25 mai 2020

Pandémies : Notions de base et Mode d’emploi

Par Bernard Plouvier

Tout commence par une infection qui ne touche que quelques individus d’un isolat géographique, durant une ou plusieurs générations d’humains et d’autres animaux : c’est ce qu’on nomme une endémie.

Un jour, à l’occasion d’une guerre, de grand négoce ou de tourisme, cette infection se propage à d’autres groupes humains et, le germe gagnant en virulence en passant par des individus aux défenses immunitaires très faibles, naît l’épidémie, soit une infection touchant de plus en plus d’humains et d’espèces animales variées, dans les limites d’un pays et des terres voisines.

L’épidémie peut mourir faute de « nourriture » – faute d’animal transmetteur –, et l’on en revient à une endémie sévissant dans une petite zone, très circonscrite.

Les échanges transcontinentaux – pour les mêmes raisons de commerce, guerre, tourisme – peuvent transformer une épidémie nationale en pandémie : c’est la diffusion de l’infection à plusieurs continents voire à toutes les zones habitées de la planète, le moindre recoin que l’on pensait isolé du monde pouvant devenir zone contaminée si un seul porteur de germes y pénètre.

Durant l’Empire romain, la syphilis et d’autres tréponématoses africaines, pas toutes à transmission vénérienne, sont passées en Europe, du fait des guerres et du commerce, notamment celui des esclaves. Puis les Grandes Invasions ont mis fin aux échanges transcontinentaux, tandis qu’aux VIIe–VIIIe siècles, la déferlante mahométane mettait provisoirement un terme aux échanges directs entre l’Europe et l’Afrique Noire : la vérole est devenue très limitée en Europe, jusqu’à ce qu’on la réimporte, en provenance cette fois-ci d’Amérique Centrale.

Et il fallut attendre les études génétiques du XXe siècle, menées sur les cellules osseuses d’antiques cadavres, pour comprendre que la vérole liée aux expéditions de Christophe Colomb n’était pas une nouveauté en Europe. Mais, au XVe siècle, la quasi-totalité des Européens alors en vie étaient vierges de contact avec le tréponème et l’importation du germe déclencha une épidémie majeure, transformée ensuite en endémie qui ne disparut que grâce à l’antibiothérapie. Avec l’immigration massive africaine et moyen-orientale, l’Europe a subi, à la fin du XXe siècle, une nouvelle épidémie assez limitée, lorsque se multiplièrent les contacts sexuels entre immigrés et autochtones vierges de tout contact antérieur avec le tréponème.

On aurait pu prendre l’exemple des virus simiesques HIV-I et –II, les virus du SIDA. On savait depuis la fin du XIXe siècle qu’une forme (rarissime en Occident) de cancer des vaisseaux et du tissu fibreux, le sarcome de Kaposi, existait à l’état endémique en Afrique Centrale et Orientale et des explorateurs rapportèrent que cette maladie était connue de façon immémoriale en Afrique Noire. La relation de ce cancer avec le virus HIV (d’autres virus ont également été incriminés) fut très rapidement faite en Californie… et seules les formulations politiquement correctes ont fait croire à l’émergence récente du SIDA.

Le schéma épidémiologique fait naître le SIDA en Afrique centrale et orientale (HIV-I) et en Afrique occidentale (HIV-II), à l’occasion de contacts intimes avec des singes… et il existe deux versions : la politiquement correcte fait état de morsures contaminantes du singe ou encore de cérémonies d’initiation utilisant du sang de singes ; l’autre (très incorrecte) rappelle que de nombreuses légendes et des chants de jeunes guerriers en différentes zones d’Afrique Noire vantent les charmes des babouines et d’autres guenons.

Quoi qu’il en soit – et les deux versions ne sont nullement exclusives l’une de l’autre –, il est infiniment probable que ce soit la Traite négrière – organisée par des mahométans, des rois de tribus et empires noirs, des juifs et des goyim européens – qui a introduit le virus HIV dans les Trois Amériques, à partir des bases antillaises. La promiscuité sexuelle, les relations fugaces et multiples non protégées, la généralisation des transfusions sanguines ont transformé une maladie endémique de certaines zones en une épidémie d’abord limitée au milieu des errants sexuels (homo-, hétéro- ou bi-) et aux malheureux polytransfusés – hémophiles et sujets soumis à de très longues et sanglantes opérations chirurgicales. Le tourisme sexuel a transformé l’épidémie en pandémie.

Dans tous les cas : parasite (paludisme), bactérie (peste ou choléra), virus (grippe, fièvres africaines, coronavirus), l’irruption dans une population vierge de tout contact antérieur avec un agent infectieux fortement contagieux peut générer une épidémie, voire une pandémie.

vaccination

C’est ce qui s’est passé au XIVe siècle en Europe et au Maghreb avec la peste, importée de Chine, via la Route de la Soie et ses terminus de Mer Noire. Et l’on observa quelques individus résistants, quelques isolats, voire quelques vastes régions où l’on résistait à cette maladie qui fauchait tant de monde.

De fait, existaient en Europe et de longue date deux variétés de Yersinia, des cousins de Y Pestis (les Y. Pseudo-tuberculosis et Y. Enterocolitica), surtout en Europe du Nord-Est et en Bohême : des germes telluriques, contaminant rongeurs, volailles et végétaux mal lavés, qui donnaient des maladies assez peu graves, mais procuraient une indéniable protection vis-à-vis du lointain cousin bactérien chinois.

Les viroses sont des infections à développement intracellulaire : pour devenir dangereux chez l’être humain (et les autres espèces animales), le germe doit pouvoir proliférer dans les cellules, mêlant ses acides nucléiques aux gènes de « l’hôte » infecté.

Pour les viroses, on doit tenter de protéger l’organisme humain de façon préventive, car le traitement curatif donne de très médiocres résultats – à la différence de ce que font brillamment les antibiotiques vis-à-vis des bactéries ou de l’effet des médicaments antiparasitaires, par exemple dans le paludisme.

L’idéal est de trouver un vaccin. Il en existe de très efficaces dans certaines viroses : celui contre la Poliomyélite antérieure aiguë, contre la Variole (à base de virus animal voisin, celui de la Vaccine), contre les Hépatites A et B ou contre la Rubéole. Certains sont beaucoup moins efficaces : les vaccins dirigés contre la Rougeole ou antigrippaux ont une efficacité aléatoire, soit parce que le vaccin est très fragile (Rougeole), soit parce que le germe mute trop facilement rendant illusoire une bonne protection (Myxovirus grippaux). Il arrive aussi (Hépatite C ou HIV) que l’on ne parvienne pas à mettre au point un vaccin de bonne efficacité.

Pourtant il existe un moyen anciennement connu de stimuler l’immunité cellulaire – soit stimuler l’ardeur destructive des macrophages et des lymphocytes-K contre les microbes ou les cellules infectées par un microbe) : le vaccin contre la tuberculose, à base de Bacille Calmette-Guérin, soit une mycobactérie à faible virulence.

Plutôt que d’exposer notre continent à une nouvelle crise économique créée par un confinement – qui ne fait que reporter le problème contagieux face à tel ou tel microbe et nous expose à de nouvelles offensives du germe  –, on ferait beaucoup mieux de réfléchir à la notion de protection globale de nos populations.

On pourrait le faire en rendant de nouveau obligatoire la vaccination par le BCG, à renouveler tous les 10 ou 15 ans… en fonction du résultat d’études sérieuses qui permettront de fixer, par catégorie d’âge et pour les différents états pathologiques chroniques, la durée de stimulation de l’immunité cellulaire par ce moyen thérapeutique simple.

De « grands penseurs » africains et de « grandes penseuses » du même continent se sont lancés dans une polémique visant à protéger leur continent de ce vaccin, il ne faudrait pas les contrarier.

Car, pour toutes sortes de raisons de nature extrascientifique, ce vaccin est difficilement accessible en Europe. N’allons donc pas l’imposer au boulet démographique de la planète et gardons-le pour nous ! Qu’enfin, charité bien ordonnée commence par la protection des Occidentaux, soit les descendants de celles et ceux qui ont créé la vie moderne, scientifique et technique.

Enfin, rappelons-nous que la médecine moderne n’est pas née au XXIe siècle : notre continent a une histoire scientifique exceptionnellement riche, dont quelques aspects ont été jugés trop triviaux (entendons : trop peu productifs en juteux bénéfices) par des requins d’affaires et les clowns des médias et des milieux politiques à leur service.

À l’occasion du ratage intégral que fut la « prise en charge » de l’affaire du Covid-19 – soit un virus tuant moins qu’une pandémie grippale et sans commune mesure avec les pandémies de peste ou de choléra –, tentons de réfléchir sainement, entre gens sensés et d’expérience… ce qui exclut, par définition, les requins d’affaires et leurs pitres à gages.

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