Italie : Salvini et le peuple face à l’oligarchie de l’UE
par Paul Vermeulen.
Le 29 août 2019, le Mouvement 5 étoiles et le Parti démocrate se sont entendus pour former un gouvernement de coalition dirigé par Giuseppe Conte dont l’objectif est d’exclure Salvini du pouvoir. « C’est la première fois dans l’histoire politique de l’Italie qu’un Premier ministre dirige successivement deux gouvernements de coalition, qui plus est aux orientations politiques opposées », indique notre source proche de la Lega, parti arrivé en tête des récentes européennes. Salvini a réagi en appelant les Italiens à une « grande manifestation » à Rome le 19 octobre, « une journée de la fierté italienne » face à un gouvernement « né à Bruxelles ». D’ici là, le parti souverainiste va organiser des rencontres populaires dans tout le pays pour réclamer le respect de la démocratie. Salvini souhaite aussi savoir qui veut « faire repartir le business de l’immigration clandestine ».
Le M5S change de cap en s’alliant avec un centre-gauche européiste favorable à une « société ouverte », un projet politique rejeté par les Italiens lors des élections générales de 2018 à l’issue desquelles Salvini était entré au gouvernement comme ministre de l’Intérieur et vice-président du Conseil des ministres. La nouvelle coalition de gauche bâtie dans l’urgence pour évincer le très populaire Salvini n’a pas de programme clair et gouverner avec le Parti démocrate impliquera des compromis de la part du M5S, compromis qui nécessitent d’être acceptés par les militants pour que la coalition avec le PD soit effective. En effet, quel projet possible entre un Luigi di Maio (M5S), qui affirme ne « rien renier », et un Nicola Zingaretti (PD), pour qui une rupture politique complète est nécessaire ?
Salvini pensait bénéficier d’un effet de surprise en vue d’élections anticipées. D’autant que les tensions avec le M5S ne sont pas récentes, comme au sujet de la LGV Lyon-Turin. Une rupture venue trop tôt ? Plutôt « trop tard », selon notre source, pour qui « Salvini n’est pas l’unique responsable de la crise, même si c’est lui qui l’a déclenchée début août. Le M5S avait trahi l’accord gouvernemental au sujet de l’UE ». Pour des places ? Le député M5S Castaldo a obtenu la 14e et dernière vice-présidence du Parlement européen. Provoquer de nouvelles élections en Italie aurait peut-être « été un meilleur choix politique plus tôt, la cause d’une crise étant plus claire ». Une première occasion manquée ? La seconde étant alors l’élection d’Ursula von der Leyen grâce au M5S, le 16 juillet.
L’oligarchie européenne en lieu et place du peuple italien
D’après Lorenzo Castellani, professeur de sciences politiques à Rome s’exprimant auprès de l’AFP, se serait mis en place contre Salvini « via des contacts entre les capitales européennes et le président italien un accord pour l’empêcher de faire le plein des voix et gouverner le pays pendant cinq ans ». C’est donc la volonté du peuple italien, la Lega étant créditée de près de 40 % des voix en cas d’élections anticipées, qui a été battue en brèche par un accord de couloirs en Italie, mais aussi à l’échelle de l’UE : le 29 août, Conte affirmait d’ailleurs vouloir un gouvernement pro-UE. C’est pourquoi Matteo Salvini a pu ironiser sur une manœuvre décidée au G7 de Biarritz où Conte était invité et représentait l’Italie tandis qu’il n’était déjà plus chef de gouvernement.
Salvini est devenu une sorte d’ennemi politique numéro 1, surtout après avoir refusé de voter en faveur d’Ursula von der Leyen comme présidente de la Commission, dans une UE où les mouvements souverainistes ont le vent en poupe. Personne ne peut prévoir ce qui ressortira de la crise et de la nouvelle donne politique en Italie. Que fera la Lega ? Cette dernière « n’est pas un parti d’extrême droite mais simplement de droite et souverainiste » insistait M. Castellani. Quels résultats peut obtenir la coalition de gauche ? Ayant perdu une bataille, Salvini pourrait bien finalement remporter la mise. Il se montre pour le moins combattif : « Aujourd’hui, les journaux célèbrent la défaite de Salvini qui n’est plus ministre, vous me faites rire. C’est un passage, c’est un moment. Soyez tranquilles, vous n’allez pas vous libérer pour de bon de moi, de la Ligue, de millions d’Italiens avec des intrigues de palais. Vous ne me connaissez pas, moi je n’abandonne pas. Ça ne me fait pas peur d’être dans l’opposition quelques mois face au Gouvernement des pantouflards ». Ni face à l’oligarchie de l’UE, semble-t-il.
Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.
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