Homme en vue de faire respecter la Convention de 1950. Convention et Cour européenne sont donc deux créations du Conseil de l’Europe, reconnues par l’Union Européenne.

Le Conseil de l’Europe est doté d’une assemblée parlementaire composée de 648 « députés » désignés par les parlements nationaux des 47 États membres, représentant 833 millions d’habitants d’une Europe très élargie à l’Azerbaïdjan et la Turquie notamment. Son siège se trouve à Strasbourg, dans le Palais de l’Europe. Son drapeau et son hymne sont les mêmes que ceux de l’Union Européenne.

Il ne faut toutefois pas confondre le Conseil de l’Europe avec le Conseil européen et le Conseil de l’UE qui sont, eux, des institutions de l’Union Européenne. Distinctions juridiques qui n’empêchent pas des relations très étroites et des collaborations intimes entre les deux institutions, tant au plan des idées que sur celui des actions menées.

Le Conseil de l’Europe, lors de son premier sommet à Vienne en Autriche les 8 et 9 octobre 1993, a rappelé, par la décision des chefs d’État et de gouvernement que « le Conseil de l’Europe serait le gardien de la sécurité démocratique fondée sur les droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit ». Ainsi des campagnes régulièrement menées par le Conseil de l’Europe : sur les « droits des Roms » en Europe, en 2005, puis en 2007 la campagne « tous différents – tous égaux », lancée à l’intention de la jeunesse et visant à promouvoir la diversité vécue, l’égalité de traitement et les droits de l’Homme. Sans oublier une « promotion de l’Histoire » dont le but est d’enseigner dans les écoles une vision de l’Histoire fondée sur les droits de l’Homme.

Autres professions de foi : « Nous nous engageons à agir contre toutes les idéologies, politiques et pratiques incitant à la haine raciale, à la violence et la discrimination ainsi que contre tout acte ou langage de nature à renforcer les craintes et les tensions entre groupes d’appartenances raciale, ethnique, nationale, religieuse ou sociale différentes » (Vienne, 1993).

« Nous intensifierons la lutte contre le racisme, les discriminations et toutes les formes d’intolérance, ainsi que contre les tentatives visant à justifier le nazisme. Nous doterons par conséquent la Commission européenne contre le Racisme et l’Intolérance (ECRI) des moyens nécessaires à mener ses travaux, en coopération étroite avec les autorités et institutions nationales ainsi que la société civile dans les États membres ». « Nous encouragerons systématiquement le dialogue interculturel et interreligieux, sur la base des droits humains universels, comme moyen de promouvoir la prise de conscience, la compréhension, la réconciliation et la tolérance » (2005, Varsovie).

Pour ceux qui n’auraient pas encore bien compris l’idéologie destructrice de l’identité européenne du Conseil de l’Europe et de son partenaire privilégié, l’UE, sa dernière campagne a l’avantage d’être encore plus claire lorsqu’elle proclame : « beauty is in diversity as freedom is in hijab » (« la beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab ») avec les portraits de plusieurs jeunes femmes voilées sur une moitié du visage. Une nouvelle étape est franchie. Et immédiatement les associations islamistes relayent la campagne dans plusieurs villes de France.

Le tollé suscité tout de même par cette campagne à droite, car la gauche est très discrète sur le sujet, ce qui souligne encore son rôle d’alliée objectif de l’islamo-gauchisme en Europe, a amené au « retrait » de cette campagne par le Conseil de l’Europe. Mais retrait très mitigé : « Nous allons réfléchir à une meilleure présentation de ce projet », a confirmé dans un communiqué le Conseil de l’Europe. Il « faisait partie d’un projet conjoint » du Conseil et de l’Union européenne « dont l’objectif était de sensibiliser à la nécessité de respecter la diversité et l’inclusion et de combattre tout type de discours de haine ». Ainsi le Conseil de l’Europe, rappelant au passage l’adhésion de l’UE à cette campagne, se réserve seulement de modifier sa communication sans abandonner son discours sur le fond.

Cet évènement inouï montre le niveau d’entrisme de l’islamisme dans les institutions européennes et le poids de la Turquie et autres pays musulmans membres du Conseil, comme l’Azerbaïdjan par exemple ; ainsi que la passivité complice des autres membres du Conseil et de l’UE.

L’Europe nouvelle islamisée appelée de leurs vœux par le Conseil de l’Europe et l’UE, à travers une telle campagne, qui ne fait que compléter les précédentes, devrait être un marqueur essentiel et déterminant pour les peuples européens qui veulent perpétrer leur identité et préserver leur survie. Lorsque Emmanuel Macron se veut le champion de l’UE et du Conseil de l’Europe, les électeurs français pourraient peut-être réfléchir à leur devenir avec un tel candidat dans cinq mois.

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