9 décembre 2016

Renonciation de Hollande : le crépuscule de l’odieux

Par Jean-Claude Rolinat

 

Six mois, il va falloir encore tenir six mois jusqu’à l’expiration du mandat d’un Président contesté sinon détesté, sans aucune garantie de vivre, au bout, l’ivresse d’une véritable libération nationale. Jamais dans l’histoire de la République française, chef de l’État n’avait été autant rejeté par une majorité de citoyens.

De sondages en sondages – même si, parfois, il faut les prendre avec des pincettes – la cote de popularité de François Hollande s’effondrait, à un point tel que ses « amis » ont exercé les pressions suffisantes pour l’amener à renoncer à se porter candidat à un deuxième mandat. D’ailleurs, pouvait-il prendre le risque d’une course dans des primaires où il risquait d’être devancé par l’un de ses anciens ministres, suprême humiliation avant une défaite inéluctable au soir du dimanche 23 avril 2017 ?

Le 7e Président de la Ve République s’est flingué lui-même. Le personnage, apparemment, n’était pas taillé pour la fonction, même si l’allure physique, critiquable, ne constitue pas le reproche principal (encore que, souvenons-nous de l’attitude grotesque du personnage le jour de sa première visite à la Chancelière allemande, lorsqu’il passait en revue la garde d’honneur de la Bundeswehr, ou de son discours prononcé sous la pluie, à l’île de Sein ! Ce n’était pas là l’attitude d’un VRAI chef de l’État…).

Odieux le personnage ? Nous savons depuis le discours d’un certain Maréchal de France, que les Français « ont la mémoire courte ». Rappelons-nous alors le message peu galant, mais public de François Hollande lorsqu’il « répudia » la favorite qui se vengea, d’ailleurs, avec férocité ou encore de sa décision de se joindre à l’embargo « punissant » la Russie pour l’annexion de la Crimée qui n’eut pour effet que de priver nos chantiers navals de nouveaux marchés militaires crédibles, et nos agriculteurs de juteuses exportations.

Odieuse la décision de ne pas sanctionner Dame Ségolène pour ses inqualifiables propos sur le tyrannique régime cubain, odieux aussi le mépris affiché d’une majorité de Français excédés par « l’affaire Léonarda ».

Et que dire du feu vert donné à une proposition de loi liberticide livrant aux juges les opposants à l’avortement ? (On aurait pu supposer, dans un geste d’équité, pareille mesure pour ses partisans, non ?).

Oui, odieuses toutes ces attitudes auxquelles il faudrait ajouter des manquements graves ou des erreurs de jugement dans la gestion des crises, comme celle de la lutte antiterroriste : le 14 juillet de cette année, la compagnie de CRS qui manquait sur la promenade des Anglais était à Avignon où, paraît-il, François festoyait avec la nouvelle favorite en compagnie du directeur d’un festival réputé…

Et, autre polémique, nous pourrions ajouter la question de savoir pourquoi les militaires affectés à la protection de la capitale dont une petite escouade patrouillait à proximité du Bataclan, ont refusé leur coopération à la police au prétexte que les soldats ne pouvaient intervenir sans ordres ou se départir de leurs armes automatiques dont les « bleus » sont chichement dotés ? (Enquête parlementaire).

Les assassinats ciblés commis au siège de Charlie Hebdo n’auraient donc finalement servi qu’à faire mousser l’Élysée sur le plan international, avec son défilé parisien de chefs d’États ou de gouvernements ? Des mesures avaient été prises, certes, comme l’application de l’état d’urgence, mais pas à la hauteur des menaces comme nous le constaterons en novembre 2015.

Le ministre de l’intérieur au sérieux et sévère look d’un notaire de province, devenu depuis quelques heures le nouveau Chef du gouvernement, aurait-il mal apprécié la menace en ne faisant pas appel à son collègue de la défense pour coordonner l’usage de l’ouverture du feu avec leurs troupes respectives ? Toujours est-il que celui qui nomme les hommes, les évalue et les jauge, est le responsable suprême. Pas les exécutants.

Si le Président américain Reagan, excellent communiquant, qui ne passait pas pour un gestionnaire affairé, a si bien réussi dans ses deux mandats, c’est qu’il avait su bien s’entourer. Et puis, est-ce bien le rôle d’un homme d’État de s’épancher dans la presse, de livrer ses états d’âme, de porter des jugements cruels sur ses subordonnés ou, pire, de révéler quelques petits secrets sur la gravité de certains choix ?

Est-il bon pour l’image de marque du locataire provisoire du Faubourg Saint-Honoré, de se faire photographier nuitamment, sur un scooter, se rendant chez sa maîtresse à deux pas du Palais de l’Élysée ? Grotesque encore !

Grotesque restera dans l’histoire, hélas pour lui, l’image de cet homme, pourtant très intelligent, brillamment diplômé, plus à l’aise pour naviguer entre les courants parsemés d’écueils du Parti Socialiste qu’à la barre du navire de l’État.

Le suffrage universel est redoutable. Il nous donne la possibilité, apparente, de choisir celui qui sera couronné roi, sans que nous sachions à l’avance la solidité de ses convictions, la maîtrise de ses nerfs, la hauteur et la profondeur de sa vision de l’avenir. Nous ne jugeons que des bateleurs d’estrades.

Cette élection présidentielle a tout d’une sorte de concours de « Miss France » qui serait politique, un épuisant show médiatique étalé sur plusieurs mois à l’issue duquel le « bon » numéro serait tiré…

Enfin consolons-nous, en l’espace de deux ou trois semaines un trio négatif d’hommes publics a été dégagé : Sarkozy va pouvoir retourner à ses conférences, Juppé se consacrer à sa belle ville de Bordeaux et Hollande jouir des ors de la République pendant, environ, 200 jours, une interminable agonie.

Se parant des vertus et des avantages de la constitution, Il peut dire encore comme Madame Du Barry qui s’adressait sur l’échafaud à son exécuteur : « Encore un instant Monsieur le bourreau. »

Et Madame Trierweiler, en sonnant le glas de son quinquennat, pourrait lui prêter le titre de son ouvrage, « Merci pour ce moment »…

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Philippe Randa,
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